dimanche 30 septembre 2018

Un petit carton plein pour finir septembre...

Le plus important poisson d'une partie de pêche, quelle que soit son espèce ou sa taille, reste le premier…
Allons, courage… Le mois de septembre, fidèle à l'ordre calendaire, s'enfuit déjà plus vite qu'un YouTubeur devant un Bescherelle. Il n'est toujours pas tombé d'eau en quantité significative et les rivières de l'arrière-pays sont soit à sec soit d'un vert fluo tirant sur le caca d'oie n'incitant guère au bucolique halieutique le plus primesautier… Seuls de ci de là, quelques vieux mâles couperosés trempent avec aigreur leurs bouchons de 30 grammes dans le potage en espérant contre toute logique voire contrôle sanitaire consciencieux y trouver de quoi sortir le beurre blanc du congélateur. 
Devant ce triste spectacle, j'ai décidé de pratiquer la politique du splendide isolement en ce dimanche ensoleillé mais à l'aube un poil frisquette bien qu'elle n'ait rien à voir avec l'ourson Bouba maintenant que vous me le faites remarquer avec ce sens de l'à-propos qui aurait pu vous valoir une grande carrière dans l'administration fiscale, la vente sur les marchés ou même l'animation des thés dansant dans les maisons de retraite. En effet, désireux de pinser à la fraîche, certes, mais débarrassé du fardeau des casse-bonbons dominicaux sortant en troupeaux, j'ai opté pour une sortie de baroudeur...

C'est parti pour un trajet épique à travers les hautes herbes, les champs d'ortie et autres végétaux présentant une sourde et tenace tendance à vouloir que je me pète violemment la gueule. Au bout d'un interminable laps de temps pour mes rotules mitées mises à mal par quelques acrobaties, j'atteins le rivage tant convoité. Je sais à cet instant l'ineffable joie qu'a pu éprouver la vigie de la Pinta...
Hélas, l'euphorie est de courte durée. En une heure, seul un petit chevesne daigne honorer une ondulante du Maillochistan ayant perdu sa peinture originelle. Le désespoir commence à me gagner insidieusement. Peu soucieux de finir mon exploration sensorielle des grandes émotions des explorateurs par le terrible cas d'école dont furent victimes les infortunés équipages de l'Erebus et du Terror, je décide donc de changer de spot en marchant quelques centaines de mètres. Brillante idée. Alors que la marée monte, je tombe sur LE spot. Des chasses éclatent de partout, les perches sont affamées et les alevins ne sont pas à la noce...
Pendant près de deux heures, c'est l'orgie. La marée monte, le soleil aussi, l'activité ne baisse pas. Les cuillères-vintage ramassent perche sur perche. A un moment, ça finit par se savoir dans la communauté des zébrées que le truc qui vrombit sous la surface offre des piercings gratuit ainsi qu'une séance photo donc fatalement il me faut changer de leurre… Pas grave, ça repart aussi sec.
C'est le moment de tester un peu tout ce qui traîne. Comme par exemple un shad "maison" sur tête plombée à palette artisanale. Oh mais ça marche aussi. Quelle surprise. Sur ces entrefaites là, le courant se stabilise puis s'inverse imperceptiblement. La marée descend. Une petite dernière au D-Contact aliexpress vite fait et je dois me trouver un coin plus profond afin de suivre les bancs de perches...
Leur localisation va être très rapide : il me suffit de remettre le leurre souple de la dernière fois mais en montage Carolina afin de lancer plus loin. Le premier lancé est le bon. Sur les suivants, je pique trois petits brochets avec le même montage. Puis la série de perche reprend...
Malheureusement le petit vent de nord-est, qui s'est levé avec la descendante, ramollit ma bannière et j'en rate quelques-unes avant que le banc décide de se mettre au régime. C'est en reprenant mes pérégrinations que j'en localise un autre qui fait alors à son tour les frais de mon machiavélique montage.

A cette occasion, je reprends deux autres petits brochets tout en poursuivant l'empilage de perches, toujours avec le même leurre souple chinois dégoulinant d'attractants. Dès que je le change pour en essayer un autre, le verdict est sans appel : les touches cessent. On tient un truc là. A moins d'un euro le paquet, je risque d'en rentrer un stock...
Finalement, poussé par une fringale méridienne, je commence à me replier vers la voiture en piquant de ci de là d'autres perches, réussissant même à en prendre avec un autre leurre souple. Mais inexorablement la marée baisse et les poissons mordent moins… Il est temps de rentrer.
Un bref arrêt sur un petit spot marqué me permettra de conclure la sortie comme je l'avais commencée, c'est à dire par un petit chevesne sans envergure, certes, mais assez conciliant pour chiquer une cuillère vintage rechapée ramenée à contre-courant et combler mes aspirations de gagne-petit regrettant déjà de quitter le théâtre de ce qu'il a encore l'audace de considérer comme ses exploits…
Au final, j'ai eu la chance de tomber sur du poisson actif et d'avoir choisi un secteur qui m'a permis de suivre pas à pas l'évolution de la marée et donc la position des bancs d'alevins et celle de leurs prédateurs. Après des mois de sécheresse, l'automne semble partir sur de bonnes bases.


samedi 29 septembre 2018

Les territoires perdus de la Ripoublique


Il est des endroits où règne la loi des bandes prêtes à molester n'importe qui assez imprudent pour s'immiscer dans leur business. Des endroits où la loi commune ne s'applique plus, où la police tremble, où le préfet rase les murs plutôt que de reconnaître même à demi-mots que les gros bras à la trogne rougeaude qui défient la Loi et l'Ordre se torcheraient allègrement avec ses arrêtés s'ils avaient la moindre notion de propreté voire d'alphabétisation tout en imposant à la population la domination d'une minorité violente et sans scrupule. Oui, ces territoires maudits, où on peut par cupidité exposer, sans encourir la moindre sanction un tantinet dissuasive, les populations à des produits conduisant à une mort lente et douloureuse ou à des malformations congénitales, arroser des plantes cramées en pleine journée en plein cagnard  et ainsi joyeusement ponctionner jusqu'à la lie les ressources en eau, existent...

Ici règne le communautarisme le plus sectaire, l'assistanat le plus éhonté et un climat de haine de l'Autre (le citadin estampillé d'office "bobo" ou "racaille", l'écologiste, le "pas-comme-nous", etc...) n'ayant rien à envier à certaines contrées éloignées particulièrement fécondes au niveau du vindicatif à main armée… Mais bon, ça, tout le monde s'en fout. Si c'étaient des noirs en survêtement, des n'arabes barbus ou des chômeurs en fin de droit qui attaquaient les sous-préfectures au canon à lisier ou saccageaient les locaux des associations de pêche, là, par contre, sur n'importe quelle chaîne d'infos en continu, ça ferait minimum trois heures de débats entre doctes experts de droite extrême et spécialistes reconnus d'extrême droite ergotant sur les avantages comparés du lance-flamme et de la tronçonneuse dans l'art délicat du maintien de l'ordre. Sauf que là, bon, bizarrement, quand c'est des ploucs hargneux vivant de subventions obtenues par la menace physique et exigeant un impôt sécheresse quand il pleut pas et un impôt inondation quand il pleut trop, ben là, ça passe...

Que les mecs continuent d'arroser les cultures en pleine journée (soit en pure perte…) deux mois après l'interdiction de prélèvement pour l'usage agricole décidé par la préfecture, ça choque moins dans les chaumières qu'un charmant rapeur à neurone unique pris en flagrant délit de connerie haineuse (comme s'il était le seul dans cette branche d'activité qui en a fait sa marque de fabrique…) ou qu'un lynchage entre jeunes banlieusards d'une banalité atroce mais pour une fois filmé… Pourtant, j'ai la triste impression qu'un jour viendra où on se rendra compte qu'à force de s'écraser devant le diktat d'exploitants agricoles résolus à crever sur leur tas d'or planqué au Crédit Agricole, il faudra réfléchir à importer de l'eau potable...


mercredi 26 septembre 2018

Le retour des Keuplous-Garous

La pleine lune descend au dessus de la Cité des Ducs tandis que votre serviteur lutte pied à pied dans un de ces embouteillages nantais légendaires qui font tant pour la sauvegarde du pouvoir d'achat des actionnaires Total...
Jadis, en des temps immémoriaux, c'est à dire plus de 5 ans pour les usagés d'Amstramgram, existait, en notre confrérie de flibustiers racasseurs de perchettes portés sur l'Anjou-Village, un petit concours  amical dénué de tout enjeu autre qu'une éphémère satisfaction. Cette compétition de haute-volée consistait à affronter avec un succès aléatoire les conditions notoirement contraires à la plénitude de l'apothéose halieutique qui précèdent et suivent en règle générale la montée de pleine lune. En un hommage vibrant aux lycanthropes du temps passé qui ont  tant œuvré pour égayer la vie des collectivités campagnardes avant qu'elles ne découvrent les potentialités hygiénistes de l'eau courante, de la trayeuse électrique et des petites annonces du Chasseur français,  nous avions dénommé cet évènement sportif quoique intensément confidentiel le Challenge des  Keuplou-garous...

La TP palette aliexpress et son One Up discount… Une des réussites de l'année.
Contraints par le  hasard de la lunaison et l'implacable limite de nos disponibilités calendaires respectives, nous nous sommes retrouvés, Benoit et moi, dans la délicate obligation de renouer avec cette antique tradition tombée, il est vrai, un peu dans les orties ces dernières années. Vent de nord-est, coefficient de 92, lendemain de pleine lune… La situation n'apparaît pas des plus réjouissantes alors que, klaxonnant comme des fauves,  nous nous échappons avec une maestria incroyable des embouteillages maousse-costauds asphyxiant comme à leur habitude le périphérique nantais...
Dans la fraîcheur de l'aube, il n'a pas été facile de dénicher les perches mais à force de travail, de ruse et d'abnégation (ouais, ben tu sais quoi, c'est mon blog d'abord donc  je melonise grave quand je veux que je te ferai dire…), le talent, surtout lorsqu'il est immense quoique teinté d'une humilité touchante, finit toujours par porter ses fruits.
Filant à la vitesse de l'éclair autorisée par le Code de la route, nous finissons par arriver au lieu de nos exploits putatifs. Ce qui n'a absolument rien à voir avec l'état capillaire d'une péripatéticienne ayant survécu à six mois de  grève des coiffeurs. Je tiens à le préciser afin de ne pas prendre en traitre les éventuels représentants de la génération YouTube égarés en ces pages et  dont j'ai pu mesurer le lointain rapport avec la langue de Molière en déchiffrant avec minutie les abondants commentaires qu'on trouve sous les vidéos… Activité sans attrait, fastidieuse et qui, outrage suprême, fout en l'air des décennies d'efforts orthographiques par contagion. Quand on se souvient de s'être fadé l'oeuvre complète de Guy des Cars et qu'on se retrouve à fouiner dans le dico au moindre mot doté de plus de trois syllabes… Triste époque en vérité.
Le Grub 2" Gary Yamamoto… Des millions de perches n'ont pas pu se tromper.
Pour en revenir à la pêche proprement dite, on sent tout de suite qu'on a passé un cap. Il nous faut nous appliquer un minimum pour gratter quelques poissons sur ce secteur où, dans nos souvenirs embués, il suffisait de balourder  une Mepps Aglia dans le jus pour treuiller en série du chevesne-portion et de la perchette calibrée chétive^^. C'est le grand retour du leurre souple. Youpi, j'aime.
On est pas bien là,  à la fraîche, décontracté du grub ? Et on pinsera quand on aura enfin de pinser...
Enfin, bon, quand je dis "grand", je me comprends, hein… Grâce à eux, je prends mes premiers poissons de la sortie et je sauve la bredouille, entendons-nous bien. J'assure l'essentiel en quelque sorte. Pendant ce temps, Benoit, imperturbable, à la rigueur halieutique quasiment marmoréenne, juché qu'il est sur son promontoire dominant les flots déchaînés, taquine le chevesne au Rapala Countdown de petite taille avec un succès allant grandissant.

Mais les touches commencent à se faire rares alors que la marée descend. Devant cette implacable réalité, nous devons nous résoudre à nous enfoncer plus avant dans la pampa vers l'Eldorado du Pin's glouton que nous imaginons tout proche. Le premier accès à l'eau, prometteur en diable pourtant, ne nous offrira qu'une perche leurrée par une cuillère Caperlan, Notre déception est grande mais sera heureusement très temporaire puisque cinquante mètres plus loin, nous tombons sur notre objectif inavoué : un gros banc de perches en appétit !!!^^

C'est la fête. Malgré le vent frisquet qui souffle et gonfle nos bannières, les touches des perches sont tout sauf discrètes. On n'en rate pratiquement pas une. Benoit, fidèle au Rockvibe 3", et moi, en pleine phase d'essai du G-tail Saturn Aliexpress enchaînons les perches en toute décontraction.


Ce petit leurre chinois gorgé d'attractants au parfum hésitant entre les fragrances toutes en nuances qui évoquent vaguement à mes narines distraites le délicat parfum accompagnant l'autopsie d'un noyé, voire le sachet de nuoc-mâm entamé oublié quelques semaines dans le bac à légumes, a comblé toutes mes attentes. Attentes qui restaient, somme toute, assez mesurées, disons-le, vu le prix unitaire du paquet...

Le simili-G Tail Saturn aliexpress baignant dans un jus douteux à l'odeur rappelant le slip de Rahan pas lavé depuis la dernière glaciation a cassé la baraque sur les perches du coin.
Il s'agit ni plus ni moins d'une copie du leurre popularisé par Reins lors de la "hype" qui entoura cette marque au début des années 2010. Mais avec une différence de taille : ce goût étrange venu d'ailleurs que j'ai évoqué à mots feutré plus haut et qui, je le crains, risque de faire fuir les sensibles…
Lancer, contrôle de la bannière à la descente, contact avec le fond, tirée, contact, tirée… Touche. Les bases de la pêche au leurre souple sur tête plombée n'ont pas pris beaucoup de rides depuis les années 90.
Cette authentique petite merveille que j'avais initialement acquise pour pêcher la vieille au drop-shot lors d'une expédition maritime finalement avortée, risque de refaire parler d'elle ces prochains mois. J'en fais ici le pari. D'ailleurs, si je m'écoutais, j'en commanderais bien encore un peu...
Ultime belle perche du festival. Un baptême du feu réussi pour ce petit LS chinois...
Bref, tout ça nous tient jusqu'à l'heure fatidique où il nous faut recharger nos batteries par quelques revigorants casse-dalles. L'après-midi passée, en ce qui me concerne, dans une torpeur digestive assez pesante, sera beaucoup moins productive, hélas… Benoît fera comme à l'habitude son quota de chevesnes sur Rapala CD (à force d'en causer, la maison-mère va peut-être m'en expédier une pleine caisse, qui sait ?^) tandis que moi, complètement rincé, je louperais à peu près tout jusqu'à ce qu'une perche se pende au Sammy prêté par Benoît dans son immense bonté et devant le spectacle peu valorisant que j'ai pu donner, avouons-le.
Ah qu'elle s'est fait attendre cette perche !!!^^

Pour une belle journée, ça a quand même été une belle journée. Du poisson le matin, du soleil l'après-midi, que demander de plus pour un pinseur entre deux âges qui a consacré l'intégralité de  son PEL au remplissage de son sling-bag et qui, au grand désarroi  des adeptes de Jacques Séguéla, n'a pas été foutu de se payer une cabine à UV à domicile ?^^


dimanche 23 septembre 2018

Une petite matinée bien venteuse...

On a beau retourner le problème dans tous les sens, je pense qu'il est évident pour toute personne normalement constituée que se faire réveiller avant l'aube un dimanche matin par un chat ronronnant comme une bétonneuse et avide de croquettes au saumon d'origine douteuse n'est pas la meilleure manière d'entamer sa journée. Surtout si dehors, ça souffle un peu et que, pour une fois fidèle au calendrier, la pluie s'est enfin invitée pour vous rappeler qu'il y avait jadis  effectivement quatre saisons dans le coin et non pas deux, soit la sèche et celle des pluies...

A peine ai-je sustenté l'animal menaçant que l'évidence me saute aux yeux plus vite qu'une bande de lascars du 9.3 refusant la facilité humiliante de l'assistanat ne pirate un car rempli de touristes chinois : pourquoi ne pas aller à la pêche à l'aube en défiant les bourrasques ? Par un temps pareil, il est peu probable que la concurrence soit à pied d'oeuvre aussi tôt. Le temps d'empiler waders, musette et canne à pêche ML dans le véhicule terrestre à moteur et c'est parti !!!
Bien évidemment, sur le chemin, je réfléchis un minimum à ma destination. Coefficient de marée, direction du vent, ça turbine sec dans la calebasse. J'opte finalement pour un petit spot que j'imagine plus ou moins abrité. C'est le cas mais, hélas, les niveaux sont encore hauts et le courant soutenu. Je commence donc à pêcher de façon assez inconfortable dans les broussailles en ne voyant pas trop ce que je fais...
Mais finalement, ça n'est pas grave car les poissons sont là. A chaque récupération, je ramène une prise sur ma petite cuillère vintage. C'est pas bien gros mais vu que ça s'enchaîne sans discontinuer dans les premières lueurs de l'aube, je continue le massacre jusqu'à une grosse tape et un décrochage sans appel. Aspe ? Brochet ? Je crains fort de ne jamais le savoir. 
La fin de la marée montante est le signal qu'attendaient les poissons pour se calmer. Les touches se ralentissent d'un coup puis le vent se met à souffler plus fort. Je me replie prudemment vers un autre spot que je sais plus calme et où, j'espère, quelques poissons plus gros traineront… Raté.
Au moins, là, c'est clair. Moby Dick est en RTT. Mais dans 50 centimètres d'eau, je m'éclate au T-Pivot sur des perches complètement zinzins. Ce n'est pas franchement glorieux, c'est même galère d'animer ce leurre en canne ML mais pour le nombre de touches, ça vaut le coup.
Malgré tous mes efforts et un nombre de prises assez conséquent, il n'y a pas eu moyen de prendre plus gros. J'ai eu beau passer tous mes leurres de surface en revue, seul le T-Pivot a rencontré le succès. La seule perche correcte de la sortie a été faite avec un petit PN aliexpress, celui que j'avais trouvé cet été sur les bords de l'eau, mais grâce à mes réflexes de crépidule congelée, elle a eu dix fois le temps de se décrocher avant la photo…
Pour le reste, j'ai eu le bonheur de baptiser mon deuxième Flutterstick maison et de ne pas me le faire engloutir par un brocheton taquin. Histoire de finir la matinée tranquillement et bien trempé comme il se doit en ces circonstances, je me suis rendu sur un troisième spot où à grands renforts de cuillère Caperlan à 10 centimes vu l'encombrement supposé des lieux, j'ai rempli le quota de petits chevesnes et de perches mutines…


Bref, je me suis encore livré à un odieux pinsage. A ma décharge, je n'ai pas trop eu le choix. Si j'avais pêché "plein large", face au vent, j'aurais pris option "éponge à essorer" dès le début de la matinée. J'aime autant peigner plus ou moins à l'abri quelques spots bucoliques plutôt que ployer face aux rafales. Même si, je vous l'accorde, je n'ai absolument rien contre prendre de temps en temps un poisson un peu plus massif qu'une allumette. Mais pour ça, il faudrait demander aux pêcheurs aux engins d'en poser un peu moins qu'un tous les dix mètres dans le secteur… On peut toujours rêver.





mercredi 19 septembre 2018

Un petit pinsage industriel en passant...

Mon Fluterstick-maison a eu chaud une fois de plus. Trois petits brochets n'étaient pas loin de me le confisquer.
En ce moment, j'ai à peu près autant l'opportunité d'aller à la pêche que d'être nommé ambassadeur de Transnistrie au Burundi (malgré un C.V amplement gonflé que ça en confine  à vous dégoûter de jouer les faussaires, tiens…). Remarquez cependant que dans l'existence, il existe des frustrations encore pires, voire intolérables, qui peuvent parfois vous emporter  aux lisières du désespoir le plus absolu…L'exemple parfait qui me vient en tête est celui du  supporter du PSG dans les tribunes d'Anfield mardi soir qui, après 3 mois passés à défendre l'honneur de Neymar Junior sur tous les fronts, a eu en direct l'occasion de constater le degré d'implication de son idole dans le repli défensif... 


En comparaison de cette épreuve inhumaine, franchement, passer une semaine sans tabasser du pin's, ça reste psychologiquement jouable sans taper trop dans la réserve de Tranxène. Mais on ne se refait pas. Je guettais donc avec ferveur le moment propice à une rapide escapade. Finalement, c'est mercredi de bon matin que sonne l'heure d'aller tremper du fil. N'étant pas spécialement dans une forme olympique, je m'étais décidé à pêcher léger, histoire de tester quelques leurres souples aliexpress sur quelques petits spots de Loire.
La "cuillère-maison" longue distance a une fois de plus assumé son statut de leurre efficace !!!
Autant le déclarer sans ambage : l'essai des leurres souples s'est avéré un échec total. Un petit vent mutin s'est en effet levé dans la fraîcheur de l'aube, rendant difficile le contrôle de ceux-ci. Par ailleurs, le faible coefficient de marée du jour, un 36, n'a rien fait pour rapprocher les poissons des berges...
Moi, quand je parle de pinsage, je ne plaisante pas. Qu'on se le dise^^.
C'est donc par un retour aux valeurs traditionnelles dans ce genre de configuration que j'ai réussi à transformer une bredouille se dessinant tragiquement dans la brume pré-automnale en une grosse mission-pinsage. Après avoir vite débredouillé au Flutterstick-maison, j'ai changé de braquet assez vite, le remplaçant par des cuillères tournantes afin de le préserver tant il semblait plaire aux petits brochets…
Une fois établie la manière de pêcher du jour, tout devient plus facile. J'enchaîne les prises tranquillement jusqu'au bout du parcours. Là, il me faudra tâtonner pendant quelques minutes avant de prendre un joli chevesne au popper sur ce qui m'avait semblé être une chasse de perches…
En redescendant la berge en sens inverse, je repère quelques bancs de poissons blancs en maraude. Voila qui m'incite à élaborer un plan machiavélique : pourquoi ne pas essayer ces cuillères Caperlan achetées 10 centimes-pièce l'hiver dernier ? Il y en a peut-être une ou deux qui nagent correctement dans le tas ?^^
Alors que le vent se renforçait, poussant devant lui un magma de feuilles d'arbres en surface, la fréquence des touches s'est mise à s'affoler. Une cadence infernale s'est mise en branle devant mes yeux ébahis : à chaque fois que ma cuillère,  à peine posée dans l'eau, commençait à tourner, et ce quel que soit son modèle, de la Caperlan flambant  neuve à l'antiquité Made in Maillochistan, un poisson s'y suspendait !!!
Après des semaines peu glorieuses durant lesquelles même le pinsage le plus honteux pouvait s'avérer laborieux, c'est peu dire si je suis extatique devant un tel spectacle. Bon, bien sûr, des esprits chagrins, des mythomanes 2.0 et autres pousse-mégots atrabilaires suceboulistes de stars halieutiques pour comices agricoles m'objecteront  volontiers que ce ne sont que de PETITS poissons et patati et patata et gniengiengnien et gnagnagna… O.K... Mais que voulez-vous ? Je vais à la pêche pour prendre l'air, me détendre et éventuellement prendre des poissons. Et quand bien même, je n'arrive pas à ressentir l'irrépressible besoin de compenser d'obscurs complexes (dont la supposée vile nature peut rester pour ce que j'en devine charitablement dans l'ombre) à grands renforts d'exhibitionnisme piscicole fondé sur le ruban-mètre...
Bref, enquiller des douzaines de poissons en une petite matinée de pêche faisant suite à une semaine d'abstinence, il y en a qui en seraient blasés si les dits-poissons pesaient moins d'une tonne et leur faisaient ainsi perdre leur "street-cred" de hâbleurs pathétiques. Grand bien leur fasse. Après tout, ils ont le public qu'ils méritent. Ce n'est pas mon cas. Malgré mon âge avancé, je suis toujours content de prendre quelque chose. Tout spécialement lorsque la partie de pêche semblait initialement mal engagée.

Aujourd'hui, reconnaissons-le humblement, j'ai de la chance. Le vent est sud-ouest et ride suffisamment la surface du fleuve pour gêner la vision périphérique des poissons car l'eau est plutôt claire. La baisse des températures nocturnes a déclenché le signal qu'il est temps de faire du lard et je suis tout seul au bord de l'eau. Le bonheur.
Une perche qui a fait une mauvaise rencontre...
Paradoxalement, sur ce spot d'ordinaire bien farci de perches, j'en toucherais assez peu par rapport aux poissons blancs qui, eux, me paraissent pris d'une frénésie cannibale peu commune d'ordinaire chez des individus de cette taille…
Au final, ce sont ces petits cyprinidés, aspes, chevesnes et ides mélanotes, qui constitueront le gros des prises de cette prolifique sortie. Malheureusement les meilleures choses ayant une fin, j'ai du cesser mon pinsage intensif en fin de matinée alors que le soleil pointait enfin le bout de son nez. On ne fait pas toujours ce que l'on veut.

Pour ce qui a été ma dernière sortie estivale, je peux rentrer satisfait. Au moins sur le plan comptable. Une cinquantaine de poissons pris, quasiment pas de décrochés (en même temps, quand on voit la taille des monstres...) et pas un leurre perdu. Une affaire rondement menée qui en appelle d'autres !!!





jeudi 13 septembre 2018

Loire & Déboires, saison 36 épisode 2

Un retour sur les berges de Loire après deux semaines sans avoir été ridiculisé par des aspes taquins ou des ides insolents, je n'attendais à vrai dire que ça. Grâce à l'invitation de Patrick, c'est chose faite en ce mercredi ensoleillé. Vu le coefficient de marée supérieur à 100, nous choisissons prudemment de tenter d'éviter la bredouille au dessus de la zone d'influence de celle-ci. Nous commençons donc sur un spot très (trop ?) connu pour ses poissons blancs cannibales. Patrick met d'emblée la barre très haut : un ide mélanote bien velu chope son petit stickbait. Youpi, ça part bien. De mon côté, j'ai versé dans la présomption, déçu de ne pas voir emmener du matos plus "lourd" dans la Sarthe, je pêche en canne MH et je me prépare une longue après-midi de galère…


Jugez plutôt : une lame vibrante Trago Molix perdue au fond, un Powertail qui finit dans les branches grâce à mon ferrage de bourrin sur la touche à vue d'un bel aspe, deux chevesnes décrochés et une attaque de brochet non concrétisée m'occuperont avant qu'un petit chevesne ne me sauve de la bredouille en chiquant un leurre à aspe qui devait quand même faire une grosse bouchée, non ? Sur ces entrefaites, dégoulinants de sueur et n'ayant guère d'espoir de briller plus dans le secteur, nous décidons de rejoindre le commerce le plus proche pour y dégoter un petit en-cas salvateur...
Vu que nous commençons  par ressentir les premiers effets de la chaleur, il est grand temps de se sustenter à l'ombre en contemplant les pêcheurs locaux piquer gardons & brémettes en restant indifférents à la chasse d'un très gros aspe. En guise de digestif, nous reprenons prestement  nos cannes mais en pure perte si l'on excepte charitablement la prise d'un chevesne et le décrochage d'une perche… Bien, allons donc voir plus bas si c'est mieux.
Sur la route du spot suivant, nous aurons, en bons fans de Stéphane Bern et de Johnny Depp déclarés à l'administration compétente, une petite pensée pour un de nos illustres prédécesseurs en ces lieux : le célèbre pirate-cordonnier-aquarelliste William Turner (plus connu sous le sobriquet de Bill le Bottier dans les estaminets mal famés de l'île de la Tortue) qui immortalisa jadis en voguant sur le fleuve les hiératiques vestiges de la féodalité tout en terrorisant lavandières et limonadiers au moindre abus de Gamay...
Mais ne nous égarons pas comme pourrait se laisser aller à le faire un Alexandre Benalla revisitant le droit constitutionnel tout en enchaînant les développés-couchés en short moule-burnes fluorescent modèle Borat Sport 2000 devant une vidéo de Jean-Claude Van Damme. L'heure est grave et le poisson chafouin. J'ai renoncé à mes rêves de gloire et c'est une Mepps Aglia n°2 trouvée une fois encore dans les branches (je me demande pourquoi je m'obstine à acheter des leurres…) qui va "sauver les meubles"...

Un ultime petit chevesne et déjà sonne l'heure de rentrer si l'on ne veut pas dépasser la sacro-sainte heure légale. D'ailleurs on ne veut pas car ça ne mordait déjà pas des masses. Un suivi d'un micro-sandre sur mon DD Chubby risqué comme joker dans les arrêts de jeu conclura l'épopée…


Voila voila… Une bien belle balade au soleil qui s'achève sur un constat sans appel : les gros attaquaient sur du petit leurre et les petits sur du gros… Je regrette amèrement d'avoir joué la carte de la canne trop puissante (même si j'aurais eu du mal à assumer un éventuel aspe de 80cm suspendu à mon 18/100°...) ainsi que du "minimum de matériel dans la musette"... Quelques casting-jigs et autres ondulantes n'auraient pas été de trop. Ou alors, j'aurais du me contenter d'une canne ML et cibler le tout-venant puisque j'ai fini d'ailleurs par le faire. Mais en MH... Je comprends que ça sent très très fort l'excuse bidon  mais bon, n'est-ce pas à ce genre de détails qu'on reconnaît les bons pêcheurs ?^^