Promotion canopée

S'il restait encore quelques doutes quant à la pérennité de ma modestie, ils ont été balayés, je crois, assez vite par ma nouvelle passion, la mégalomanie. En effet, depuis que je suis rentré dans le cénacle des premiers de la classe, que je tutoie les sommets de la grandiloquence halieutique, que je me gratte le nombril perché sur la cime des plus hauts arbres de la forêt, j'ai enfin pris pleinement conscience de mon potentiel et me suis donc empressé de rejoindre la société secrète la plus adaptée à mes nouvelles dispositions.

Désormais règne en moi un doux parfum d'ambition qui me donne envie de fredonner du Herbert Léonard le coude posé sur la portière de ma voiture de sport. Enfin sportive. Bon, qui roule, ça va, c'est bon, quoi. Oui, j'ai franchi un cap. Je me suis donc lancé à corps perdu dans un nouveau cycle de bricolages hasardeux impliquant la création de gros leurres destinés en priorité aux brochets de nos contrées.

Attention, c'est du costaud pour du low cost. Double palette, plombée de vingt grammes, on ne peut pas affirmer que cette cuillère soit née sous le signe de la délicatesse. J'ai conçu pour elle de nobles ambitions mais sachons raison garder. J'habite le 44... Avec tout ce que cela peut comporter de frustrations sordides dans la pleine réalisation de l'acmé ésoxophile.

Par ailleurs, j'ai commandé quelques vingt corps de lames vibrantes sur Aliexpress. Ce qui m'a coûté la somme somptuaire de... Dix euros. J'ai en effet pris le lot le plus lourd et donc le plus cher afin de me la raconter de ouf sur internet en premier lieu mais aussi pour ne pas dire surtout pour pouvoir patater du lourd en Loire. Poil aux déboires.

Comme je suis un gros boloss peu scrupuleux, je me permets d'ajouter la photo de la dite lame en version "commercialisable". J'espère qu'on aura l'occasion d'en reparler. En attendant, voilà de quoi m'occuper sainement en attendant que les rivières regagnent leur lit.