mardi 7 septembre 2021

Le salaire de la sueur (chapitre 2)

Le samedi, fonçant au volant de mon pétulant bolide à travers le vignoble ensommeillé, un bon vieux Motorhead à fond le caisson sur le lecteur CD, histoire de renforcer le côté bucolique de l'instant, je redoutais que la chaleur annoncée par la météo ne soit de nature à contrarier nos ambitions halieutiques. Mes craintes étaient fondées. Dès 8h30 du matin, les t-shirts commencent à devenir poisseux, notre déodorant a définitivement abdiqué toutes les alléchantes promesses publicitaires qui avaient provoqué son achat compulsif et l'inactivité des poissons saute aux yeux. Au premier lancer, une perche frénétique cherche à gober mon Sammy 100 à plusieurs reprises mais se loupe avec maestria... Il faudra attendre le coup de midi pour qu'enfin, par un hasard absolument injuste, je sorte le seul aspe du week-end au... Sammy 100 après avoir essayé en pure perte une bonne trentaine de leurres dans la matinée.


Certes, on est loin du spécimen de légende. Mais il sauve les meubles pendant cette journée caniculaire impropre à la pêche à la ligne, il faut bien l'admettre. Heureusement, l'après-midi, quelques nuages arrivent. Une pluie fine, fugace mais salvatrice nous rafraîchit une petite heure et cela suffit à nous faire prendre quelques perchettes, une perche de 30 cm et un brochet de 66 cm !!!


Evidemment ce pic d'activité inattendu ne dure que le temps de reprendre du poil de l'ablette. Le soleil revient et avec lui la morne désolation d'une pêche dans le vide d'un fleuve aux eaux translucides...


Mais ce samedi pénible n'était rien comparé au dimanche qui s'est avéré désastreux. Là, on a touché littéralement le fond : pas une touche de 8h à... 16h. Là, j'ai cru vaincre le spectre décharné de la bredouille au soleil mais il était écrit que ce jour était maudit. Le chevesne piqué s'est décroché illico presto. A 17 heures, d'un commun accord, gourdes vides, jambes lourdes et bronzage agricole fumant, nous avons déposé le bilan. Il y a des jours comme ça où quoi qu'on fasse, on ne fera pas de miracles sauf éventuellement pour la santé financière des vendeurs de Biafine...




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