jeudi 17 juin 2021

12 jours plus tard...

Après une sortie sauvée par les bretelles malgré les pluies diluviennes de la veille, l'abstinence s'est imposée par la force des choses. Disponibilités réduites, chaleur étouffante, début de l'Euro de foot, tout s'est ligué pour que je laisse les poissons tranquilles. Demain, je devais avoir la journée de libre mais, mais, plus maudit qu'un bâtiment en amiante bâti sur un ancien cimetière indien inauguré par Dupont-Aignan, l'orage est revenu rageusement faire déborder la rivière la plus proche et me faire considérer objectivement que la pleine et entière réalisation de mes ambitions halieutiques est aussi à l'ordre du jour que le rêve de marche sur Rome en cuissardes de cuir de Francis Lalanne. Je ne suis pas à la veille d'y retourner torgnoler les chevesnes microscopiques qui lui font sa réputation à ce cours d'eau sillonnant les ZEP locales avec une feinte nonchalance. 

La nostalgie du petit chevesne de Loire, ce sauve-bredouille peu farouche, m'étreint parfois désormais que je suis francilien. En effet, je me retrouve obligé avant chaque partie de pêche de m'interroger sur les conditions routières, sanitaires et sécuritaires du moment afin d'éviter de me retrouver au bord d'une décharge sauvage grouillante d'animaux liminaires folâtrant entre les vieux fûts de dioxine rouillée tout en constatant que l'endroit est aussi, de manière étonnante, le rendez-vous favori des soirées "Fight Club" réunissant les plus sanguinaires bandes de massacreurs prépubères de l'Essonne.

Pourtant, je n'abdique pas toute velléité halieutique, loin s'en faut. J'ai même quelques idées sur ma destination probable. Si toutefois ce providentiel oracle aussi fiable que la Pythie de Delphes (oui, bon, d'accord, vigiecrue...) que je consulte nerveusement toutes les deux heures depuis ce matin, ne m'annonce pas que tous les rus sont à leur côte d'alerte maximale entre ici et Saint-Malo...

Magie des clés USB que l'on retrouve au fin fond d'une boite de pêche.
Un souvenir enfoui dans ma mémoire mais qui m'est revenu illico : la dernière sortie en float-tube sur le canal de Nantes à Brest en compagnie des légendaires keuplous aquatiques Benjito, Benoît et Patrick.
Un jour faste d'ailleurs pour le Slit Shad 4" blanc phospho si ma mémoire est bonne.

A part ça, je n'ai toujours pas récupéré mon float-tube, pas commencé mes bricolages estivaux (à part quelques cuillères tournantes) et je suis sacrément loin d'avoir fait le tri qui s'imposait dans mes boites de pêche débordant de leurres. Ah oui, j'oubliais, j'ai cassé ma canne UL Allblue. Un drame sordide. Un arrêt-minute près d'un pont en semaine, histoire de voir si du poisson traînait par là malgré l'eau teintée et au premier lancé, ce fut le drame. Bon, 22 euros la canne, ça va encore, on est pas dans la perte somptuaire mais tout de même, c'est agaçant. Il va me falloir en commander une autre...

Ce bon vieil aspounet, lui aussi me manque un tantinet...

Bref, à priori, ça risque d'être plus tendu que l'élastique du slip de Gérard Larcher le lendemain de la Journée mondiale du Jarret de Porc en sauce cette histoire... Mais rassurez-vous, chers adeptes fanatiques ayant depuis longtemps laissé votre esprit critique au mont-de-piété, car quoiqu'il m'en coûte, je resterai digne dans l'adversité sans jamais me mettre à couiner comme un vulgaire militant socialiste à qui on aurait volé son élevage d'électeurs. La saison est encore longue.



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