lundi 20 mars 2023

Sur les traces de notre ancêtre, le ferrailleur des cavernes

L'âge du fer, t'as connu ? Non ? Tu n'auras donc pas pleinement vécu, petit d'homme. Désolé de te l'apprendre aussi abruptement mais les décennies qui restent à l'humanité vaudront à peine la peine d'être subies pour ceux qui auront découvert l'excès de sébum en ces temps glorieux. Souvenez vous : le Parti communiste constituait une réelle menace pour les nantis, Raymond Domenech n'était encore qu'un obscur casseur de tibias sévissant dans des équipes de seconde zone et les gens coiffés le plus souvent d'une manière horrible se passionnaient pour des trucs bizarres comme la gymn-tonic, les housses en simili cuir de la nouvelle Renault ou la sexualité débridée de Stéphanie de Monaco. Inutile de s'attarder à le préciser à mon jeune public déchiffrant avec une peine faisant plaisir à voir mon idiolecte, oui, c'était une époque très dure.


Pourtant, entre les tergiversations cauteleuses d'un Laurent Fabius, les troubles du comportement et de l'alimentation d'une Jeanne Mas et les succès publics de l'Ayatollah Gros Minet, il arrivait que nous entrevoyions le bonheur sous la forme de délicates lamelles argentées ou dorées lorsque nous trainions nos culottes courtes dans les rayons des magasins de pêche de ces temps reculés. Illusoires rêveries pour les pré ados que nous étions... Le prix prohibitif de tels engins nous repoussait implacablement comme si nous avions été des gueux édentés cherchant à rentrer au raout du 14 juillet.
 
C'est certain que ces ustensiles d'élites devaient être vendus des sommes folles. En fait, transcrit en monnaie d'aujourd'hui, cela coûtait entre 2 et 3 euros pour devenir le propriétaire comblé du top du top de la technologie halieutique made in France vue dans le journal. Heureuse parenthèse pendant laquelle les "influenceurs" (si je puis me permettre) savaient non seulement pêcher mais aussi écrire.  
 
 

Certes, ils arboraient encore la gaffe des âges farouches, cet outil hérité de la sauvagerie ancestrale qui assurait le repas dominical plus sûrement qu'un dropage de perchette en street-fishing, me suis-je laissé dire. Mais chaque récit était une épopée sentant le vécu, pas comme aujourd'hui un sinistre étalage de clichés facebookiens vaguement commenté de quelques expressions franglaises en phonétique freestyle.

L'âge du Fer possède ses détracteurs, c'est un fait. Mais c'était une époque de vrais bonhommes, de baroudeurs et de troubadours, de bretteurs et de poètes. A vrai dire, je ne crois pas m'en être vraiment remis si j'en juge à ma tendance actuelle d'écureuil sillygomaniaque à entasser les cuillères vintage. 





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