Ne tournons pas autour du pot : j'ai beau être un traqueur de perchettes d'élite, une machine à pinser sans pitié, un baroudeur des pampas recuit par le soleil, il arrive que d'aventure je sois moins en réussite qu'à l'accoutumée. Je vous en prie, séchez vos larmes, gardez votre calme, respirez doucement car cela reste excessivement rare. En ce samedi plus moite qu'un militant de Reconquête à une vente de surplus militaires, je suis retourné tenter ma chance sur un bout de rivière jadis de premier choix mais où je n'avais pris le mois dernier que trois poissons en six heures et encore, en insistant lourdement...
C'était l'occasion idéale pour essayer le craquage de la semaine, un petit crankbait Rapala de subsurface que je subodore devoir rendre les chevesnes coopératifs. Sauf que patatras, tout excité, je n'avais pas prévu que l'eau de la rivière serait à ce point boulée. Enfer et putes en faction. La session s'annonçait de prime abord compromise.
D'autant plus qu'au bord de l'eau, avant même de commencer à pêcher, je réussis avec brio une glissade grand écart facial avec fin de la cascade dans les orties humides. Mon bras gauche me brûle encore. Poil au hardcore. Pour le reste, ce sera l'enfer. Transformé en buffet à volonté géant par la sueur, des myriades d'insectes me pinceront, piqueront et suceront le liquide caramélisé qui me fait fonction de sang jusqu'à la moëlle avant que je ne me décide à cesser là la pantalonnade.
Le bilan du drame est donc terrible : trois touches en cinq heures, deux poissons pris et une perchounette décrochée sur le crankbait Rapala. Toutefois, je reste sur une note positive. En effet, je ne me suis pas cassé une jambe ni vautré dans la flotte. Il faut savoir faire la part des choses. Poil à la cirrhose !!!
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