mercredi 19 septembre 2018

Un petit pinsage industriel en passant...

Mon Fluterstick-maison a eu chaud une fois de plus. Trois petits brochets n'étaient pas loin de me le confisquer.
En ce moment, j'ai à peu près autant l'opportunité d'aller à la pêche que d'être nommé ambassadeur de Transnistrie au Burundi (malgré un C.V amplement gonflé que ça en confine  à vous dégoûter de jouer les faussaires, tiens…). Remarquez cependant que dans l'existence, il existe des frustrations encore pires, voire intolérables, qui peuvent parfois vous emporter  aux lisières du désespoir le plus absolu…L'exemple parfait qui me vient en tête est celui du  supporter du PSG dans les tribunes d'Anfield mardi soir qui, après 3 mois passés à défendre l'honneur de Neymar Junior sur tous les fronts, a eu en direct l'occasion de constater le degré d'implication de son idole dans le repli défensif... 


En comparaison de cette épreuve inhumaine, franchement, passer une semaine sans tabasser du pin's, ça reste psychologiquement jouable sans taper trop dans la réserve de Tranxène. Mais on ne se refait pas. Je guettais donc avec ferveur le moment propice à une rapide escapade. Finalement, c'est mercredi de bon matin que sonne l'heure d'aller tremper du fil. N'étant pas spécialement dans une forme olympique, je m'étais décidé à pêcher léger, histoire de tester quelques leurres souples aliexpress sur quelques petits spots de Loire.
La "cuillère-maison" longue distance a une fois de plus assumé son statut de leurre efficace !!!
Autant le déclarer sans ambage : l'essai des leurres souples s'est avéré un échec total. Un petit vent mutin s'est en effet levé dans la fraîcheur de l'aube, rendant difficile le contrôle de ceux-ci. Par ailleurs, le faible coefficient de marée du jour, un 36, n'a rien fait pour rapprocher les poissons des berges...
Moi, quand je parle de pinsage, je ne plaisante pas. Qu'on se le dise^^.
C'est donc par un retour aux valeurs traditionnelles dans ce genre de configuration que j'ai réussi à transformer une bredouille se dessinant tragiquement dans la brume pré-automnale en une grosse mission-pinsage. Après avoir vite débredouillé au Flutterstick-maison, j'ai changé de braquet assez vite, le remplaçant par des cuillères tournantes afin de le préserver tant il semblait plaire aux petits brochets…
Une fois établie la manière de pêcher du jour, tout devient plus facile. J'enchaîne les prises tranquillement jusqu'au bout du parcours. Là, il me faudra tâtonner pendant quelques minutes avant de prendre un joli chevesne au popper sur ce qui m'avait semblé être une chasse de perches…
En redescendant la berge en sens inverse, je repère quelques bancs de poissons blancs en maraude. Voila qui m'incite à élaborer un plan machiavélique : pourquoi ne pas essayer ces cuillères Caperlan achetées 10 centimes-pièce l'hiver dernier ? Il y en a peut-être une ou deux qui nagent correctement dans le tas ?^^
Alors que le vent se renforçait, poussant devant lui un magma de feuilles d'arbres en surface, la fréquence des touches s'est mise à s'affoler. Une cadence infernale s'est mise en branle devant mes yeux ébahis : à chaque fois que ma cuillère,  à peine posée dans l'eau, commençait à tourner, et ce quel que soit son modèle, de la Caperlan flambant  neuve à l'antiquité Made in Maillochistan, un poisson s'y suspendait !!!
Après des semaines peu glorieuses durant lesquelles même le pinsage le plus honteux pouvait s'avérer laborieux, c'est peu dire si je suis extatique devant un tel spectacle. Bon, bien sûr, des esprits chagrins, des mythomanes 2.0 et autres pousse-mégots atrabilaires suceboulistes de stars halieutiques pour comices agricoles m'objecteront  volontiers que ce ne sont que de PETITS poissons et patati et patata et gniengiengnien et gnagnagna… O.K... Mais que voulez-vous ? Je vais à la pêche pour prendre l'air, me détendre et éventuellement prendre des poissons. Et quand bien même, je n'arrive pas à ressentir l'irrépressible besoin de compenser d'obscurs complexes (dont la supposée vile nature peut rester pour ce que j'en devine charitablement dans l'ombre) à grands renforts d'exhibitionnisme piscicole fondé sur le ruban-mètre...
Bref, enquiller des douzaines de poissons en une petite matinée de pêche faisant suite à une semaine d'abstinence, il y en a qui en seraient blasés si les dits-poissons pesaient moins d'une tonne et leur faisaient ainsi perdre leur "street-cred" de hâbleurs pathétiques. Grand bien leur fasse. Après tout, ils ont le public qu'ils méritent. Ce n'est pas mon cas. Malgré mon âge avancé, je suis toujours content de prendre quelque chose. Tout spécialement lorsque la partie de pêche semblait initialement mal engagée.

Aujourd'hui, reconnaissons-le humblement, j'ai de la chance. Le vent est sud-ouest et ride suffisamment la surface du fleuve pour gêner la vision périphérique des poissons car l'eau est plutôt claire. La baisse des températures nocturnes a déclenché le signal qu'il est temps de faire du lard et je suis tout seul au bord de l'eau. Le bonheur.
Une perche qui a fait une mauvaise rencontre...
Paradoxalement, sur ce spot d'ordinaire bien farci de perches, j'en toucherais assez peu par rapport aux poissons blancs qui, eux, me paraissent pris d'une frénésie cannibale peu commune d'ordinaire chez des individus de cette taille…
Au final, ce sont ces petits cyprinidés, aspes, chevesnes et ides mélanotes, qui constitueront le gros des prises de cette prolifique sortie. Malheureusement les meilleures choses ayant une fin, j'ai du cesser mon pinsage intensif en fin de matinée alors que le soleil pointait enfin le bout de son nez. On ne fait pas toujours ce que l'on veut.

Pour ce qui a été ma dernière sortie estivale, je peux rentrer satisfait. Au moins sur le plan comptable. Une cinquantaine de poissons pris, quasiment pas de décrochés (en même temps, quand on voit la taille des monstres...) et pas un leurre perdu. Une affaire rondement menée qui en appelle d'autres !!!





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