jeudi 10 juillet 2025

Décrochage solaire

Il y a parfois dans l'existence des moments de grâce, comme suspendus dans l'espace, pendant lesquels on hésite entre rire à s'en faire péter la tuyauterie et zigouiller séance tenante toute humanité présente afin de passer ses nerfs. Bon, mardi, j'étais parti sans artillerie, du coup j'ai par défaut choisi le rictus crispé de rigueur lorsque j'ai compris devant le tableau d'affichage des départs en la bonne gare de Nantes que mes vacances étaient aussi bien parties qu'un auto-stoppeur se faisant ramener par Nordhal Lelandais, le régional de l'étape. Mon train annulé, suite à un "accident de personne ", expression pudique signifiant en clair que quelqu'un s'est jeté sous le train, le trip truites en Isère s'achève piteusement. J'ai donc acheté un sac à dos et une canne travel pour des prunes. Je ne vais pas en faire une jaunisse non plus. Il y a plus grave dans la vie comme, au hasard, passer volontairement sous les roues d'un TGV au terme d'une vie malheureuse. Quelqu'un est mort, je vis encore. Le bilan reste donc globalement positif. 



Retour donc au marasme ligérien du bas, fragrance discrète de cyanobactéries séchées au soleil, niveaux plus bas que le front d'un adhérent de la Coordination rurale, on vend du rêve au pays du Muscadet. Après une journée consacrée à ruminer, et aussi, soyons juste, à monter des hair jigs un peu plus volumineux qu'à l'ordinaire, j'ai mis la truffe à l'orée du terrier cet après-midi et me suis décidé malgré la chaleur à descendre défier la bredouille !!!



J'ai réussi je ne sais comment à tenir deux heures avant de renoncer devant l'odeur de lardons fumés émanant de mon fragile épiderme de wokiste souffreteux. Un festival de décrochages, j'ai rarement vu ça et pourtant Dieu sait si je suis le Darwin Nunez du ferrage à vue sur poissonnets !!!


Seuls trois mini-poissons ont dressé un rempart entre mon égo et l'humiliation d'un capot caniculaire. Techniquement, ça me suffit à affirmer publiquement que je ne suis pas une quiche mais mentalement, on en sort pas tout à fait intact. Le leurre du jour était par ailleurs un revenant : le Grass Minnow 1 1/4 Ecogear dont il ne me reste plus que trois exemplaires désormais. Un vieux de la vieille qui a fait ses preuves depuis belle lurette sur les pin's difficiles de la savane hostile de la Loire Inférieure et de ses environs. 




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