jeudi 12 juin 2025

Chaud chaud chaud

Première vague de chaleur tropicale dès mi-juin, ça promet pour la suite. Les naseaux ravagés par la climatisation, les bras rôtis à point par l'exposition au disque d'Aton, je ne suis pas vraiment dans une forme olympique mais par obstination maladive, je continue de compiler les micro-sessions pour ne pas perdre le rythme. 


Rendons donc ici hommage aux conseils du Président Dictateur Général du Maillochistan, conseils dont la justesse n'a d'égale que l'efficacité et que j'ai donc suivi avec succès en plein cagnard. Le Nano Minnow, il n'y a que ça de vrai !


Sinon les coups du soir se suivent et ne se ressemblent pas, d'autant que les pelles du seuil du club de canoë local sont restées ouvertes toute la nuit en grand. Conséquence : trente centimètres d'eau en moins ! Ça commence à se voir là...


Impossible du coup d'approcher discrètement les regroupements de poissons et vu que j'arrive sur place passé 21 heures, je suis marron pour changer de spot. Grrrr....


J'ai donc fini petitement hier soir, ne sauvant la bredouille que d'un petit chevesne et d'un...Sandre surprise qui a failli me coûter ma boîte à crankbaits tombée de ma poche grâce à une gamelle sur les magnifiques algues verdâtres qu'on distingue à l'arrière plan. Plus de peur que de mal, j'ai toujours mes cranks et une douleur au poignet gauche et au genou droit. Par contre, je n'ai pas de photos du sandre, pas énorme non plus, car il a profité lâchement de ma glissade non maîtrisée pour quitter l'épuisette. 



mardi 10 juin 2025

Pinsorama de canicule

Pffff, quel cagnard. Cramé, tanné, le polo du mauvais côté du sudoripare, les chaussettes transformées en armes de destruction massive par destination, il m'en a fallu du courage pour aller faire un rapide coup du soir, tiens !


Flemmardise oblige, vu que je cuis dans mon jus, que la rivière est basse et que je n'ai pas toute la nuit non plus, j'opte pour un leurre efficace hier sur une tête plombée maison de faible grammaire. 


De manière surprenante, ça marche. Évidemment, je rate deux touches sur trois car je suis à moitié comateux mais je prends du poisson ; ce qui était l'objectif initial de l'expédition !


Je prends même un joli rotengle alors que je croyais avoir enfin découvert le repère des perchettes du coin.


Hélas, ce bonheur sans nuages ne pouvait durer tant je suis frappé de tardigradite. En changeant de leurre après deux décrochages, passant donc du micro Easy Shiner au Grass minnow Ecogear en 1 1/2", je me prends une grosse touche de sagouin. Le moulinet siffle. Merdasse. Enfoiré de gluant, tiens. Inéluctablement, la casse survient et la pêche est finie. Le silure en démarrant a calmé tout le monde. Terminé pour ce soir. À la prochaine !




lundi 9 juin 2025

Au rendez-vous des moustiques

Il fait chaud, l'air du Sahara chargé de cette bonne vieille radioactivité héritée de Gerboise bleue rencontre en altitude les cendres des incendies du Canada, il y a comme un avant goût de fin du monde qui traîne. Les cyanobactéries sont en avance, faisant frémir d'effroi les loueurs de paddle. Bref, il faut en vouloir comme une bête pour ressortir pêcher.



D'autant que je commence par un spot qui s'avèrera désastreux : eau stagnante, à la salubrité douteuse, même pas d'activité, on aurait pu confondre avec le cerveau de François Bayrou. Fort heureusement, j'ai toujours un plan B sur le feu ! Médiocre, certes, car on ne se refait pas, on s'aggrave.



D'autant qu'en mon infinie malignité, j'ai pris avec moi mes mini têtes plombées maison fabriquées avec des hameçons pour la pêche en nymphe. Je suis un génie du crime.



Destinés à l'origine aux perches-soleil, elles ont été inaugurés triomphalement par les poissons du coin ! Les mini shads, des imitations de Easy Shiner aliexpress en 3 centimètres de long, gluant d'attractant, ont été au rendez-vous et m'ont permis de supporter un peu, le stoïcisme en pls, les attaques de moustiques augmentant en intensité avec le coucher du soleil. 



J'ai tout de même essayé de passer la taille au dessus mais sans résultat réellement tangible...



Avant de conclure en beauté, si si J'insiste, par la prise de ce magnifique poisson de sport venu des Amériques. En attendant, mes petites têtes plombées maison sont baptisées et devraient se révéler fort utiles en cas de canicule prolongée.



Petit tour à la fraîche

Un lundi férié,  oh oh oh mais que voilà une excellente occasion de soit se reposer comme un salarié consciencieux soit partir un peu à l'arrache et surtout trop tardivement pêcher des spots proches et donc déjà copieusement ratissés en long et en large depuis fin avril par les bredouilleurs de l'impossible, les Tartarins du One-Up et autres gros bourrins. C'est ça de ne pas être fichu de sortir du lit à 5 heures du matin et de partir au loin pêcher des grands milieux.

Sans suspense, je n'ai eu que très peu de touches dans une eau transparente. Un doublé de chevesnes à l'AR-S puis une perche, après plusieurs touches lamentablement ratées, au Swing Impact, cette providence du pinseur hésitant. 

Je n'ai pas pêché longtemps,  deux heures environ, car la chaleur montait rapidement et surtout les promeneurs sortaient en hordes de plus en plus fournies. N'allez pas croire que je suis antisocial mais bon, franchement, se faire demander si ça mord 28 fois en 10 minutes, j'en connais qui pourraient revenir au cannibalisme pour moins que ça.



Autre "bonne" nouvelle : les niveaux sont très bas et surtout la mousse dégueulasse revient en force. Qui aurait pu prédire ?


Ainsi, voici encore une sortie impromptue qui tourne au fait-divers sordide, à l'acte manqué tragi-comique, à la pantalonnade sinistrée pour cause de levé tardif, de manque cruel de discernement quant au choix des points de chute, sans oublier cette montée brutale de la température. 



dimanche 8 juin 2025

Un week-end en pointillés

Samedi matin, depuis quelques temps, j'ai de la peine à émerger et en suis donc contraint à pêchouiller un peu toujours les mêmes spots avant mon rendez-vous méridien. Là, j'avais la totale, vent fort, marée basse, connards qui viennent te pêcher dans les bottes sans même se fendre d'un vague grognement pouvant passer de loin pour une tentative de politesse. Mais grâce à mon Tiny Peanut fétiche, le fâcheux a bien mangé ses morts en constatant que je suis toujours le King de la DDFG (les vrais savent, les autres bavent !!!).


Trois touches, un poisson, en 3/4 d'heure, on a vu pire. Dimanche, ce n'est qu'en début d'après midi que je me suis décidé à aller pinser dans les environs. Sans trop d'illusions, hein, ne nous poussons pas du col ! Cependant, contre toute attente, j'ai pris pas mal de poissons.


Certes, ils n'étaient pas bien gros, il faut bien en convenir. En même temps, la rivière est plutôt basse, le soleil tapait un peu et j'utilisais sans vergogne un Tiny Fry 38. Pas étonnant que je ramasse des pin's !


Visiblement les beaux poissons n'étaient pas de sortie. Si je n'étais pas limité par des contractures à la cuisse droite et s'il y avait moins de courant, j'aurais pu sortir le float-tube,  il est vrai, mais bon, j'ai déjà assez de mal à garder l'équilibre sur les cailloux algueux.



Au niveau des leurres, le Tiny Fry s'est gardé la part du lion. Le mini spinnerbait WXM, le X30 et l'incontournable Swing Impact 2" ont eux-aussi pris quelques poissons. Rien de bien exaltant au final à ceci près que prendre des poissons reste toujours un challenge à relever sans ce biotope sinistré du bassin versant.


Par contre, la météo annoncée pour la semaine prochaine risque de sonner le glas de mes projets halieutiques.  Ça sent méchamment la canicule anticipée.




mercredi 4 juin 2025

Loire en Light

Au terme d'une laborieuse journée, j'ai pu bénéficier de deux heures de liberté sur les bords de Loire. Ce n'était pas vraiment prévu mais heureusement j'avais de quoi pêcher dans le coffre de mon fringant bolide vintage. Par contre, c'était un combo Light avec des leurres plutôt taillés pour les petites rivières. Vu que le vent soufflait assez fort, je redoutais la faute de goût jusqu'à  ce qu'un aspe très correct se pende à une AR-S Blux.


La pointe de fluoro en 18/100°, cette fois-ci, ne s'est pas dérobée à son devoir, ouf. Dans le cadre d'une sortie chronométrée, ça fait toujours plaisir de plier un peu de carbone. La suite s'est montrée moins glorieuse cependant. 


Quelques chasses sporadiques en bordure m'ont incité à tenter la perche avec un succès relatif.  Là, le vent était franchement désagréable en me faisant louper tout un tas de touches pourtant franches.



Mais vent ou pas, de toute façon, j'étais coincé par l'horaire et l'heure de plier les gaules à fini par sonner, un peu tôt à mon avis mais bon, demain il y a école, snif, snif...



lundi 2 juin 2025

La pêche consacrée "sport" (1903)

"La pêche, un sport ? Ah bien ouiche..." me disait d'un petit air un tantinet canaille ma très aimable voisine. "Vous trouvez "sport" ce passe-temps stupide, tout juste bon pour les simples d'esprit, pour ceux que la paresse encroûte ; vous avez une certaine audace, mon cher Monsieur..."

 


 

Et comme timidement, j'objectais que le grand air, la difficulté à vaincre, étaient somme toute des attraits à envisager, je dus empocher l'éternelle rangaine (sic), de la bête à chacun des bouts de la ligne, puis sauter à des sujets plus faciles à discuter pour Elle : de la dernière du théâtre de machinchouette ou de la première exposition de je ne sais plus quoi. Défendre la pêche ? Quelle tâche bien inutile je m'impose dans un journal tel que la Pêche moderne ! La consacrer "sport" mais c'est du rococo-je le sais-et pourtant le besoin de rancune et de prouver que j'ai raison m'est venu en rentrant en mes pénates.

 

 


D'abord d'où vient cet amour de la pêche ; d'où vient cette passion qui "ne fait de mal à personne" si ce n'est aux poissons ? Il est probable qu'elle se développe depuis la plus tendre enfance :"bon chien chasse de race" dit le proverbe que l'on peut également appliquer au pêcheur ; il n'est pas douteux que les enfants ont toujours tendance à imiter ce qu'ils voient autour d'eux. L'instinct de la pêche naît avec l'individu ; pourquoi "that is the question" ou bien "des goûts et des couleurs...!" Il se développera par l'occasion. Or donc, la pêche est sans attrait pour vous, Madame ! Vous ne prenez pas goût à tripoter l'asticot de vos doigts fuselés ; vous n'aimez pas toucher le poisson gluant-pouah !- Enfin vous ne trouvez aucun intérêt à plonger du fil dans l'eau. Croyez bien que je le regrette, mais avant de blasphémer, vous devriez savoir un peu ce qu'est la pêche. Vous parlez fort bien du théâtre et du bal ; vous êtes là dans votre élément, laissez donc les pêcheurs-et les poissons-dans le leur !

 


Vous riez-d'un joli rire qui nous prouve que vous avez d'adorables quenottes-lorsque vous entendez quelqu'un dire en revenant de la pêche "quelle bonne journée de sport!". Vous raillez et pourtant votre Larousse dénomme sport "exercice ou amusement en plein air". Plein air. Vous êtes d'accord mais pour le reste, vous ne comprenez pas ! Diable, c'est grave. La chasse vous passionne pourtant me dites-vous ; vous aimez aux matins de brouillard tirer l'alouette au miroir ; coquette vous êtes, n'est-il pas cruel pour vous de tuer ces coquettes ? Mais comme je suis de votre avis, Madame ! Cependant je cherche vainement dans ce sport où se trouve l'exercice, et je n'en trouve guère plus ou plutôt moins que dans la pêche à la ligne. Il en va de même pour la chasse en battue.

 


Vous tenez M.X... comme un parfait sportsman puisqu'il possède "Rossinante" gagnante du Prix de Diane et "Fichue Rosse" le fameux vainqueur du Derby ! Est-ce lui, chère Madame, qui monte ses chevaux à l'entraînement ou en course ? En songeant à son ventre proéminent, vous souriez et vous vous dites que la bascule du paddock marquerait un rude supplément aux 55 kilos exigés pour les jockeys. Alors l'exercice de M.X... consiste uniquement à donner des ordres et à regarder la course du bout de sa lorgnette... Il est pourtant le véritable sportsman dans toute l'acceptation du mot...Et le pêcheur ? Vous n'admettrez jamais l'idée de la pêche. Elle est pourtant un art. Je sais bien que dans certains étangs, où un mauvais poisson pullule, vous pouvez avec un fil, une épingle et un bout de pain faire le "à tous les coups l'on gagne". C'est assomment ; nous sommes, pour une fois, du même avis. Irez-vous tirer vos faisans dans la volière ? Non, n'est-ce pas. Or entre la pêche dans l'étang dont vous me parlez et la pêche en rivière, la différence n'est pas moins grande. Vous hésitez encore ; et bien, mettez un peu de côté votre amour-propre et puisque vous êtes Parisienne de Paris, venez un jour avec moi au pont de la Concorde. Vous apporterez vos engins grâce auxquels vous faites merveille dans les étangs et à côté du vieux bonhomme qui surveille son bouchon avec un soin jaloux, vous oserez taquiner les brèmes. Ce sont elles qui vous taquineront, croyez-moi, malgré votre grâce séductrice, vous n'aurez pas une touche !



Votre voisin fera merveille ! Les poissons se moqueront de l'eau de Cologne ambrée qui vous parfume si agréablement. Il va vous falloir vous déclarer vaincue : je sais que pour une femme-jolie surtout-il n'y a rien de pire au monde ! N'insultez pas les pêcheurs, Madame. Nous vous en prions et ne croyez pas que ce sport-puisque sport il y a et je regrette de vous contredire-n'ait pas des attraits.

 


La pêche est un art et quoique la pratiquant souvent, je me dis bien des fois que mon savoir est bien modeste lorsque mon voisin réussit mieux que moi-J'enrage alors. La vie n'est-elle pas faite d'émulations ?

 

                                                    Marcel d'Herbeville, la Pêche moderne, 1903