A mesure que se dessinent les origines de ce bordel meurtrier, on s'aperçoit que le réchauffement climatique, l'élevage intensif et la pollution se sont sans doute ligués pour aggraver les conséquences de cette zoonose impromptue. Bon, ce n'est que justice, le Albert Dreyfus de la savane, notre ami le Pangolin, a fini par être plus ou moins innocenté. Le chaînon manquant ne serait pas ce truc bizarre qui ressemble à un artichaut dans la galetouze mais des visons d'élevage. Le virus proviendrait, lui, originellement d'une mutation provoquée par la promiscuité imposée à différentes espèces de chauve-souris portant différentes souches de corona désormais contraintes en raison de la réduction de leurs aires de répartition respectives de cohabiter dans des grottes sises aux derniers endroits non abîmés par l'homme dans le sud-est asiatique. Quant à la pollution aux particules fines, elle faciliterait l'inhalation profonde du virus et de toute façon, est déjà en elle même meurtrière, ne serait-ce qu'en érodant les défenses immunitaires de tout un chacun.
On discerne donc avec une certaine acuité que les conséquences de ces facteurs fâcheux viennent de trop loin pour qu'on puisse y apporter une réponse pratique crédible. Aucun pays ne se soucie vraiment du réchauffement climatique à part quelques micro-états du Pacifique qui commencent à avoir les pieds dans l'eau. Mieux, la crise actuelle a permis aux climato-sceptiques de conquérir un nouveau public d'anti-masques, d'anti-vaccin, bref une horde de pékins sérieusement secoués de la synapse tempêtant sur facebook, que cette théorie commode arrange bien. Plus besoin de faire des "efforts" finalement, ça ne sert à rien. Et puis c'est gratifiant au possible, ça, de refuser d'être un mouton parce que l'on "résiste" en ne triant pas ses déchets, en roulant au diesel et en arborant dans l'espace public, protégeant des miasmes son menton une superbe contrefaçon de masque chirurgical. J'ai parfois la pénible impression que les grands vainqueurs du Covid19 ne sont pas uniquement Aliexpress, Bernard Arnault et les surgelés Picard. Oui, c'est triste à dire mais j'ai peur que la connerie ne soit elle aussi sur le podium.
Apocatastase signifie en grec ancien "restauration des choses en leur état initial". Chez les anciens Babyloniens, il prenait corps dans le cycle cosmique, éternel retour du ballet céleste. Dans la civilisation gréco-romaine, il est rattaché à la notion de destruction créatrice. En gros, le monde doit être détruit par le feu ou par l'eau selon l'horoscope du jour afin de retrouver l'harmonie. Introduit plus tard dans la religion chrétienne, il fut l'objet de ces interminables controverses éminemment constructives suivies inexorablement de furieux anathèmes, excommunications vigoureuses et autres outrances verbales qui devaient faire ressembler l'ambiance des conciles du haut moyen âge à celle des forums-pêche pendant la fermeture du brochet. A l'aube d'un troisième confinement, j'avoue avoir désormais un peu de mal à comprendre ce qui est normal ou ce qui ne l'est plus dans ce cycle engagé depuis un an et qui va, sans qu'il soit besoin de trop s'avancer hélas, nous priver une fois de plus du bonheur d'aller en voiture piquer de la truite d'élevage par des températures radieuses, dignes d'un mois de mai mais intervenant mi-mars...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire