jeudi 14 septembre 2023

Combiné charentais

"Le combiné charentais, qu'est-ce que c'est ?" aurait dit Michel Chevalet en roulant des yeux de scientifique possédé par un démon venu du fonds des âges farouches ou, ce qui revient au même au niveau de l'expression faciale, devant gérer les avanies d'une crise hémorroïdaire tenace. Car l'expression liant de manière contradictoire au possible le skieur de fond enfouraillé et l'ustensile domestique le moins agressif (sauf aux yeux de jeunes chiens naïfs) semble un brin incongrue au premier abord. En effet, j'ai eu l'illumination grâce au plus illustre d'entre nous, monsieur Gérard Larcher. Une fois de plus, me direz-vous, plein que vous êtes de cette hargne sarcastique de loser qui vous pousse encore et toujours contre tout raisonnement logique basé sur les saints enseignements d'Adam Smith, Friedrich Hayek et Jean-Marc Sylvestre à voter à gauche, qui oblige vos enfants à vous mépriser lorsqu'ils ne trouvent pas le nouvel iPhone sous le sapin de Noël artisanal en Molki recyclés  et qui explique aussi pourquoi votre femme s'est barrée avec votre ex-meilleur ami commercial multicartes.  Je passerai pourtant avec hauteur sur vos humeurs chafouines d'éternel cocu car il y a tout de même un coeur qui bat sous mon polo Lacoste.


En bon gentilhomme de la Renaissance, l'immense et talentueux Gérard Larcher, non content d'être le défenseur acharné de la démocratie, du bon sens et de la charcuterie à l'ancienne, a aussi inventé il y a quelques années une discipline sportive innovante que le monde entier aurait adopté depuis lurette si les médias n'étaient pas vendus au lobby socialo-islamo-végano-wokiste comme le titrait avec justesse récemment le JDD. Gérard a eu l'idée géniale un jour de barbecue au Rotary Club de Rambouillet d'associer randonnée forestière ET dégustation d'andouillettes fermières dans un cadre naturel préservé du hip-hop, du ramadan et de l'idéologie totalitaire vaccinatoire comme l'exprimait vertement l'autre jour sur Sud Radio un monsieur aux cheveux blancs fort prodigue en postillons, gesticulant comme Mussolini venant de s'asseoir sur une fourmilière et qui estime avec raison que l'on paye trop d'impôts pour permettre à ces grosses feignasses d'assistées de mères célibataires de se goinfrer d'écrans plats haute définition à chaque rentrée scolaire. En clair, on marche, un peu, on mange beaucoup. Un véritable sport de droite.


Le mode opératoire du combiné charentais, lui, plus modestement joue la carte du rustique de proximité. Le challenge consiste à découper la journée de pêche en deux séances : une en mer, l'autre en eau douce. Sea Bass v/s Black Bass, la classe... Sauf que pour l'intronisation de la discipline, ces petits fumiers de bars ont fait les malins : une attaque timide sur un popper, trois tapes sèches justes bonnes à déchirer mes shads et ce sera tout pour l'océan, cet ingrat.


Heureusement que les Black Bass existent. Car en eau douce, cela n'a pas été la même limonade. En effet, les touches ont été nombreuses, les décrochés aussi mais le nombre de prises (à défaut de leur taille) nous a permis de remiser loin dans nos souvenirs la bredouille balnéaire matinale.


Ah que cela fait du bien. Du soleil, du poisson, de l'eau presque pas stagnante ni saturée de tiges de plantes aquatiques faucardées à la barbare par les hordes de couillons tardifs bourrinant en bateaux électriques loués à un tarifs quasiment qatari. Un changement appréciable avant de retourner aux ignobles standards ligériens. Snif, snif.






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