Si vous suivez assidument ce blougue aux accents épiques, vous n'êtes pas sans savoir qu'à la faveur d'un frottement intempestif avec un bloc granitique, je m'étais copieusement niqué le genou. Mais l'affaire s'était depuis aggravée car l'incident avait à mon grand déplaisir provoqué un accroc dans mes sémillants waders respirants venus de Chine populaire contre une somme dérisoire. Après quelques séances à finir la botte gauche transformée en aquarium, il était temps d'y remédier. C'est chose faite. Deux gouttes de super glue étalées à la touillette en bois ont suffi à colmater la brèche. Hourra. Mais pour que j'affiche un tel moral de vainqueur, il m'a fallu aller tester la réparation sur un spot sinistré, c'est acquis, mais facile d'accès d'autant que je travaillais ce matin et que je n'avais pas envie de crapahuter plus que de mesure.
Evidemment, je n'ai pour créneau qu'un midi-quatorze heures. Le pire moment de la journée pour pêcher aux leurres par eaux basses et claires alors que le mercure grimpe sans chouiner en cet été indien ressemblant furieusement à un début juillet. Heureusement, les choses ne traînent guère et c'est un black-bass d'une taille relativement modeste (hmmm...) qui me sauve de la bredouille. A dire vrai, j'ai déjà à ce moment réussi ma sortie vu que je n'ai pas été rincé dans mes waders. La colle tient. Youpi.
Par contre, en ce qui concerne les poiscailles, c'est plutôt du domaine du pénible. Il y a si peu de flotte que les chevesnes me voient arriver à cent kilomètres. Les bass si présents il y a encore deux mois semblent avoir déserté le spot (ou plus probablement ont fini en friture ou dans un étang privé). Seule une perchette désespérée me fait l'honneur de gober mon mini crankbait Yoshikawa millésimé. Ce leurre lamentablement mis de côté depuis que je n'arpente plus les berges sauvages de l'Yvette en vallée de Chevreuse a été l'instrument d'une cocasse anecdote de pêche aujourd'hui...
Oui, vous ne rêvez pas. Le poisson ne s'est pas piqué mais il est pris !!! Pareil incongruité m'était arrivée mais rarement. J'ai le souvenir d'une perche au Rapala Countdown et d'un bass à la grenouille artificielle. Cela fait peu en plus de quatre décennies de tabassage de pin's...
Sinon j'ai chaud, j'ai soif, je risque de me crouter comme une bouse à chaque pas tant les cailloux sont visqueux. L'activité alimentaire des poissons ressemble au chiffre d'affaire d'un bar à vin de Kaboul pendant le ramadan. Bref, ça fait pas lourd du coup de soleil. Il faut vraiment que je me décarcasse pour prendre une perche avec une Sainte Relique retrouvée au grenier et ramollie dans l'eau bouillante. Le Sassy Shiner est de retour (et ça va chier des bulles !!!).
Je constate que sur cette photo, on voit très bien les cyanobactéries benthiques. Oui, ces tâches d'un vert-bleu bien dégueulasse, c'est ça qui rend les cailloux casse-gueules. Pour finir en beauté, j'ai essayé un peu l'aval du parcours. Quelques attaque de kiki bass plus tard, une perchette vient conclure la pantalonnade. C'est pas cher payé du litre de sueur. Mais bon, mes waders tiennent la secousse, que demander de plus ?
A part de l'eau à un niveau correct, une météo de saison et du temps de libre bien sûr...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire