Un retour sur les berges de Loire après deux semaines sans avoir été ridiculisé par des aspes taquins ou des ides insolents, je n'attendais à vrai dire que ça. Grâce à l'invitation de Patrick, c'est chose faite en ce mercredi ensoleillé. Vu le coefficient de marée supérieur à 100, nous choisissons prudemment de tenter d'éviter la bredouille au dessus de la zone d'influence de celle-ci. Nous commençons donc sur un spot très (trop ?) connu pour ses poissons blancs cannibales. Patrick met d'emblée la barre très haut : un ide mélanote bien velu chope son petit stickbait. Youpi, ça part bien. De mon côté, j'ai versé dans la présomption, déçu de ne pas voir emmener du matos plus "lourd" dans la Sarthe, je pêche en canne MH et je me prépare une longue après-midi de galère…
Jugez plutôt : une lame vibrante Trago Molix perdue au fond, un Powertail qui finit dans les branches grâce à mon ferrage de bourrin sur la touche à vue d'un bel aspe, deux chevesnes décrochés et une attaque de brochet non concrétisée m'occuperont avant qu'un petit chevesne ne me sauve de la bredouille en chiquant un leurre à aspe qui devait quand même faire une grosse bouchée, non ? Sur ces entrefaites, dégoulinants de sueur et n'ayant guère d'espoir de briller plus dans le secteur, nous décidons de rejoindre le commerce le plus proche pour y dégoter un petit en-cas salvateur...
Vu que nous commençons par ressentir les premiers effets de la chaleur, il est grand temps de se sustenter à l'ombre en contemplant les pêcheurs locaux piquer gardons & brémettes en restant indifférents à la chasse d'un très gros aspe. En guise de digestif, nous reprenons prestement nos cannes mais en pure perte si l'on excepte charitablement la prise d'un chevesne et le décrochage d'une perche… Bien, allons donc voir plus bas si c'est mieux.
Sur la route du spot suivant, nous aurons, en bons fans de Stéphane Bern et de Johnny Depp déclarés à l'administration compétente, une petite pensée pour un de nos illustres prédécesseurs en ces lieux : le célèbre pirate-cordonnier-aquarelliste William Turner (plus connu sous le sobriquet de Bill le Bottier dans les estaminets mal famés de l'île de la Tortue) qui immortalisa jadis en voguant sur le fleuve les hiératiques vestiges de la féodalité tout en terrorisant lavandières et limonadiers au moindre abus de Gamay...
Mais ne nous égarons pas comme pourrait se laisser aller à le faire un Alexandre Benalla revisitant le droit constitutionnel tout en enchaînant les développés-couchés en short moule-burnes fluorescent modèle Borat Sport 2000 devant une vidéo de Jean-Claude Van Damme. L'heure est grave et le poisson chafouin. J'ai renoncé à mes rêves de gloire et c'est une Mepps Aglia n°2 trouvée une fois encore dans les branches (je me demande pourquoi je m'obstine à acheter des leurres…) qui va "sauver les meubles"...
Un ultime petit chevesne et déjà sonne l'heure de rentrer si l'on ne veut pas dépasser la sacro-sainte heure légale. D'ailleurs on ne veut pas car ça ne mordait déjà pas des masses. Un suivi d'un micro-sandre sur mon DD Chubby risqué comme joker dans les arrêts de jeu conclura l'épopée…
Voila voila… Une bien belle balade au soleil qui s'achève sur un constat sans appel : les gros attaquaient sur du petit leurre et les petits sur du gros… Je regrette amèrement d'avoir joué la carte de la canne trop puissante (même si j'aurais eu du mal à assumer un éventuel aspe de 80cm suspendu à mon 18/100°...) ainsi que du "minimum de matériel dans la musette"... Quelques casting-jigs et autres ondulantes n'auraient pas été de trop. Ou alors, j'aurais du me contenter d'une canne ML et cibler le tout-venant puisque j'ai fini d'ailleurs par le faire. Mais en MH... Je comprends que ça sent très très fort l'excuse bidon mais bon, n'est-ce pas à ce genre de détails qu'on reconnaît les bons pêcheurs ?^^
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