jeudi 24 novembre 2022

Qu'est-ce qu'un leurre "historique", bon sang de bois, saperlipopette et autres jurons autorisés tous publics ?

On va vite tailler dans  le vif comme des vifeurs alcooliques, mal voyants et/ou parkinsoniens : à notre époque d'immédiateté où la nouveauté n'a pas le temps de s'installer dans la routine qu'elle a déjà les fesses bottées par son successeur pressé, parler de temps historique revient peu ou prou à vouloir faire éclore un embryon de curiosité intellectuelle chez Cyril Hanouna en lui présentant l'oeuvre de Soren Kierkegaard sous un jour favorable. Mais j'aime à prendre à contre-pied mon microscopique lectorat en lui apprenant que la pêche au leurre remonte à priori aux glorieux débuts de l'Holocène (qui n'est pas une version Pierrafeu des Enfoirés, merci Jean-Paul, vous serez collé mercredi) quand d'aventureux proto-Coréens proposaient au bout d'une cordelette en chanvre peu discrète un coquillage nacré dandiné aux carnassiers de mer de Chine. Certes, m'objecterez-vous, cauteleux comme un jésuite macroniste, on en était encore au "Douille Hit Yourte Selfe" comme on dit maintenant. L'Asie n'était pas encore, loin s'en faut, l'atelier du monde. Mais tout de même, cela est amusant de voir qu'à quelques encablures du siège actuel d'Aliexpress (O.K, des GRANDES encablures, si vous voulez mais vous devez avoir du mal à vous sociabiliser au quotidien à force de faire des remarques comme ça, si si, je le pense sincèrement), à l'époque où un Rahan prépubère encore timoré hésitait , histoire d'éduquer les masses caverneuses, à castrer à mains nues les rhinocéros laineux, des indigènes avaient déjà inventé la dandinette, technique qui ferait tant, à l'autre extrémité de l'Eurasie ainsi que quelques millénaires plus tard, pour décimer les perchettes des cours d'eau vendéens.

Les leurres qui prirent bien plus tard la place de choix dans le coeur candide des candidats au carnage de carnassiers s'appelèrent devons, instruments du diable destinés avant toute chose à vriller le gut de nos infortunés ancêtre et les forçant ainsi à piteusement retourner se fournir chez le mercanti le plus proche. Puis vinrent les cuillères, tournantes, ondulantes, à dandiner, dont le règne dura sans partage durant des décennies de ténèbres où se pavanaient sans scrupule les pires survivances d'un passé primitif : maille du brochet à 25 centimètres, bourriche en métal et bonne santé électorale du radical-socialisme.

Puis, descendant gonflé d'orgueil de sa toundra natale, arriva le Rapala qui, contemporain pour le public français d'artistes inoubliables comme Sylvie Vartan, Sheila ou George Pompidou, révolutionna la "pêche d'en haut". Et oui, moussaillons... C'est que l'engin valait tripette au comptoir de Motillon. Seuls les Parisiens y avaient accès. Quelques années plus tard, entre la mort de Claude François et la 8ème dépression nerveuse de Jeanne Mas, apparut le Twist. Non, le Twist de chez Mister Twister, Jean-Claude, voyons, arrêtez avec votre satané Chubby Checker, personne ne sait qui c'est !!! Le Twist fut détrôné par le Shad dans l'indifférence générale tant le pays était suspendu aux annonces d'un Edouard Balladur au sommet de sa gloire. On était au coeur des nineties. Le face-à-face Oasis-Blur transformait peu à peu les salons de coiffure britanniques en zones de guerre latentes, Michel Drucker songeait à prendre sa retraite avant qu'il ne soit trop tard et la pêche moderne naissait silencieusement.
 

Oui, quelque chose arrivait au loin dans les nuées qui allaient colorer ce ciel limpide mais vide d'espérance avant qu'un dyslexique du Forez ne parvienne à faire reprendre à la France sa place innée, la première. Mais ça, on en causera une autre fois, voyez-vous, car je n'ai pas que ça à foutre.



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