jeudi 24 juillet 2025

La beauté cachée des laids

Parmi mes innombrables foucades passées, une des plus notables avait initialement pour objectif d'acquérir des petits poissons-nageurs à truite à des tarifs abordables. J'avais donc acheté des coques de leurres à peindre sur aliexpress pour une somme folle du genre 3 ou 4 euros les 10, un investissement conséquent en quelque sorte. Sauf que les dits poissons-nageurs avaient une fâcheuse tendance à remonter à la surface pendant la récupération voire à partir en vrille à la moindre contrariété. J'ai fini par résoudre le problème en leur collant sur le ventre une pastille de plomb issue des chutes lors de coulées de têtes plombées et ils ont fini par nager correctement. Cela faisait un bout de temps qu'ils n'étaient pas ressortis de la boîte mais aujourd'hui, c'était l'occasion de faire trempette dans les eaux de la Loire.

J'avais prévu de passer la journée mais une déviation malvenue, typique de la félonie congénitale des employés de la voirie du Maine-et-Loire, m'a fait perdre du temps à l'aller en me forçant à slalomer entre hameaux miteux et villages déprimants perdus au milieu de champs sans attraits. C'est donc ainsi que mon plan de pêcher en canne L le matin pour prendre du tout venant et de péter la MH l'après-midi pour pêcher plus musclé s'est retrouvé bouleversé.

En effet, la matinée était déjà bien entamée lorsque j'ai enfilé avec une grimace de dégoût mes waders en PVC encore gluants de la sueur de la dernière sortie. J'ai entre temps commis une tentative de colmatage de mes respirants mais hélas, je n'ai pas eu l'occasion de les tester en conditions réelles. Cela ne saurait tarder, j'espère !!! Bref, mon petit poisson-nageur coulant lesté de sa pastille plombée n'a pas tardé à trouver les poissons et c'est tant mieux. Il est certes d'une laideur confondante, sa nage est tout sauf fluide et naturelle, sans compter qu'un alevin de truite fario serait aussi à sa place dans cet infortuné biotope que Jordan Bardella dans un vrai travail mais il prend du poisson et ne serait-ce pas au fond ce que nous désirons d'un leurre ?


Le temps était aussi, il faut le dire, de la partie car avec du vent, des nuages et des températures plutôt clémentes (dignes des moyennes de la fin du siècle dernier, c'est à dire tolérables...), les poissons étaient actifs. Il a dû ces derniers jours bien pleuvoir sur l'Auvergne et la Bourgogne car la Loire avait un débit plutôt vif.


Je me suis donc régalé avec ma petite canne Sakura en titillant chevesnes et perches jusqu'en début d'après-midi. Là, l'influence du soleil qui commençait à se faire sentir et la petite faim qui me tenaillait m'ont fait lever le camp afin de me sustenter. La digestion a par contre été fatale à ma motivation. J'ai pêchouillé sans conviction ni touches franches deux spots archi-fréquentés avant de lâchement renoncer à poursuivre les réjouissances.
 

Cela faisait trop longtemps que je ne m'étais pas mesuré au fleuve sauvage. Qu'à cela ne tienne, on y retournera sous peu, palsambleu !!!





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