Après m'être nourri, j'ai réfléchi un peu à la situation, si, si, cela m'arrive parfois, et j'ai décidé de changer de spot. Or sur le chemin de celui-ci, je me suis accordé un arrêt sur un coin où je n'avais pas mis les bottes depuis une éternité. Sans surprise, évidemment, le niveau de la rivière était extrêmement bas, dans les standards d'un mois de juillet normal. On est juste fin novembre sinon tout va bien, hein. Avant de traverser à gué, je me permets quelques petits lancés, on ne sait jamais...
Oh punaise. Le gué est squatté à la féroce. Heureusement, à quelques mètres en aval, je peux libérer les perches dans un autre bief. Ceci va me permettre d'enchaîner outrageusement les prises en mode "quand il n'y en a plus, il y en a encore" !!!
Je ne pense pas m'avancer beaucoup en considérant que personne n'a pêché le coin depuis très très très longtemps. J'oublie donc le spot précédemment visé et persiste sur mon nouveau et providentiel point de chute. Entre deux averses plutôt généreuses, je prends le temps tout de même de faire quelques photos.
Car pour pleuvoir, il pleut. J'ai fort bien fait d'enfiler deux vestes de pluie. Même celle du dessous a terminé bien humide, ça ne mégotait pas. Par contre, les touches étaient nombreuses, un véritable festival. J'en ai profité pour donner du temps de jeu à tout le monde ou presque.
Mais finalement, le lauréat du jour a été sans contestation le fabuleux Arawuna 2" de chez Supercontinent. Coloris ? Nage ? Attractants ? Aucune idée de ce qui a fait la différence aujourd'hui mais il m'a largement rapporté la moitié des prises lors de la seconde partie de la sortie. Eaux basses et claires, il est vrai, ce qui convient bien à ce genre de leurre aux couleurs discrètes.
Bref, ça valait le coup de finir trempé comme une soupe, selon la formule con sacrée, car j'ai dû prendre une bonne cinquantaine de poissons entre la fin de la matinée jusqu'à quatre heures. Rien de gros bien sûr, vu qu'il n'y a pas d'eau mais bon, en l'état, je n'ai aucune intention de porter plainte.
Entre les week-ends d'anniversaires, les coups de froid intempestifs et mon criant manque de disponibilité en semaine, j'étais à la limite d'avoir complètement oubliées les bases du bon vieux pinsage pré-hivernal. Heureusement, le vent et, surtout, la pluie, annonciatrice d'un flux de sud-ouest m'ont donné la volonté d'aller en découdre avec les perchettes. Il faut dire en préambule, afin de situer le niveau de performance, que les niveaux d'eau sont toujours périlleusement bas.
Lors de ma première halte, je suis au regret de constater à quel point la rivière est basse pour la saison. C'est donc à la mesquine que je débredouille grâce au shad de 3 centimètres fétiche. Aïe. Je nourrissais d'autres ambitions au réveil, tout de même...
J'enchaîne là quelques perchettes rachitiques alors que la pluie commence à tomber. Mais j'aimerais prendre des poissons un peu plus dignes, saperlipopette. Il me faudra gratter avec minutie les bordures pour enfin prendre une perche au petit Shad Zman, un revenant toujours aussi efficace !
C'est déjà mieux. Mais j'ai beau insister, ça ne veut pas. Seules deux autres perches finiront par succomber au charme trouble d'un Easy Shiner 2" chartreuse sur une tête plombée maison copiée sur un produit DEPS mais ça va, rassurez vous, j'ai su rester simple malgré le succès !
C'est le moment où, au clocher proche, sonnent les douze coups de midi annonciateurs du festin qui m'attend. Le caviar du mataf, une boite de pâté Hénaff car, voyez-vous, j'ai un côté proche du peuple. Ce qui me fait penser, tiens, à ce cauchemar de la semaine dernière dans lequel, ne me demandez pas à la suite de quelles sombres manoeuvres, malheureux, j'étais nommé ministre de l'Intérieur. Charge éphémère au final, rassurez-vous, car ma courageuse démarche en vue de faire baisser le taux alarmant de violences policières m'a assez vite poussé à la démission. N'empêche que je suis toujours convaincu que changer l'uniforme des CRS par un costume de fée Clochette était un geste fort sur le chemin de la déconstruction et de la bienveillance.
Enfer et damnation. Nous y sommes. Le froid, l'ennemi implacable de mes articulations sénescentes est de retour, le petit fumier. J'ai bien fait de profiter du peu de temps libre lundi car depuis je n'ai pu me rendre au bord de l'eau importuner les alevins congelés des trous à pin's de ma connaissance. Par contre, honte à moi, consumériste inconséquent à la compulsivité dévastatrice, je continue de recevoir au compte-gouttes mes commandes de grippe-sou sinophile. Autant l'avouer tout de suite, je me suis montré d'une pingrerie remarquable tout en craquant sur des produits qui risquent de m'être utiles comme ces micro-shads d'un centimètre et demi.
Montés sur un hameçon de taille 16, ils devraient faire merveille en XUL sur certains poissons blancs regroupés pour l'hiver mais chut, n'anticipons pas !!! Désireux de sortir quelque peu des sentiers battus, je pense l'an prochain renouer avec le pinsage maritime, goûter de nouveau à la rude caresse des embruns, bref, titiller les vieilles dans les cailloux. C'est pourquoi j'ai acheté pour les essayer quelques créatures gluantes dégageant un parfum capiteux (hmmm...) mais qui, amoureusement montées en texan light, devraient trouver preneuses dans les maquis de goemon. Je ne jurerais pas non plus que les perches et les bass y soient insensibles.
Ces petites créatures m'ont l'air tout à fait intéressantes. Il ne me reste plus qu'à attendre l'intervalle entre deux offensives du blizzard pour les mettre à l'eau. En tout cas, je leur fais d'ores et déjà confiance. D'un autre côté, j'ai franchi le pas et pris des Texan-Palettes en 4/0 car ceux en ma possession, s'ils conviennent à des leurres de 3 ou 4" sont un peu limités pour des tailles de leurres souples plus conséquents. Oui, vous commencez à le subodorer : j'envisage de pêcher un peu le brochet avant la fermeture (ou, en langage halieutique ligérien, à me les geler sévère en enchaînant les bredouilles !!!).
Enfin, mon dernier achat est un nouvel essai. Un poisson-nageur flottant de 11 centimètres, donné comme à peu près silencieux. Très bien fini, rien à dire. Sérieusement, pour moins de 5 euros en promotion du 11 novembre, je fais une affaire. Il ressemble beaucoup à un autre. Mais vu la différence de prix, ça n'a sans doute absolument rien à voir. Le mien doit prendre 5 fois moins de poissons que l'autre.
Certes, je n'ai pas précisément claqué le PEL dans l'opération. Je suis largement en deçà du billet de 20. Je suis resté dans les limites du tolérable. De toute manière, si la vague de froid (extrêmement relative, d'accord, mais vous verrez quand vous aurez mon âge) persiste, il y a peu de risques que je continue de dépenser mes maigres ressources en balivernes aquatiques de cet acabit. Oui, je sais me tenir, faut pas croire. Enfin, j'essaie.
Entamant la semaine avec l'énergie d'un tofu de navet oublié dans le frigo depuis la dernière apparition publique de Jean Castex, j'étais loin de prévoir que j'allais recevoir le midi un premier colis de mes commandes du 11 novembre. En effet, une fois n'est pas coutume, j'ai acheté quelques petits trucs afin de passer l'hiver, ou du moins ce qui en tiendra lieu, à bricoler des colifichets halieutiques plus ou moins utiles. Je me suis donc senti obligé de tester quelques trucs comme le Grub 3 cm de Supercontinent.
Et bien, à priori, cela fonctionne correctement. Sur les pin's, hein, s'entend. Car de toute façon, je n'avais pas le temps d'aller à l'aventure, je suis toujours enchaîné par le chronomètre à fréquenter en coup de vent des spots du secteur...
Je n'avais qu'une heure et quelques minutes à ma disposition. C'est donc très rapidement que j'ai eu l'opportunité de pêcher. Heureusement, j'ai quelques nids à pin's à disposition pas trop loin. J'ai une fois encore eu recours à la fameuse canne XUL pour proposer des bouchées délicates à la faune locale.
Quatre espèces (dont plusieurs kiki bass bien réchauffés) différentes au compteur cette fois-ci, je n'ai pas à me plaindre pour le peu de temps passé et surtout en allant pêcher après un bon petit coup de froid nocturne qui suivait de peu une période de chaleurs exceptionnelles. Le Ploukistan, terre de contrastes ?
Allez, c'était une sortie rapide, largement improvisée mais franchement, après trois jours de relâche, ça faisait plaisir de retrouver un peu les bords de l'eau. Vivement que je dispose de meilleures disponibilités.
De retour en terre ligérienne du bas, j'ai eu droit malencontreusement à une journée de formation qui m'a privé de mon mercredi après-midi traditionnellement dévolu à une partie de pêche conséquente. Jeudi midi, j'avais par contre deux heures de libres avant de retourner chercher la croissance avec les dents comme le disait jadis un Hongrois de petite taille. Cela n'a pas débouché sur une performance colossale mais la bredouille n'était pas au rendez-vous. Grâce au Whopper Plopper récupéré dans les branches d'un arbre bordant le canal de Nantes à Brest dimanche dernier, j'ai peut-être bien pris le dernier poisson de l'année au leurre de surface.
Les poissons n'étaient pas franchement survoltés. Quelques suivis timides de perches ou de kiki bass tant l'eau était claire et la surface débarrassée en grande partie des feuilles mortes flottantes, une seule touche ratée, un petit bass, bref, rien qui permettait de conclure en fanfare. Par chance, une perche a daigné s'attaquer à mon LSN (Leurre Sans Nom, bande d'incultes !) avant que je ne sois happé de nouveau par la frénésie du salariat provincial de basse intensité.
Disons-le sans timidité excessive : on ne s'achemine pas vraiment vers les meilleurs moments de l'année halieutique. Les rivières sont toujours basses et la probable arrivée des premières gelées dans les semaines qui viennent risquent de stopper net une activité déjà moyenne.
On verra bien ce qu'il en sera. Mais ce sera au plus tôt dans plusieurs jours en ce qui me concerne car le week-end sera à priori de manière tragique une nouvelle fois sans possibilité de pêche et les mercredis après-midi à venir seront eux bloqués par des journées de formation. Damned.
Cela faisait pas loin d'une éternité que je n'étais pas passé si près d'un grand chelem à 5 espèces différentes prises pendant la même partie de pêche. Pour la petite histoire, mon record personnel en pêchant aux leurres reste bloqué à 9 espèces en un jour, durant une mémorable pêche en Loire (aspe, barbeau, brème, chevesne, hotu, ide mélanote, perche, rotengle et sandre). Ça commence à dater, 15 ans ou presque, mais reconnaissez que ce n'est pas trop le truc qui se produit quotidiennement. Sauf chez les mythomanes professionnels, cela va de soit !!!
Il est vrai que j'ai d'emblée placée la barre très haut en ferrant par le plus grand des hasards un silure dès mon deuxième lancer alors que j'attendais les collègues. La bestiole était embusquée en entrée de conche. Bon, évidemment, entre une berge abrupte et celle d'en face riche d'un intraitable roncier mutant, la fin de l'histoire était déjà écrite. Surtout en canne ML, faut pas déconner. Les heures suivantes seront monotones jusqu'à ce nous arrivions dans un virage comptant quelques haut-fonds prometteurs. Certes, le vent y souffle avec une redoutable ardeur et refroidit mes compères. J'y reste en leur promettant de les rejoindre sous peu. Bien m'en prend au final car j'y claque un triplé de bass au... Grub WXM en chartreuse (pas vraiment le leurre auquel on pense en premier pour ce poisson mais je ne vais pas porter plainte non plus).
La pause casse-croûte, que j'ai très légèrement anticipée pendant mon épisode en solo, expédiée, je tente une autre entrée de conche d'ordinaire propice. Je n'y prends qu'une perche, toujours au Grub WXM, et j'y décroche deux bass pas énormes mais qui auraient complété le tableau en cette journée difficile. Les copains sont remontés plus loin, je les y rejoints mais ce n'est pas la fête. Ils sont toujours capots. On tente le tout pour le tout en bougeant vers un de nos coins de prédilections. Le Team maillochistanais opte pour la rive sud, histoire d'être dans le bon sens pour l'inexorable retour à la maison. Quant à moi, pour les mêmes raisons routières, je prends la rive nord.
Force est de constater que je bénéficie d'un gros coup de bol. J'ai des touches dès mon arrivée. Des petits voire très petits bass, O.K, mais encore une fois, quand on considère les conditions du jour, c'est déjà ça. Pire, sur la rive sud, accessible en voiture avec places de parking, une longue file de carpistes explosés au shit cohabite avec quelques vieux vifeurs allumés au Châteauneuf-du-Pape. Le Maillochistan souffre. Quant à moi, faisant preuve d'une insolence rare, je prends un petit brochet au désormais célèbre "Leurre sans Nom" qui semble être aussi efficace dans le marais que sur le canal !
Je picore de ci de là quelques petits bass sur le chemin du retour quand, pour une raison qui échappe à mon entendement, je décide d'insister un chouia sur un spot où il nous arrive parfois de prendre une ou deux touches. Pour l'occasion, je change de leurre souple mais pas de tête plombée. En effet, j'ai laissé depuis mon premier poisson la même tête plombée artisanale !!! Contre toute attente, c'était une bonne idée. Je prends ainsi le plus gros bass de la sortie. Ouf, on a failli attendre. Entre temps, mes comparses s'en sont retournés dans leur contrée. Je suis de nouveau solitaire...
Du coup, un poil décontenancé, je descends le fleuve tranquillement à la recherche d'un coin où tremper du fil. Hélas, sur des kilomètres, c'est occupé. Je me retrouve donc dans un petit village que nous connaissons bien. Là, histoire de relever les compteurs, je titille au Shad WXM les poissons potentiellement cachés en sortie d'écluse. Il est pas bien gros mais il compte. Un sandre. Youpi.
Ce sera le dernier poisson du jour car, harcelé par un moutard hyperactif laissé sans la moindre surveillance parentale au bord de l'eau qui et poussera l'abjection juvénile jusqu'à me balancer des herbes aquatiques pourries dans le dos car je n'avais pu, en pédagogue averti, m'empêcher de questionner fortement son présumé potentiel HPI, je finis par lâcher l'affaire avant l'infanticide jubilatoire qui couvait. C'est donc sur ces entrefaites que j'ai pris le chemin du retour, snif snif...
Exceptionnellement, en ce dimanche de bruine aux températures surprenantes de douceur, j'avais rendez-vous en terre armoricaine avec celui que les ragondins du Trégor n'osent évoquer sans trembler, le Attila du myocastor comme le surnomme avec une certaine emphase non dénuée de réalisme Piègeurs-Magazine !!! Nous avions prévu de pêcher l'aval d'un ouvrage d'art situé sur une rivière bretonne mais nous déchantons au bout d'une petite heure. Pas de touche. Aïe. Lors d'un rattrapage sur le canal, suite à ma brillante intuition, mon camarade débredouille à la Craw grâce à une perche compatissante. Ouf, on aura vu un poisson, c'est déjà ça. Mais l'activité ne décolle pas donc nous retournons à l'ouvrage, en espérant que le soleil timide nous soit propice. C'est alors que survient le premier drame de la journée. Cherchant la perche du haut de la passerelle en question, je me ramasse une touche furieuse et je me fais couper net. Le boulet... J'avais des bas de ligne en titane plein la musette.
Franchement dépité de l'affaire, je décide qu'il est temps de déjeuner (en même temps vu qu'il est midi passé, je ne m'élève pas au rang des plus grands visionnaires de l'Histoire de l'Humanité non plus...). Quelques tartines de rillettes de porc plus tard, après consultation, la décision est prise : changement de spot. Sur le chemin, j'essaie de magouiller en tentant de faire croire que j'ai moi aussi sauvé le capot mais le Fléau du R.A.P (rongeur aquatique du Paraguay, hein, n'allez pas vous imaginer que je pêche avec JUL le dimanche !!!) ne m'accorde pas ce chevreuil en no-kill automobile. Le nouveau spot est superbe mais là aussi, je pêche sans vraiment trouver le mojo. Pire, d'un crankbait mutin, le Croque-Mitaine de l'Agouti bas-breton, déchaîné, reprend une perche. Ça commence à sentir fort la correction, cette histoire. Bon, histoire de me passer les nerfs, j'insiste sur un arbre auquel pendent 3 leurres. Après moult efforts, j'en récupère un, un Whopper Plopper 90. Youpi.
Je vais devoir me livrer à un inventaire sérieux car j'en ai récupéré plus d'un ces dernières années dont un 130 pas plus tard que le week-end passé.
Alors qu'inexorablement la journée touche à sa fin, nous remontons la rivière sur quelques centaines de mètres. Là, je rate deux perches qui essayent avec une conviction louable de gober un montage texan palette + C Tail worm Zoom un poil trop gros pour elles. Comme le matin, après cet échec en rivière, nous nous rabattons sur le canal...
Et là, dans les arrêts de jeu, nous tombons sur un regroupement de perches bien voraces. J'en prends deux, débredouillant enfin, j'en décroche une très correcte et mon binôme, Ragondin Dundee himself, en remonte une aussi au mini spinnerbait en dandine. Chat échaudé craignant l'eau froide, j'ai pris grand soin de garder depuis la coupe matinale un bas de ligne en titane. Bien m'en a pris car dans les ultimes secondes, PAF. Un grooooos brochet tape mon leurre souple et c'est parti pour le rodéo. Quelques minutes seulement car le bougre se décroche alors que nous étions en pleine panique pour trouver une pente assez douce pour descendre le mettre à l'épuisette sans trop de risques de baignade intempestive. C'est donc sur cette note tragique que s'est achevé ce périple halieutique ayant frôlé le triomphe sans toutefois jamais l'atteindre. Ce qui sera l'objectif avoué, disons-le, du prochain périple en ces lieux !!!