Le moins que l'on puisse dire en ce début de mois, c'est que nos milieux aquatiques morflent comme rarement. Partout ou presque, les étangs sont au plus bas, les mares et les petites rivières à sec ou arborant en surface une magnifique bouillie caca d'oie et/ou vert fluo du plus bel effet. Si l'on prend soin de ne pas en dissocier un soleil implacable brûlant en quelques minutes à peine le moindre bout de peau exposé, on se retrouve légitimement en situation d'affirmer que ça craint. J'ai beau essayé de me motiver pour un réveil nocturne et une pêche à l'aube, rien n'y fait, je crains que ces efforts ne soient vains. Le retour ces prochains jours d'une énième vague de chaleur n'a rien pour arranger mes affaires. Profitons-donc de ces congés halieutiques obligés pour ranger, trier, classer les vieux dossiers.
La chaleur accablante, moite, visqueuse qui s'est emparé du terroir où j'erre à la recherche du pin's perdu ne fait rien pour me faciliter la tâche mais je m'accroche, tel un morpion pugnace refusant le confort trompeur du lâcher-prise. C'est ainsi que j'ai remis le nez sur de vieilles publicités datant d'un temps que les adeptes de TikTok ne peuvent pas connaître. Cheveux gras, Doc Marten's, vieilles chemises de bûcheron pleines de trous de boulettes, les années Nirvana, quoi... La vague Grunge, l'âge d'or des friperies, cette période vestimentaire clochardisante vainement contrattaquée par le Brummel du XVIème arrondissement, le glorieux Edouard Balladur alias Doudou-les bas de soie dans le Mitan.
Nous étions alors à l'aube de la révolution du leurre souple, phénomène marquant qui a tant fait pour la raréfaction du sandre.J'étais encore en quête d'identité, carpiste estival, leurriste occasionnel, et un pochon de leurres souples revenait alors à la moitié du moindre leurre dur actuel en boutique. Non, je ne divague pas, je me souviens encore sortir de feu le Mondial Pêche de la route de Vannes avec 20 ou 30 Sandra, Mean Dude ou autres shads lambdas après avoir payé 50 francs, soit environ 7,50 euros. Inflation, piège à cons.
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