lundi 27 janvier 2020

Une fermeture en deux étapes

Pressé par le temps, les vertèbres plus coincées qu'un éléphant dans une Clio, j'étais à deux pouces de déclarer forfait et de m'abîmer dans l'inactivité coupable quand, miracle, un redoux s'est annoncé pour le week-end fatidique ( et non "Fatty Dick" comme je le vois trop souvent écrit par une génération de gommeux élevés au miel frelaté du franglais fragmentaire, b..... de m...., non mais c'est vrai quoi zut flûte caca boudin à la fin !!!). Boitillant à peine, la truffe humide et l'haleine chargée des doux effluves du whiskey délicatement tourbé que, la veille au soir, j'avais timidement goûté entre deux poignées de cacahuètes, je suis parti d'un pas conquérant arpenter les berges d'une petite rivière de la grande couronne. Mal m'en a pris.

Dévoré par une ambition démesurée, j'ai payé d'une bredouille mon outrecuidance.
En effet, j'ai pu y constater à mes dépens que le brochet qui m'y avait cassé la ligne au début du mois a certainement dans l'intervalle cessé toute activité prédatrice pour cause de beurre blanc intempestif... La rivière, peu profonde, sans le moindre signe de présence de poissons, même pas un petit chevesne sans envergure, m'a profondément déçu. Wild 1 Pinseur 0 à la mi-temps. Snif...

A quoi ça tient une partie de pêche... Sans ce micro-shad Noeby, je n'aurais pris qu'un brocheton de toute la journée... 
Pour la dernière journée de pêche aux leurres autorisée avant fin avril, j'ai pris l'escargot par les cornes (ben oui, essayez de trouver un taureau en région parisienne et on en reparle...) et j'ai décidé de retourner sur le lieu de mes pin's estivaux. Ce sera donc les canaux chartrains qui me verront solder l'exercice 2019-2020, là où, clin d'oeil, j'avais pris le premier poisson de la saison.
Aaaaah le street-fishing dominical, le pinsage décontracté du scion, il y a que ça de vrai !!!^^
Une brume sépulcrale nappe la cité lorsque j'y arrive de bon matin. L'ambiance est gothique. On s'attendrait presque à entendre une réclame pour le prochain bûcher d'hérétiques, un crieur appelant à sortir nos pesteux morts pour le ramassage ou à croiser un impécunieux fermement immobilisé sur un pilori de bois moisi... Mais non, rien de tout cela n'égaye les ruelles pavées. Seuls quelques groupes de touristes épars troublent la quiétude mystérieuse de l'endroit en jaspinant dans leurs patois.

Dans un décor évoquant plus le Nom de la Rose que la Z.A.C de Savigny-sur-Orge,
les perchettes se sont empilées en cadence.
Mes premières tentatives, encore marquées par mon optimisme débridé (shads 3", il a craqué son slip ou quoi, Pépère ?^^), sont éminemment foireuses. Bon, va falloir downsizer comme qu'ils disent les gars d'la ville... Heureusement, j'ai emmené au cas où les spécimens ne voudraient rien savoir un petit shad phospho de 4cm. Et hop là !!!
Une bonne trentaine de perchettes et un brocheton... Pas la gloire en vérité mais bon, c'est toujours mieux qu'une bredouille.
Ce n'est pas faute d'avoir tout tenté. Sur six heures de pêche, j'en ai passé deux à jouer du "bigbait local" (comme écrit plus haut, tout est relatif vu qu'il s'agit de shads 3"...) mais la clarté de l'eau, le froid et la faible profondeur jouaient contre le pêcheur. C'est du moins ce dont j'ai eu la faiblesse de me convaincre pour justifier mon tabassage d'alevins. Même pas une perche de 25 cm à se mettre sous la canne...

Pauvre France. Jusqu'aux derniers instants du jour, j'y ai cru pourtant. Voila, c'est fini pour trois mois. En attendant, le ver manié et les premières catégories réelles ou de kermesse vont (ou pas...) me permettre d'exercer un tant soit peu mes capacités à accrocher les branches basses... Sans oublier, j'ai honte, les commandes fébriles passées sur aliexpress. Cela dit, en faisant mes comptes l'autre jour, j'ai vu que cet hiver, pour l'instant, j'ai dépensé 30 euros sur aliexpress pour... 72 leurres (souples en majorité mais aussi quelques durs). Je n'aurais pas eu deux paquets de One Up Shads Sawamura pour le même prix en boutique... Voila qui laisse rêveur.


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