Hé oui, je ne vais pas mentir sur la marchandise. Il y a des moments où on se gaufre magnifiquement en choisissant une destination pas tout à fait opportune comme, c'est un exemple, le parcours street-fishing nantais. L'aller-retour en train m'a coûté 8,40 euros (avec 30% de réduction...) pour retrouver mon ancien chez moi. Ah la gare de Nantes avec ses blacks amateurs de cracks, aaaah l'île de Versailles et son point de deal XXL, aaaaaaaah les bagnoles de flics qui foncent avec le gyrophare en mode L.A.P.D, épargnant lamentablement cyclistes kamikazes et autres hipsters trompe-la-mort en trottinette électrique. Beurk. En ce qui concerne la pêche, j'ai halluciné de voir le nombre de streeteux au m². On se marche dessus à la sortie du tunnel Saint Félix, on s'agglutine au moindre crachin sous le pont Saint Mihiel mais dans une saine camaraderie ; ce qui change heureusement des us et coutumes du passé, quand la principale interaction halieutique se résumait en général à une engueulade avec un vifeur plus incliné vers le Juliénas que le vivre ensemble.
Malheureusement, l'eau de l'Erdre n'est pas encore assez refroidie, sans oublier qu'elle aussi est extrêmement basse, pour que les poissons se regroupent aux spots habituels. Mais une perche a été assez aimable pour me sauver de la bredouille. Ouf, ce qui me tient d'honneur est sauf.
Dimanche, comme un gros manche, je chausse mes écrase-merdes et zou, direction la pampa viticole à la poursuite de la perchette perdue. On envisage déjà le pire et on a pas loin d'avoir raison pour le coup.
En effet, le vent mutin soufflant en rafales soutenues m'a bien gêné, me faisant louper et/ou décrocher une dizaine de perchounettes d'une taille remarquablement petite y compris selon mes durs critères !!!
Seuls deux spécimens représentatifs de la munificence du cheptel indigène ont eu le plaisir de se faire tirer le portrait. J'ai par ailleurs interrompu prématurément la pantalonnade en raison de la rencontre d'un quatuor de jeunes manouches désireux de pêcher du "gros brochet" sur le parcours. Devant mes doutes, assumés de façon assez pudique sur la présence avérée de brochets dignes des monstres de la Baltique, j'ai vu que j'avais froissé ce public improvisé. Pire, quelques mètres plus loin, avisant le QG du Hellfest, mes nouveaux amis sont montés en mayonnaise en conspuant le satanisme tenant dans ses griffes acérées les infortunés habitants de cette bourgade démoniaque. N'écoutant que mon courage, j'ai profité de l'apparition salvatrice d'un groupe de randonneurs pour m'exfiltrer en douceur avant que ça dégénère. Les croisades, merci bien, sans façon. Je crois que je préfère les perchettes finalement.
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