dimanche 30 mars 2025

Pérégrinations dominicales

 

Pour ma sortie pêche du week-end, j'ai délibérément laissé tomber les petites rivières à perchettes afin de sortir de ma zone de confort et prendre un peu de risques. Direction donc les grands espaces sauvages à la recherche de poissons si grands que certains, paraît-il, dépasseraient allègrement les douze centimètres. Je sais, je mets la barre en hauteur mais je suis comme ça, dévoré par une ambition maladive, un véritable Iznogoud du lunker-keeper rural.

Un peu désarmé devant le volume d'eau fraîche me faisant face, j'avoue que je n'ai pas fait le malin très longtemps, surtout que j'avais fait péter les waders. Le courant était vif, les cailloux recouverts d'algues, ça sentait fort la grosse gamelle, voire la bredouille sordide et sans appel. Car les poiscailles n'étaient pas très actifs, loin s'en faut. J'ai dû attendre une heure avant de décrocher mon premier chevesne et il m'a fallu vingt minutes de plus pour enfin en prendre un. Un jeune mâle visiblement...


Ils ont manifestement entamé leur reproduction mais cela ne nous regarde pas. Un peu plus tard, devant l'absence totale d'autres touches, je me suis transporté plus loin mais la tradition datant de 1891 y était toujours en vigueur.Là encore, le vent frisquet et les nuages bas n'ont rien fait pour me remonter le moral.


Un tantinet désappointé, j'ai pris le chemin du retour, morose, mutique, le regard noir de rancoeur, Michel Sardou dans une librairie féministe, quand soudain, ô miracle, le soleil a fait timidement son apparition. Je me suis donc motivé pour un arrêt de dernière minute pour ne pas dire de la dernière chance...


Et là, paf, incroyable, un chevesne daigne me réconforter. Je n'y croyais plus. Encore au fameux Tanta dos marron ventre paillettes, l'incontournable sauve-bredouille qu'on ne présente plus. Comme quoi, changer de spot, baguenauder au hasard des départementales, faire du tourisme le nez en l'air, parfois ça paye...


Bon, on va quand même recentrer le débat avant de trop s'auto-célébrer. La pêche a été dure. Incertaine. Un troisième chevesne, toujours au même leurre, se laissera attraper pendant le bref intermède ensoleillé mais on reste dans des formats standards, pas de gros pépères au compteur, non.



On ne sabrera pas le champagne donc. Cependant, j'ai la faiblesse de penser que j'ai sauvé les meubles au final car c'était plutôt mal engagé au départ. Vivement que les températures augmentent et surtout restent stables. Je commence à me lasser des pin's difficiles par temps maussade.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire