dimanche 30 septembre 2018

Un petit carton plein pour finir septembre...

Le plus important poisson d'une partie de pêche, quelle que soit son espèce ou sa taille, reste le premier…
Allons, courage… Le mois de septembre, fidèle à l'ordre calendaire, s'enfuit déjà plus vite qu'un YouTubeur devant un Bescherelle. Il n'est toujours pas tombé d'eau en quantité significative et les rivières de l'arrière-pays sont soit à sec soit d'un vert fluo tirant sur le caca d'oie n'incitant guère au bucolique halieutique le plus primesautier… Seuls de ci de là, quelques vieux mâles couperosés trempent avec aigreur leurs bouchons de 30 grammes dans le potage en espérant contre toute logique voire contrôle sanitaire consciencieux y trouver de quoi sortir le beurre blanc du congélateur. 
Devant ce triste spectacle, j'ai décidé de pratiquer la politique du splendide isolement en ce dimanche ensoleillé mais à l'aube un poil frisquette bien qu'elle n'ait rien à voir avec l'ourson Bouba maintenant que vous me le faites remarquer avec ce sens de l'à-propos qui aurait pu vous valoir une grande carrière dans l'administration fiscale, la vente sur les marchés ou même l'animation des thés dansant dans les maisons de retraite. En effet, désireux de pinser à la fraîche, certes, mais débarrassé du fardeau des casse-bonbons dominicaux sortant en troupeaux, j'ai opté pour une sortie de baroudeur...

C'est parti pour un trajet épique à travers les hautes herbes, les champs d'ortie et autres végétaux présentant une sourde et tenace tendance à vouloir que je me pète violemment la gueule. Au bout d'un interminable laps de temps pour mes rotules mitées mises à mal par quelques acrobaties, j'atteins le rivage tant convoité. Je sais à cet instant l'ineffable joie qu'a pu éprouver la vigie de la Pinta...
Hélas, l'euphorie est de courte durée. En une heure, seul un petit chevesne daigne honorer une ondulante du Maillochistan ayant perdu sa peinture originelle. Le désespoir commence à me gagner insidieusement. Peu soucieux de finir mon exploration sensorielle des grandes émotions des explorateurs par le terrible cas d'école dont furent victimes les infortunés équipages de l'Erebus et du Terror, je décide donc de changer de spot en marchant quelques centaines de mètres. Brillante idée. Alors que la marée monte, je tombe sur LE spot. Des chasses éclatent de partout, les perches sont affamées et les alevins ne sont pas à la noce...
Pendant près de deux heures, c'est l'orgie. La marée monte, le soleil aussi, l'activité ne baisse pas. Les cuillères-vintage ramassent perche sur perche. A un moment, ça finit par se savoir dans la communauté des zébrées que le truc qui vrombit sous la surface offre des piercings gratuit ainsi qu'une séance photo donc fatalement il me faut changer de leurre… Pas grave, ça repart aussi sec.
C'est le moment de tester un peu tout ce qui traîne. Comme par exemple un shad "maison" sur tête plombée à palette artisanale. Oh mais ça marche aussi. Quelle surprise. Sur ces entrefaites là, le courant se stabilise puis s'inverse imperceptiblement. La marée descend. Une petite dernière au D-Contact aliexpress vite fait et je dois me trouver un coin plus profond afin de suivre les bancs de perches...
Leur localisation va être très rapide : il me suffit de remettre le leurre souple de la dernière fois mais en montage Carolina afin de lancer plus loin. Le premier lancé est le bon. Sur les suivants, je pique trois petits brochets avec le même montage. Puis la série de perche reprend...
Malheureusement le petit vent de nord-est, qui s'est levé avec la descendante, ramollit ma bannière et j'en rate quelques-unes avant que le banc décide de se mettre au régime. C'est en reprenant mes pérégrinations que j'en localise un autre qui fait alors à son tour les frais de mon machiavélique montage.

A cette occasion, je reprends deux autres petits brochets tout en poursuivant l'empilage de perches, toujours avec le même leurre souple chinois dégoulinant d'attractants. Dès que je le change pour en essayer un autre, le verdict est sans appel : les touches cessent. On tient un truc là. A moins d'un euro le paquet, je risque d'en rentrer un stock...
Finalement, poussé par une fringale méridienne, je commence à me replier vers la voiture en piquant de ci de là d'autres perches, réussissant même à en prendre avec un autre leurre souple. Mais inexorablement la marée baisse et les poissons mordent moins… Il est temps de rentrer.
Un bref arrêt sur un petit spot marqué me permettra de conclure la sortie comme je l'avais commencée, c'est à dire par un petit chevesne sans envergure, certes, mais assez conciliant pour chiquer une cuillère vintage rechapée ramenée à contre-courant et combler mes aspirations de gagne-petit regrettant déjà de quitter le théâtre de ce qu'il a encore l'audace de considérer comme ses exploits…
Au final, j'ai eu la chance de tomber sur du poisson actif et d'avoir choisi un secteur qui m'a permis de suivre pas à pas l'évolution de la marée et donc la position des bancs d'alevins et celle de leurs prédateurs. Après des mois de sécheresse, l'automne semble partir sur de bonnes bases.


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