lundi 1 juin 2020

Canicule précoce

Un shad aliexpress de 11 cm très bien fait mais qui n'a pas encore trouvé son public...
Il sommeille en chaque pêcheur, à des seuils plus ou moins tolérables par leur entourage, une nostalgie de temps immémoriaux remontant à l'âge d'or des chasseurs-cueilleurs. Heureuse époque où on ne passait que quelques petites heures par jour à chercher sa pitance dans le Jardin d'Eden avant que la découverte de l'élevage ne nous traîne sans échappatoire, à travers l'explosion démographique, vers les trois fléaux qui, aujourd'hui encore, pourrissent notre existence : le travail, la guerre et les chefs… Voilà où ça mène de faire des gosses. A peine le temps de se retourner que c'est fini de se les rouler comme un Raboliot en slip en peau de mammouth. Paf, c'est inéluctable, il faut faire ses 8 heures de mine, ses 28 mois de maintien de l'ordre en Algérie et dire "oui, patron, bien, patron, merci, patron, de me licencier dans des conditions si humaines". Je résume un peu vite mais c'est ça l'idée.
Bucolique petit coin où coule une petite rivière chiche en perchettes...

Pourtant, à chaque fois que nous pouvons nous perdre dans la verdure, les sens en éveil à la simple idée de partir à l'hypothétique recherche d'une perchette ingénue, nous retrouvons vite cette insouciance jubilatoire du primate libertaire qui ne sommeille jamais que d'un œil dans notre âme de civilisé bien dressé, de citoyen modèle voire de contribuable exemplaire. Le simple acte de traquer un poisson, si minuscule soit-il, est une libération de cet atavisme poilu.

Quand bien même cette libération reste outrageusement conditionnelle, qu'elle ne dure que quelques minutes le long d'une rivière à peine digne de ce qualificatif et qu'elle ne soit finalement conclue que par la prise inespérée d'une perchette des plus insignifiantes. Avec 27 degrés à l'ombre, une sécheresse en avance et un vent d'est soutenu, un poisson restera toujours le bienvenu !!!


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