samedi 29 septembre 2018

Les territoires perdus de la Ripoublique


Il est des endroits où règne la loi des bandes prêtes à molester n'importe qui assez imprudent pour s'immiscer dans leur business. Des endroits où la loi commune ne s'applique plus, où la police tremble, où le préfet rase les murs plutôt que de reconnaître même à demi-mots que les gros bras à la trogne rougeaude qui défient la Loi et l'Ordre se torcheraient allègrement avec ses arrêtés s'ils avaient la moindre notion de propreté voire d'alphabétisation tout en imposant à la population la domination d'une minorité violente et sans scrupule. Oui, ces territoires maudits, où on peut par cupidité exposer, sans encourir la moindre sanction un tantinet dissuasive, les populations à des produits conduisant à une mort lente et douloureuse ou à des malformations congénitales, arroser des plantes cramées en pleine journée en plein cagnard  et ainsi joyeusement ponctionner jusqu'à la lie les ressources en eau, existent...

Ici règne le communautarisme le plus sectaire, l'assistanat le plus éhonté et un climat de haine de l'Autre (le citadin estampillé d'office "bobo" ou "racaille", l'écologiste, le "pas-comme-nous", etc...) n'ayant rien à envier à certaines contrées éloignées particulièrement fécondes au niveau du vindicatif à main armée… Mais bon, ça, tout le monde s'en fout. Si c'étaient des noirs en survêtement, des n'arabes barbus ou des chômeurs en fin de droit qui attaquaient les sous-préfectures au canon à lisier ou saccageaient les locaux des associations de pêche, là, par contre, sur n'importe quelle chaîne d'infos en continu, ça ferait minimum trois heures de débats entre doctes experts de droite extrême et spécialistes reconnus d'extrême droite ergotant sur les avantages comparés du lance-flamme et de la tronçonneuse dans l'art délicat du maintien de l'ordre. Sauf que là, bon, bizarrement, quand c'est des ploucs hargneux vivant de subventions obtenues par la menace physique et exigeant un impôt sécheresse quand il pleut pas et un impôt inondation quand il pleut trop, ben là, ça passe...

Que les mecs continuent d'arroser les cultures en pleine journée (soit en pure perte…) deux mois après l'interdiction de prélèvement pour l'usage agricole décidé par la préfecture, ça choque moins dans les chaumières qu'un charmant rapeur à neurone unique pris en flagrant délit de connerie haineuse (comme s'il était le seul dans cette branche d'activité qui en a fait sa marque de fabrique…) ou qu'un lynchage entre jeunes banlieusards d'une banalité atroce mais pour une fois filmé… Pourtant, j'ai la triste impression qu'un jour viendra où on se rendra compte qu'à force de s'écraser devant le diktat d'exploitants agricoles résolus à crever sur leur tas d'or planqué au Crédit Agricole, il faudra réfléchir à importer de l'eau potable...


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