mardi 21 janvier 2020

Go Big or go gnome

Le fait de customiser ses leurres peut parfois conduire à quelques excès, générés par l'enthousiasme, certes, mais qui sont aussi une réaction vigoureusement jubilatoire face à la standardisation mercantiliste.
Heuuuu... Vous pouvez répéter l'assertion ?^^


Jusqu'ici tout allait bien. Le compte à rebours était enclenché. Inexpiable. Inflexible. Le 26 janvier au soir, on allait remiser le bazar et se ronger son frein comme un grand jusque fin avril. Poil au fébrile. Je comptais pourtant, drapé dans l'illusoire manteau de ma présomption onirique, pouvoir une ou deux dernières fois, tremper un peu de fil dans une rivière locale à la végétation rivulaire figée par le gel. Braver en cette ultime occasion la bredouille avant un douloureux trimestre d'abstinence (si l'on excepte une ou deux virées truitesques...) avait des airs de baroud d'honneur sur fond de verglas. Mais le calendrier propose et, passé un certain âge, les rhumatismes disposent... Pour résumer la situation opérationnelle, à quelques jours du terme, j'ai les genoux qui jouent des castagnettes. Par ailleurs, le mutin vent de nord-est soufflant depuis peu sur les confins franciliens, non content de recouvrir d'une frêle banquise la surface des étangs, refroidit aussi avec une vigueur quasiment sibérienne dans l'esprit les ardeurs déjà dangereusement vacillantes du quadragénaire boitillant lorgnant sur l'invalide sénescent, voire le Mathusalem cacochyme comme me décrit une certaine presse...


Un micro-crankbait de subsurface adapté à nos étiages estivaux et à notre domaine public chiche en poissons-records.
Bref, cet intermède frigorifique est au moins propice à une chose : l'introspection. Ai-je vraiment besoin de collectionner les leurres métalliques, souples ou durs ? Alors que bon an mal an, je ne pêche vraiment qu'avec mon Sammy 100, mes Chubby38 et quelques shads frétillants d'une taille ridicule propre à déclencher l'hilarité du moindre Scandinave hirsute pratiquant le gigantisme leurristique qu'il pleuve, neige ou vente ? En vérité, je n'en sais rien et, pour rester dans le parler vrai qui caractérise ce blog, je m'en tamponne le coquillard en faisant preuve d'une jovialité digne du bureau d'une AAPPMA n'ayant enregistré qu'une baisse de 10% de la vente de ses cartes en un exercice annuel...

La magie d'aliexpress : un Saruna 125 et un B'Freeze 128 pour même pas le prix du tiers d'un des deux en magasin...

Mais je ne me résigne pas à la médiocrité pousse-mégotique pour autant. Cet hiver, mû par une poussée de délire mégalomaniaque humainement inexplicable en dehors du cadre, certes codifié mais par ailleurs foutrement propice au pétage de boulard que sont les pantalonnades électorales, je me suis payé quelques leurres d'une taille rarement utilisée au cours de ma déjà longue et laborieuse carrière... C'est que je caresse l'espoir d'un futur radieux, peuplé de traques intensives, impitoyables  et fructueuses de spécimens d'une taille oscillant entre celle du cachalot atteint d'aérophagie et  celle de l'ichtyosaure porté sur le kebab-frites. Je sais, je sais mais ce n'est pas encore interdit dans ce pays de rêver à ce que je sache ?... Si ? Ah zut, c'est ça de ne pas avoir la télé...


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire