Pour lancer octobre...

Enfin !!! Un brochet d'une taille correcte en 2018 !!! Il était franchement temps...

A l'issue d'une semaine bien remplie et assez intense pour me faire m'endormir en cours de deuxième mi-temps d'un Brighton-Westham du vendredi soir, j'escomptais profiter grassement d'une matinée de repos. Une fois de plus, je m'étais lourdement trompé. A cinq heures du matin, une tornade poilue ronronnant comme un réacteur de Boeing 747 enroué m'est littéralement tombée sur la tête. Une fois la bête nourrie, impossible de me rendormir. Grrr. Sale bête. Perdu pour perdu, j'ai donc changé mon objectif honteux de farniente matinal pour une escapade à l'aube sur les rives de Loire...

Victime d'un "B'Freeze" aliexpress. Triste époque^^.

Dans mon for intérieur, évidemment, j'ai décidé de cibler l'aspe sur un secteur propice. J'ai donc embarqué une canne MH. Mais comme je suis un type prudent se basant sur une jurisprudence peu glorieuse, j'ai préféré assurer mes arrières en rajoutant l'ensemble ML dans le coffre… On ne sait jamais (ou plutôt que trop dans le secteur…) quand on sera obligés de pinser  pour éviter la bredouille. 

C'était l'occasion rêvée pour tester mes "Sandra" maison montés en Texan plombé… Impeccable, ça nage nickel.

Les premiers lancés sont couronnés d'un succès relatif. Un chevesne pas énorme qui se décroche à mes pieds, un aspe qui vient frapper un One-Up 4" sur une TP-Palette sans se piquer… Ouais, ouais, ouais. On se dirige vers le laborieux. Arrivé au bout du spot, je décide d'essayer une copie de B'Freeze 78 Tsurinoya en la balançant dans le courant tout en la soumettant à une série de jerks et de twiches (ouais, bon, d'accord, je fais n'importe quoi en secouant la canne, quoi…). Paf !!! Touche !!! Pendant quelques secondes, je pense à un aspe bien velu. Mais ça ne dure pas : les coups de tête rageurs ne trompent pas. C'est un joli brochet. Super. Je ne pensais plus en voir un cette année à dire vrai...

Au bout de vingt minutes de pêche, je suis comblé. J'en suis même presque à m'imaginer faire la couverture du Pinseur de France ou de Racassor, eul Magazine des Pinsors, la moue arrogante et les bras tendus, exhibant face au téléobjectif d'un professionnel le produit ruisselant de mon pur talent… Sauf que la pêche étant la pêche, je suis vite ramené à ma sordide condition de besogneux du Rapala en milieux aquatiques perturbés… Deux heures plus tard, je n'ai pas pris, malgré tous mes efforts et moult changements de leurres, le moindre poisson supplémentaire. Va falloir faire quelque chose...

C'est tout trouvé. Je décide d'abdiquer tout semblant de dignité et de m'orienter vers une traque de la perche. Pendant que la marée descend, je change donc de spot et de canne. Une petite ML au soleil, c'est tout ce qu'il me faut pour retrouver le mojo qui me faisait défaut. Dans un fleuve à l'eau aussi trouble que celle d'une piscine olympique, je ferre quasiment à vue perchette sur perchette au milieu des amas de roches et des tas de bois mort de la rive… Comme le vent s'est levé, il est de toute façon illusoire de chercher la distance.

Tremblez mécréants devant la gueule féroce du "Requin du Danube" !!!^^

Les petites perches se succèdent jusqu'à ce que je ramasse une bonne claque sur un Swing Impact aliexpress : c'est un petit aspe bien combattif qui l'a englouti au passage. Bon, je pensais en prendre au moins un beaucoup plus gros vu la météo annoncée. Mais c'est déjà ça… L'année dernière en octobre, la Loire était impossible à pêcher correctement à cause  des algues en train de dériver. Au moins, pour l'instant, on peut encore y tremper du fil sans récolter des kilos de salade gracieusement fournis par la FNSEA...

La copie-maison de TP Makaira Sakura, une amie fidèle...

L'heure tourne tout de même en ma défaveur. Il me faut abréger les réjouissances pour être rentré à midi afin de respecter ma promesse imprudemment faite la veille. Snif, snif, monde cruel… Alors que tout ce que le secteur compte de perchettes semble décidé à venir faire un tour entre mes gros doigts boudinés. C'est vraiment trop inZuste.

Bref, je me suis une nouvelle fois fait plaisir sur un public vulnérable. Pour ma décharge, j'avais oublié lamentablement ma petite boite d'accessoires (dont mes émerillons rolling…) indispensables pour confectionner les montages Carolina qui, je crois, auraient été plus adaptés pour chercher plus profond de plus gros poissons… Quelques sandres doivent zoner dans la fosse que j'ai pu deviner.

Finalement, ce n'est que partie remise. La prochaine fois, je vais tacher de pêcher plus loin et plus profond sur ce secteur afin d'essayer de voir si je peux trouver quelques perches un peu plus massives. C'est toujours ça de gagné : une sortie imprévue mais fort opportune, conclue par la découverte d'un nouveau secteur prometteur à explorer à l'avenir plus en détails, surtout après avoir débuté par un brochet fort correct, j'ose à peine m'aventurer à en émettre publiquement l'hypothèse mais j'ai comme qui dirait la sourde impression, fortifiée par quatre décennies d'échecs halieutiques plus ou moins mortifiants,  que ça n'arrive pas tous les jours dans le coin…