Et oui, comme le temps passe. Dix ans déjà que ma progéniture a réussi par une coupable propension à vouloir marcher sur les traces de Bill Gates à planter le disque dur de mon défunt PC, à effacer des milliers de photos d'alevins brandis triomphalement par une version affreusement juvénile du débris sénescent que vous connaissez désormais et surtout, dans une apothéose atroce, perdu à tout jamais le code de mon précédent blog bourré de fautes de frappes, qui ne seront hélas jamais corrigées, essentiellement causées par la baisse de ma vision et mon refus obstiné d'une coquetterie hors sol de porter des lunettes.
Quel vertige de se pencher sur ces dix années écoulées. Combien de pin's de plus au compteur ? Difficile à compter et puis, au fond, qu'importe ? Le truc qui saute à mes yeux chassieux, c'est surtout que les périodes difficiles pour la pêche ne sont plus vraiment des épisodes exceptionnels mais relèvent plutôt désormais de la triste normalité. Des rivières qui ne courent plus début août ou qui montrent un débit ridicule après neuf mois et des poussières d'une pluviométrie record, cela ne choque plus personne.
Dix ans qui m'ont poussé aussi de plus en plus, de façon le plus souvent involontaire à vrai dire, à pêcher en solitaire. Finis les temps glorieux des équipées en float-tube, du co-voiturage enthousiaste vers les confins océaniques. Place désormais est donnée à la pêche de proximité visant au mieux des chevesnes affamés et des perchettes faméliques.
C'est vrai que le float-tube, le pauvre, il prend sérieusement la poussière. Allez, zou, c'est dit, je le sors la semaine prochaine qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il vente. Il doit bien se trouver un coin accessible avec de l'eau à moins de 50 kilomètres, ventre saint-gris !!!
C'est vrai aussi que mon emploi du temps ne m'offre pas souvent assez de loisir pour persécuter comme je le faisais jadis les poissons embusqués dans les enrochements de la Sèvre nantaise. Cela fait une éternité quand j'y pense que je n'ai pas pêché un sandre. Il va falloir y remédier sans délai.
Oui, s'appesantir sur un âge d'or mythique, cela va un temps. Il serait de bon ton de stopper les lamentations et de reprendre du poil de l'ablette, tudieu. Dix ans, oui, bon, d'accord, O.K, très bien mais hein, oh, zut à la fin. C'est vrai quoi. Il ne faudrait pas pousser mamie dans la jussie.
Vous l'avez compris, c'est un homme plein de sagesse, poli par le papier de verre gros grain des épreuves que nous inflige un destin bipolaire, un Confucius palmé en devenir, qui s'apprête à revenir dans une forme olympique et à infliger au monde civilisé les pires images d'un come-back carnassier depuis celui de Tina Turner en 1984. Vous ne pourrez pas dire que vous n'aviez pas été prévenus.
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