mardi 23 janvier 2024

Brève escapade maraîchine

On commence à en avoir l'habitude : les sols sont tellement gorgés d'eau que la moindre bruine est génératrice de crue. L'eau monte, se teinte, le courant s'emballe, la pêche devient galère. Mon bref passage dans le marais poitevin n'a pas dérogé, je dois être clair là dessus, à cette malédiction qui me poursuit depuis presque un an ✋ : chaque fois que je prends un congé au cours de l'année des sécheresses-records, il drache sa mère sur ma truffe.

Tout avait pourtant débuté sous les meilleurs auspices. Pas de banlieusard désabusé se jetant sous le TER plutôt que de faire face à une nouvelle journée de salariat, pas de panne inédite immobilisant le bus régional au beau milieu des open fields, encore moins d'agression de marginal en manque de menue monnaie non, rien de tout ça. Une arrivée en Sud Vendée sans drame sans accroc ni alcoolémie record, nous étions déjà dans le paranormal. Heureusement, la couleur des eaux du marais et de celles la rivière Vendée a tué dans l'oeuf toutes les illusions de succès halieutique franc et massif dont je me réjouissais à l'avance en dépit des expériences passées en ce qu'on pourrait définir comme un état proche du déni d'initié .

En la compagnie du redoutable Mailloche, qui est pourtant comme chacun le sait à la quiétude des poissons timides des conches ce que Nordhal Lelandais est à BlaBlaCar, Gérard Depardieu au Grand Meaulnes et Amélie Oustéra Castéra au strict respect de la carte scolaire, la partie de pêche fût tout sauf facile. De loin en loin, quelques gratouillis fugaces témoignant de la présence de perchettes chipoteuses réveillaient nos instincts de grands fauves installés au sommet de la chaîne alimentaire mais hélas, sans qu'ils soient sanctionnés par des captures. Seules la découverte et dans la foulée l'annexion d'un crankbait aux couleurs chatoyantes emberlificoté dans les branches basses traîtresses firent naître un éphémère rictus de joie contenue sur ma face burinée de bredouilleur bérézinesque.

Mais au coeur des ténèbres de la dépression nerveuse qui guettait, duplice et subreptice, le moral vacillant du leurriste obstiné, l'usage d'un swing-impact 2" a su débloquer une situation plus mal engagée qu'une drag-queen brésilienne dans un bar identitaire.  Ouf car une de fois de plus, une grosse loutre, glapissant comme un fauve, échappe aux griffes de la bredouille !!!



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