mercredi 17 septembre 2025

Exploration peu productive

Ma toux s'étant un peu calmée, il devenait urgent de profiter des ultimes rayons de soleil avant la plus que probable saison humide qui s'annonce. Or qui dit soleil, dit malheureusement hausse drastique de la fréquentation des rives. Impossible d'éviter l'affluence, les deux premiers spots sont survolés rapidement car trop fréquentés. Je zappe le troisième sans hésiter, facile d'accès, il va être blindé de monde. C'est donc sur un secteur jamais fréquenté que j'entame l'après-midi. Il faut dire aussi que je recherche des coins pour y emmener un revenant mais chut, ne gâchons pas le suspense.

Par chance, il ne me faut que deux lancés pour éviter le capot. Encore un coup de la Filet Craw Supercontinent s'il fallait s'en étonner !!! La suite est beaucoup moins reluisante. Je marche beaucoup et je pêche peu. En effet, la rivière est franchement basse, plus que la semaine dernière même, du moins j'en ai la forte impression. Il me faudra patienter une bonne heure (c'est long) avant de voir un brocheton furax taper mon poisson-nageur customisé au coin d'une bouillée d'herbiers plutôt mal en point. C'est peu. 


Bon, le bief est merdique à souhaits, on ne va pas se raconter d'histoires. Il y a pas d'eau, pas de postes marqués et surtout un ratio de une touche à l'heure, ça ne va pas rassurer outre-mesure mon futur invité. Bon, puisque je suis en mode explorateur, autant essayer un autre endroit que j'ai toujours voulu pêcher sans jamais en avoir vraiment l'opportunité. 

Là encore, je connais des débuts trompeurs. Premier lancé, paf, une perche. Hélas, ce sera tout. Je passerais pratiquement deux heures à crapahuter dans le lit de la rivière sans voir le moindre poisson supplémentaire.Un échec total, je crois qu'on ne peut le dénier. Il ne me reste donc plus que dimanche pour trouver un coin potable afin de ne pas vexer mortellement mon futur co-angler !!!



lundi 15 septembre 2025

Fin de week-end sous la pluie

Finalement, après moult tribulations routières, j'ai atterri sur le spot traditionnel, celui où je m'arrête traditionnellement afin de prendre une ou deux jolies perches. Sauf qu'elles n'étaient pas ou plutôt plus là tant le spot a l'air désormais bien viandé comme en témoignent les guirlandes de nylon aux branches ainsi que la présence taciturne de jeunes indigènes équipés de combos LIDL et merveilleusement protégés de l'ondée massive par leurs survêtements en lycra ainsi que leur splendide et furieusement tendance coupe de cheveux Edgar.  Seul un petit chevesne providentiel, voire suicidaire, y cachera la misère momentanément. Disons le sans précaution oratoire : le coin est mort et ne vaudra désormais plus le détour.


Une fois l'amer constat établi, j'ai toutefois essayé de sauver le coup en descendant vers une écluse toute proche. Hélas, le vent tournant à la bourrasque et une pluie tonique ont rendu mes efforts assez vains dans l'ensemble. Sans têtes plombées adaptées, j'ai dû bricoler un Jika Rig avec les plus petits leurres souples disponibles pour prendre un peu de perches.

C'est peu glorieusement que j'en suis venu à couper des shads pour n'en garder que le dernier tiers tant je loupais touches sur touches, face au vent, dans le bouillon du seuil.


Bref, à un moment, il a bien fallu que je me rende compte de l'incommensurable vanité de mes efforts. Aggraver dans des proportions ingérables sa pneumopathie saisonnière pour quelques perchettes de plus ? Non mais quelle drôle d'idée. J'ai donc pris le chemin du retour, en profitant largement de deux accidents sur la quatre voies pour réfléchir à l'opportunité d'avoir une bouteille d'eau de secours quand on met plus de 4 heures pour faire moins de 200 kilomètres. 





À gratte-cailloux

Une fois n'est pas coutume, je tiens à relativiser mon talent légendaire. En effet, ayant contre toute rationnalité embarqué essentiellement des leurres à truites et à brochets, j'ai honteusement bâclée la préparation de la boite destinée aux perches. Shads trop gros, têtes plombées trop légères, aucun leurre de 2", franchement, je n'en sors pas grandi. Mais dans ce ratage, par chance, j'avais conservé un paquet de " Filet Craws" de chez Supercontinent. J'ignore s'il reste à l'état sauvage des écrevisses autochtones ou invasives dans le canal non navigable mais je peux vous assurer que les perches locales semblent les apprécier.

Je n'ai pas eu besoin de trop attendre avant de prendre mes premières touches. Cela m'a permis de prendre les réfractaires, les boudeuses, les trop feignasses pour courir après un micro-spinnerbait. Une bonne leçon car j'en ai pris à des endroits où tous les leurres étaient déjà passés sans faire une touche. 

Le fait de n'avoir plus que ce leurre en taille intéressant toutes les tailles de perches présentes aux environs m'a contraint à insister sur chaque bouillée de myriophylles, sur le moindre enrochement, bref à gratter consciencieusement au lieu de papillonner de spots en spots. Le seul bémol, encore une fois, était le faible poids de mes têtes plombées, aucune ne dépassant 1,5 grammes, ce qui faisait un peu léger pour pêcher depuis les écluses.


Mais, en faisant abstraction de la pluie et surtout du vent, il suffisait d'être patient et d'attendre l'arrivée de la petite écrevisse au fond pour enregistrer les premières attaques. Bon, vous me connaissez, j'ai aussi eu la visite de quelques spécimens particulièrement notables. On ne se refait pas, on s'aggrave comme le disait encore récemment François Bayrou à Hannibal Lecter.


Je savais que c'était un leurre efficace y compris sur les brochets mais avec les conditions météorologiques du jour, objectivement bien pourries, il a montré qu'on pouvait en toutes circonstances lui accorder aveuglément notre confiance !!!
 

Inutile de tergiverser, cette écrevisse ne va plus quitter ma boite à perches. Tenez le vous pour dit.
 

 

dimanche 14 septembre 2025

Retour pluvieux

Il est des leurres qui, tel le sparadrap du capitaine Haddock, sont immuablement, sans autre raison que la flemme de l'heureux pêcheur procrastinateur, blottis à demeure dans un recoin d'une des boîtes superfétatoires dont je m'obstine à charger ma musette afin de sécuriser le train de vie des chiropracteurs. Ainsi il apparaît au grand jour qu'un certain micro spinnerbait maison fait toujours partie du voyage. Ce n'est pas le mieux fini, loin de là, ni le plus tape-à-l'oeil mais il fait bon office de leurre-kamikaze quand je n'ose risquer un plus luxueux sur une zone périlleuse. 



Pour commencer mon retour lent à la Loire Inférieure, malgré ma toux sèche et mes narines ruisselantes, j'avais décidé de reprendre le ponçage des deux écluses survolées en vitesse vendredi soir et devinez un peu quel leurre a pris un poisson au deuxième lancé ?


Certes, ce n'était pas un monstre mais ça redonne un peu de tonus à l'agonisant arrosant de morve gluante la végétation alentour à chaque éternuement tout en supportant tant bien que mal une migraine assez bien foutue, je dois l'avouer.
 
C'est fou ce qu'un bricolage à la lisière du foireux, en tout cas peu susceptible de me voir couronné au concours Lépine, s'avère efficace sur des poissons pourtant harcelés avec régularité par la fine fleur des viandards locaux. Petite brume, légère bruine, il n'en fallait pas plus pour activer les perches.



J'en arrive même à me demander si ça ne vaudrait pas le coup de monter une série en tête plombée de 5 voire 7 grammes, tiens. Bien sûr, le choix du trailer, un grub aliexpress qui pue, doit compter aussi dans le succès du leurre mais sur le principe, dès que j'ai 5 minutes, je vais me faire quelques micro spinnerbaits plus musclés.



En tout cas, ce leurre-maison m'a permis de reprendre espoir après une journée de doute, essentiellement aggravée par mon obstination incompréhensible à chercher le brochet sous la pluie et l'après-midi à me fourvoyer sur une portion du canal que je savais pourtant d'ordinaire assez médiocre. 


D'ailleurs, dans la longue série des "Mauvais choix de spots de pêche" qui est un peu l'histoire de ma vie, j'ai pu profiter d'une déviation malvenue m'envoyant non vers Gourin comme prévu mais vers Rostrenen. La bévue s'est donc au final muée en deux heures de traque du brochet sur le Blavet à Pontivy. Je vous rassure, aucun brochet n'a été maltraité pendant le tournage. Seul un suivi timide de perche sur une ondulante maison a motivé mon retour à la bagnole pour échanger le combo XH avec le L plus en rapport avec la taille des poissons disponibles. Eux aussi, sensibles voire compatissants à mes tentatives de bricolage, qu'ils en soient remerciés ici.
 

 

samedi 13 septembre 2025

Chemin de croix

Mon objectif initial pour ce week-end passé en villégiature dans les tréfonds de l'Argoat était la pêche de la truite fario. Sauf que sous une pluie battante, j'ai très (trop ?) vite déchanté : algues filamenteuses en suspension (qui aurait pu prédire ?...), vase fermentée au méthane dans les amortis et eau boulée par la grosse drache nocturne. Bref, la recette du succès avait fait long feu.


Par chance, j'avais prévu des plans de repli. Sauf que là aussi, la sécheresse, enfin vous voyez... Sur un spot qui d'ordinaire était plutôt bien achalandé, il m'a fallu redoubler d'efforts pour enfin éviter la bredouille grâce à un brocheton inconscient.



Alors que je pêchais la perche, je prends donc un brocheton, en décroche un autre et finis par me faire lamentablement couper. Bon, le message est clair, on dirait. Place à la canne XH.

Sauf que si l'on excepte un alevin format knacki décroché sur une ondulante customisée,  ce fut une longue traversée du désert qui se résumera à un long banc d'essai de leurres jusqu'ici pas ou peu utilisés. Bref, au bout de deux heures sous la pluie, le nez coulant et la rage de vaincre bien calée au fond de mon slip kangourou fétiche (les Français ont le droit de savoir), je me casse en direction de la dernière écluse explorée la veille en coup de vent.

Là, par un hasard heureux, j'avise quelques chasses de perches en aval du déversoir. En waders, je me faufile dans la végétation rivulaire et trouve enfin le bon angle pour lancer sans me faire repérer. Le soleil revient, tout va bien.



Malgré tout, je reste fort éloigné des standards de ces spots qui en plein mois d'août y compris l'après-midi pouvait rapporter pas mal de touches. J'ai dû insister et finasser pour prendre quatre perches avant d'être rattrapé par l'heure.


Midi, l'heure de se sustenter et surtout, dans la foulée, de se payer une grosse sieste de sagouin après cette matinée pleine d'efforts mal récompensés.


La pluie revient pendant que je rentre au bercail en multipliant les détours inutiles pour cause de GPS mutin mais par bonheur lorsque j'émerge de ma sieste, le soleil est revenu. Hélas, je fais un très mauvais choix de spots. La plupart sont soit quasiment à sec soit farcis d'herbiers denses affleurant en surface.



C'est la débandade complète. Je ne pique que de rares poissons microscopiques et encore en mettant toutes mes forces en action.


Forces soit dit en passant éminemment vascillantes étant donné que mon rhume discret tourne au carabiné, m'obligeant même à un arrêt en supermarché pour me ravitailler en mouchoirs en papier. Le mal de tête se pointe, la gorge renacle, hmmm ça sent bon la bonne grosse crève pour débuter la semaine. 

Alors que j'avais encore trois bonnes heures de jour, j'ai lâchement pris prétexte de mes naseaux en chantier pour abandonner le terrain. Ce n'est pas non plus comme si je m'attendais à un miracle non plus, vous pensez.


C'est donc sous le signe du Doliprane-tisane que se conclue ce samedi pluvieux malgré quelques belles éclaircies passagères. Bredouille évitée mais au minimum syndical, dirons-nous. Demain, c'est le retour vers la Ligérie du Bas. En espérant que le rhume se calme et que, surtout,  je me sente assez en forme pour m'arrêter sur deux trois spots repérés mais chut, n'anticipons-pas...





vendredi 12 septembre 2025

Galop d'essai

Allez hop, c'est parti pour le week-end intensif s'annonçant humide, venteux et, espérons le, productif. Démarrant tel Diabolo & Satanas juste après le déjeuner, j'arrive au bord du canal historique en milieu d'après midi, ce qui me donne une petite heure de pause propice à prendre en vitesse la température des lieux.

Premier constat, des plus implacables : il n'y a pas d'eau et, de manière étrange, le fond du canal semble lui aussi tapissé d'algues bien merdiques. Hmmm... Qui aurait pu prédire ?


Pourtant, à ma grande surprise, je ne tarde pas à piquer un poisson dans le courant d'un déversoir. Une truite fario de 40 centimètres !!! Ce qui pour la Bretagne ressemble au niveau des probabilités un peu à voir le Yéti jouant au Mölki avec Xavier Dupont de Ligonnès devant une pizzeria tenue par Elvis Presley dans la banlieue de Vierzon. Évidemment, la bête se décroche alors que je tentais de m'en emparer fébrilement. 


Rassuré par ce coup d'éclat, il me faudra tout de même intensivement insister pour finir par débredouiller. L'arme du jour était une ondulante ali customisée par mes soins. Du cheap salvateur. Salvateur d'ali. Hmmm, oui, pardon, je vais prendre un carton et rassembler mes affaires, chef, j'ai saisi le message.


En une heure, trajet compris, j'ai eu le temps de gratter un peu sur trois spots dont au moins un semble bien garni en perches. Mais du genre timide hélas car la faiblesse des niveaux d'eau nuit à la discrétion du pêcheur rivulaire.  Poil à Pat Hibulaire.



jeudi 11 septembre 2025

Finition en L

Vous vous doutiez bien que je n'allais pas quitter le théâtre des opérations sur deux décrochages. En effet, j'avais eu l'élémentaire prescience d'emmener avec moi une canne L.

J'ai laissé passer quelques minutes puis je suis redescendu sur le secteur à gros chevesnes. Mais les petits malins avaient compris le truc. Ce n'est qu'en insistant avec obstination que j'ai fini par en prendre un au pseudo-Notobug aliexpress. Une touche à vue, un beau combat dans les herbiers, voilà qui sauve la journée. 

Mais en attendant ce chevesne correct, j'ai tâtonner un bon moment. Ce qui m'a valu de prendre quelques perches dont une avec un swimbait aliexpress.

Le mini spinnerbait maison y est allé lui aussi de sa capture. Ce petit bricolage basique est assez efficace sur la durée, dirait on.


Enfin, c'est une imitation fort bien faite d'un leurre des plus dispendieux qui, au détour d'un amas de racines immergées, a décidé une autre perche, concluant ainsi une après-midi très mal partie mais qui, par bonheur, s'est terminée positivement.