mardi 20 septembre 2022

Le retour précoce des frimas

Ah non, ça ne pouvait pas durer cette période de glandouille insensée, ce trimestre de farniente sans chaussettes, où l'évidence de l'inutilité du sweat-shirt nous sautait aux yeux plus sûrement que celle de posséder des neurones pour regarder la télévision. L'automne revient et il n'a pas l'air content, l'enflure. Comme je l'avais évoqué précédemment, mon emploi du temps me prive de sauvages épopées lointaines (le prix du gasoil aussi mais je préfère vendre du rêve à mon maigre lectorat, que voulez-vous...) et les quelques heures que je grapille sont autant de bonheur propre à oublier l'odeur de mes chaussures de wading évoquant un crapaud buffle entamant son deuxième trimestre de grève de l'hygiène intime.


Inutile de m'appesantir en considérations métaphysiques : il me faut aller au plus près. Enfin, au plus près où je puisse trainer un cocker facétieux sans risquer la fracture du col du fémur, ce qui limite drastiquement les ripisylves accessibles, croyez-moi !!! Bref, décidé comme jamais à ce que la flamme du pinsage ne s'éteigne pas, c'est avec le petit crankbait coulant de l'autre fois que je débredouille au bout d'un petit quart d'heure de tergiversations sur le choix du leurre. Cette petite cochonnerie est assurément une valeur sûre. Merci à Lionel du Team Rodhouse pour m'avoir fait découvrir l'engin.


Sur une dizaine de mètres, je claque le triplé de (petits) chevesnes avec le même leurre. Hélas, je n'aurais pas le moindre succès avec les gros chevesnes, un cocker s'agitant à mes basques jusqu'à finir au milieu du radier en s'ébrouant avec fracas. Ce n'est pas le moyen idéal pour leurrer les gros.


Finalement, malgré le sabotage incessant de mon canidé sournois, une perche finit par me rendre visite. Quatre poissons en une heure de pêche, c'est vraiment peu. Bon... Je décide de remonter le parcours vers la voiture, espérant piquer un ou deux poissons supplémentaires au passage. Je sais, je suis un optimiste forcené, le plus jovial des tardigrades, paraît-il, d'après Apéro Aioli Magazine, une publication au tirage confidentiel des Bouches-du-Rhône.


En fait de razzia sur les pin's, je connaîtrais un triomphe aux proportions modestes, conclu par cette prise unique sur la fameuse imitation de V-Joint River2sea miniature qui fît tant de mal aux chevesnes auvergnats. En remontant la rivière, je m'aperçois aussi que le coin n'est pas si tranquille que ça, étant donné que, profitant de la pause méridienne pour oublier leur stress, les CSP+ de l'agglomération semblent l'avoir élu comme site idéal pour s'y faire tripoter et plus si affinités par de jeunes Roumaines délurées. Quelle est belle la nature en ce début d'automne... 


Déçu par cet environnement plein de stupre et de fornication mais finalement chiche en poiscailles, je me téléporte plus en aval vers un bief où d'horribles chevesnes pachydermiques se payent ma tronche depuis trop longtemps. Las. C'est une nouvelle fois le cas et seule une perche pleine d'empathie se laissera hameçonner au Shad sauve-bredouille. L'heure est grave, l'horloge tourne et il ne me reste qu'une petite heure avant de reprendre mes activités quotidiennes.

Bon, il n'y a pas de mystère, les spots sont super bas et le vent, frisquet à souhait, souffle dru. Sur un malentendu, je prends un petit chevesne grâce à ce petit shad dégoulinant d'arome crevette que je ne sors pas assez mais qui réussit toujours à prendre quelque chose. C'est peu dire que la pêche est difficile sans même évoquer les gesticulations anarchiques du machin qui tire sur sa laisse comme un dément...

Il est temps de conclure la pantalonnade. Fort sympathiquement, une perche correcte m'offre le cadeau d'adieu que je n'escomptais plus. Ouf, l'honneur est sauf. Enfin, quasiment... C'est pas non plus la fiesta illimitée sans obligation d'achat mais quand on sait les stocks disponibles, on s'en contente.



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