Il est des leurres qui, tel le sparadrap du capitaine Haddock, sont immuablement, sans autre raison que la flemme de l'heureux pêcheur procrastinateur, blottis à demeure dans un recoin d'une des boîtes superfétatoires dont je m'obstine à charger ma musette afin de sécuriser le train de vie des chiropracteurs. Ainsi il apparaît au grand jour qu'un certain micro spinnerbait maison fait toujours partie du voyage. Ce n'est pas le mieux fini, loin de là, ni le plus tape-à-l'oeil mais il fait bon office de leurre-kamikaze quand je n'ose risquer un plus luxueux sur une zone périlleuse.
Pour commencer mon retour lent à la Loire Inférieure, malgré ma toux sèche et mes narines ruisselantes, j'avais décidé de reprendre le ponçage des deux écluses survolées en vitesse vendredi soir et devinez un peu quel leurre a pris un poisson au deuxième lancé ?
Certes, ce n'était pas un monstre mais ça redonne un peu de tonus à l'agonisant arrosant de morve gluante la végétation alentour à chaque éternuement tout en supportant tant bien que mal une migraine assez bien foutue, je dois l'avouer.
C'est fou ce qu'un bricolage à la lisière du foireux, en tout cas peu susceptible de me voir couronné au concours Lépine, s'avère efficace sur des poissons pourtant harcelés avec régularité par la fine fleur des viandards locaux. Petite brume, légère bruine, il n'en fallait pas plus pour activer les perches.
J'en arrive même à me demander si ça ne vaudrait pas le coup de monter une série en tête plombée de 5 voire 7 grammes, tiens. Bien sûr, le choix du trailer, un grub aliexpress qui pue, doit compter aussi dans le succès du leurre mais sur le principe, dès que j'ai 5 minutes, je vais me faire quelques micro spinnerbaits plus musclés.
En tout cas, ce leurre-maison m'a permis de reprendre espoir après une journée de doute, essentiellement aggravée par mon obstination incompréhensible à chercher le brochet sous la pluie et l'après-midi à me fourvoyer sur une portion du canal que je savais pourtant d'ordinaire assez médiocre.
D'ailleurs, dans la longue série des "Mauvais choix de spots de pêche" qui est un peu l'histoire de ma vie, j'ai pu profiter d'une déviation malvenue m'envoyant non vers Gourin comme prévu mais vers Rostrenen. La bévue s'est donc au final muée en deux heures de traque du brochet sur le Blavet à Pontivy. Je vous rassure, aucun brochet n'a été maltraité pendant le tournage. Seul un suivi timide de perche sur une ondulante maison a motivé mon retour à la bagnole pour échanger le combo XH avec le L plus en rapport avec la taille des poissons disponibles. Eux aussi, sensibles voire compatissants à mes tentatives de bricolage, qu'ils en soient remerciés ici.
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