dimanche 9 mars 2025

Dimanche en deux manches

Samedi avait été une épreuve de force. Le soir, épuisé par le crapahutage acharné, je me couche comme une masse, le dos en vrac, vers vingt heures. Dimanche matin, vers cinq heures, le réveil est précoce mais relativement facile. La pluie tombe drue aux alentours et douche notre timide enthousiasme...


Mais il en faut plus pour faire reculer le Bourreau de la Boutonne, le Fléau des Farios, le Magicien des Cordelles !!! C'est reparti pour un tour et... Bon... Pluie, vent froid, genoux qui craquent et fréquentation massive des berges ont raison prématurément de notre volonté d'en découdre. Nous rentrons donc penauds au Palais présidentiel. Un dernier repas protocolaire partagé avec celui qui conduit le Maillochistan d'une main ferme dans un gant Lindy me donnera l'occasion de surprendre une conversation téléphonique inattendue avec le Kremlin. En ces temps troublés, quand on compte peu de comportements dignes dans les hautes sphères, on ne peut qu'être rassuré en entendant son hôte conclure l'échange avec son homologue russe par un viril mais correct "j'vais t'faire courir, moi, le blondin !!!"


Comme chacun le sait, les forces armées du Maillochistan sont valeureuses et, cela va de soi, totalement dévouées à leur chef vénéré mais elles ne comptent dans leur rang qu'une infanterie expérimentée, certes, mais plutôt légère car essentiellement composée des titulaires du permis de chasse, ce qui lui interdit tout déploiement à plus de deux cent mètres de la salle municipale où a traditionnellement lieu le Vin d'honneur. 


C'est pourquoi j'ai fort diplomatiquement avancé mon retour en métropole avant d'éventuelles frappes russes, sait-on jamais. Sur le chemin du retour,  alors que je venais de franchir le Rideau de Mogettes, appellation comme chacun le sait de la frontière séparant la Vendée du Monde libre, la pluie s'arrête et me pousse à faire un petit détour, histoire de pêcher quelques instants un spot recommandé par les habiles services de renseignements maillochistanais...


Bon, on va tenter de rester factuel. C'était l'orgie. Touches sur touches, un festival. 


La cadence des touches ne s'est ralentie que lorsque j'ai eu l'idée saugrenue d'essayer autre chose que ce qui marchait, à savoir le Tanta 25 sur hameçon de 16 (que j'ai vite arrêté d'utiliser vu la facilité d'engamage de la part de poissons en folie), le Tanta 40 en vert chartreux (aucune autre couleur n'a marché...) et la petite larve Zman !!!


Alors que je m'étais fixé une durée de pêche réduite, j'ai finalement passé trois heures à enchaîner les poiscailles.


Une impressionnante série de rotengles pour finir le week-end de l'ouverture de la truite, j'avoue que c'est un grand n'importe quoi. J'ai même pris un gardon et failli me faire chiper un joli rotengle par un gros brochet alors que le cyprinidé se débattait en surface.


Bref, c'était un pur moment de folie qui compense plutôt bien la mauvaise volonté des truites.




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