mardi 6 août 2024

Canal hystérique

 Si vous avez raté l'épisode précédent (previously in Desesperate Outdoor Fishermen clown ) :

Driiiiing, il est 5 heures, le sud du sud de la Bretagne Sud s'éveille avec une vigueur d'opposum dépressif sous Témesta. Douche, café, roulez petits bolides. A 8 heures, Thierry arrive à la seconde près au lieu de rendez-vous, j'aime quand un plan se déroule sans accroc  afro Il fait gris, un peu venteux et... Surprise... Le canal est tout dégueulasse. Ah ben oui, on est en août. Il n'y a pas que les écrevisses de Louisiane à blâmer. La batellerie touristique est en plein boum  affraid Avant que les marins d'eau douce ne s'éveillent, nous avons le temps de pratiquer un bout de canal avec un succès très relatif puisque seul un brochet daignera croquer mon prototype d'Hair Jig maison et partira, heureusement piqué à l'extérieur de la gueule avec cette petite merveille de technologie  rendeer sur une casse (fil passé en frottant dans les ronces rivulaires). Saperlipopette. Heureusement que Thierry saura donner un moment de grâce à cet intermède pénible en faisant chuter deux randonneurs et en envoyant se faire rissoler le fondement une folasse indigène (si j'ai bien tout suivi vu que j'étais distrait par un noeud Mahin récalcitrant  lol! ). La matinée est déjà bien avancée et il faut songer au plan B... Comme Bassin du port de plaisance Laughing Là où un margoulin fort en gueule a vendu l'article à grands renforts de superlatifs... Bon, la bredouille y est sauvée avant midi, c'est l'essentiel  
jocolor

Une autre perche décrochée plus tard pour cause de trop grosse bouchée (c'est ça de n'emporter que des leurres à bass ou présumé tels...), il est temps de se restaurer et de trouver un point de chute adéquat (je ne croyais pas si bien dire en fait de chute, désolé Thierry mais les Français ont le droit de savoir  help ). Nous quittons donc le Disneyland du Street-Fishing gallo pour des terres sauvages.


En effet, c'est dans une brousse hostile que nous allons nous mesurer aux black-bass soit-disant super nombreux d'après le mythomane de l'étape, un être veule, fuyant, bref un Gollum du publireportage halieutique comme on en voit peu...Et c'est heureux. Dans le cadre d'une nature luxuriante, on va voir ce qu'on va voir comme black-bass gloutons, je ne vous dis que ça.

Caramba, encore raté. Bien, le coin est joli, il y a du poisson, on en voit mais le vent s'est renforcé et nous arrive de côté. Quant au canal en amont, c'est un salmigondis de myriophylles faucardées à la barbare par nos touristes embarqués. C'est là que Thierry, pour une raison encore indéterminée par les experts des chaînes d'infos, décide d'aller au fond des choses, enfin du canal mais heureusement dans un endroit juste assez profond pour tremper ses chausses. Plus de peur que de mal mais il nous faut revenir à l'endroit où nous avions commencé le matin. Là, je me fais déchirer un shad par un brochet maladroit et Thierry, lui, a enfin une touche mais décroche sa perche affraid Car il a en toute modestie développée une technique de pointe qui aurait rempli plusieurs numéros de Predators s'ils sévissaient encore...


Après le Neko, Jika, Ned Rig... Le NO-HOOK RIG, mesdames et messieurs  lévitation  afro Question respect du poisson et catch & release, on ne peut pas lutter afro Là, il est déjà 16 heures, on est tués. 8 heures de crapahutage, de pattern hasardeux, de cascades champêtres... Thierry rentre dans sa contrée septentrionale et moi, après avoir menacé de dévaliser le Décathlon local afin de revenir tirer une revanche éclatante sur les perches du port au Rockvibe 2", je me dégonfle, prends deux cookies à la boulangerie et... Sieste comme un loir avant de repartir. Sur le chemin du retour, je traverse de nouveau le canal et je m'arrête juste pour deux trois coups de ligne...

Le calme a repris ses droits, les plaisanciers goûtent en terrasse un Spritz bien mérité après avoir triomphé courageusement des aléas d'une navigation périlleuse. On ne sait jamais, une myriophylle de trop et on peut rejouer Titanic, hein.

Quant à moi, après avoir fait un tri sélectif des leurres envisageables pour pinser dans ce petit port du 44, je me fixe sur un LS pintail Keitech, le Sexy Impact 2,8" dont j'ai acquis pour une somme d'une bassesse quasiment macroniste deux pochettes à une brocante pêche cet hiver.
Malgré la taille de la bouchée, les perches du cru, peu charpentées à vrai dire, n'hésitent pas à s'y attaquer franchement en ce début de soirée.
C'est même étonnant car sur 6 touches de perches, je n'en décroche qu'une seule.
Et alors que le but initial de cette épopée était de prendre du black-bass, objectif abandonné depuis longtemps devant les circonstances contraires, ô miracle !!!

Bon, je sais que ce n'est pas avec cet infortuné bassounet que je peux prétendre à écraser la concurrence sur le circuit pro américain mais cette prise relativise quelque peu l'impression mitigée laissée par cette longue randonnée (pas loin de 14 kilomètres à pied, à nos âges, cela devrait forcer le respect, scrogneugneu). En tout cas, nous avons découvert quelques coins sympathiques à refaire une fois que la foule des cap-horniers du dimanche aura regagné sa banlieue résidentielle et délaissé la croisière lymphatique pour le soutien de la croissance.




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