lundi 15 janvier 2024

Moments perdus

Sont-ils vraiment perdus ces moments passés au bord de l'eau à essayer, parfois même en pure perte, de pêcher une ou deux perchettes ? J'avoue, l'âge venant, me risquer jusqu'à m'interroger sur le bien-fondé qu'il y aurait à glandouiller, gaule en main, le nez au vent alors que je pourrais faire des trucs beaucoup plus utiles à la société comme écrire à la rubrique du courrier des lecteurs du Figaro pour dénoncer à grands renforts de subjonctif indignés les migrants chômeurs transgenres islamo-marxistes qui se pavanent en engloutissant par palettes entières des kébabs végans au quinoa financés par les impôts des honnêtes gens.

Oui, suis-je digne de ce pays glorieux, moi, l'humble piétineur de ripisylve, le sans-grade dérapant de cailloux moussus en vasières surprises ? Qu'ai-je donc fait pour le taux de croissance à part occuper des emplois subalternes chichement rémunérés et socialement stigmatisants ?

À dire vrai, je n'en ai pas la franche impression si je tire un bilan objectif de ces dernières décennies. Il est clair que je n'ai guère mérité de la patrie. Pas de Rolex, pas de rosette, encore moins de mérite agricole ou de palmes académiques malgré un remarquable passé de float-tubeur de l'extrême. Quelle indignité.


Quand je pense que j'ai été scout. Sous le pseudonyme de Tardigrade dysthymique, certes, je vous l'accorde mais j'avais fier allure tout de même à allumer en frottant l'une contre l'autre des seringues usagées des feux de préservatifs dans le bois de Boulogne sous le regard protecteur de notre chef de patrouille d'alors, Frère Jean-Paul, un séminariste provençal à la jovialité contagieuse plus connu des disciples de Baden Powell ainsi que des jeunes bavaroises au pair sous le cocasse sobriquet de Bonobo éruptif.

Mais laissons là la nostalgie, mes amis. Tournons nous vers l'avenir, cette dimension du futur de demain comme le dirait avec une bienveillance disruptive jubilatoire le nouveau ministre des affaires étranges, çui qui que sait si bien causer à c't'heure.


Et oui, mes amis, cessons de sans cesse saisir la scission sécessionniste singulièrement sénescente saucissonnée saisonnièrement, que diable !!! Reconnaissons une bonne fois pour toute que la fermeture, voilà, ça fait suer mais c'est comme ça. Lalalala. Là.





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