La semaine ne s'est pas révélée prodigue en occasion d'aller se fêler quelque chose sur les cailloux visqueux des bords de Loire. Je n'ai pu qu'improviser une sortie en fin d'après-midi mercredi alors que la houle océanique remontait l'estuaire et provoquait des vagues laissant penser au pêcheur distrait qu'il défiait Poséidon. Ce qui n'a pas été une partie de plaisir. Avec une canne L de moins de deux mètres, c'était même franchement galère. Le meilleur moment de la sortie a été celui où un silure taquin a cru opportun de mordre mon petit crankbait Rapala. Séquence émotions mais il a finalement opté pour un décrochage sans sinistre définitif. Quelques instants plus tard, revanchard j'imagine, ce petit leurre bien sous tous rapports m'a sauvé de la bredouille qui rôdait, narquoise, en coulisses. Ouf, l'honneur est sauf !!!
Hélas, j'ai enchaîné jeudi et vendredi deux grosses journées de labeur, à tel point que samedi matin, il m'a fallu mobiliser toutes mes ressources mentales pour parvenir à décoller vers les rives du fleuve sauvage en fin de matinée. Ce qui n'était pas nécessairement l'idée la plus brillante du moment, je le crains...
L'eau est farcies d'algues en suspension, c'est une horreur, du jamais vu. Pourtant, mû par mon ineffable propension à refuser le diktat des contingences contraires, je vais contre toute attente réussir à inaugurer ma nouvelle canne à pêche aliexpress en prenant du poisson !!! Il faut s'accrocher, je le concède, mais un shad WXM 62 baladé dans le courant évitera assez longtemps le piège végétal pour piquer une perche.
Je ne suis plus bredouille mais à force de persister, je me fatigue à élaguer chaque leurre à son retour. Il me faut vite me débrouiller pour trouver un spot pêchable ou du moins plus accueillant. Par chance, j'en trouve un en milieu d'après-midi et malgré le vent qui se lève et la pluie se faisant menaçante, je ne tarde pas à prendre une perche supplémentaire.
Encore une fois (mais est-ce absolument une surprise ?), ce sont les AR-S Blux qui sonnent la charge !!!
Par contre, le spot n'est pas profond, tout spécialement en ce moment, et à force de remettre les perches à l'eau dans mes bottes, le filon ne tarde pas à se tarir. Il est temps de voir plus bas si les poissons y sont plus joueurs. Ce qui n'est pas le cas donc me voila trente minutes plus tard de retour sur le gisement. En prenant la précaution élémentaire de changer de leurre, c'est de nouveau la réussite qui surgit.
Encore une fois, ce petit poisson-nageur acheté une somme démentielle (genre 3 euros la dizaine...) à l'état de coque nue, amoureusement peinturluré au feutre Pébéo et verni par mes soins méthodiques s'est montré efficace grâce à sa nage déhanchée du plus bel effet. Sans compter que ce coloris Psykotik Gudgeon, c'est pas de la quiche non plus, hein !?
Ah oui, j'oubliais. J'ai quand même ressorti le Héros de mercredi mais il était un peu fatigué vu qu'il ne m'a ramené qu'une seule perche, l'animal. Il a tout de même fait son devoir, laissons-en lui le crédit.
Bref, encore un terrain de jeu qui s'amenuise avec l'arrivée de cette saloperie de marée verte bien partie pour durer. Je m'en sors miraculeusement bien avec ma dizaine de perches, je trouve, étant donné le début de session catastrophique qui, en d'autres temps, m'aurait fait abandonner toute idée de persister.
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