mardi 21 juin 2022

Le sandre, ce poisson que j'ai perdu de vue...

Franchement, j'ai la pénible et douloureuse impression que je ne vais pas de sitôt renouer avec la pêche de ce poisson. Les coins où je vais pêcher lors de mes rares moments de liberté sont trop peu profonds pour abriter des populations pléthoriques de sandres de bonne taille. Il est vrai qu'il m'arrive d'en ferrer un de taille réduite toutes les années bissextiles mais on ne va pas se raconter d'histoires : ce n'est pas demain la veille que je serai en mesure d'exhiber un percidé lucifuge digne de ce nom à l'admiration des populations.
Un sandre du vignoble nantais pris avec un Shad Cannelle imitation perche
qui avait cartonné ce jour là si je me souviens bien.

Pourtant, à portée de guimbarde, théoriquement, le bassin de la Seine reste un des coins les plus farcis de sandres qui existent. Sauf que, tardigradite oblige, mes disponibilités horaires, sans parler de mes menus soucis de santé, font que je n'ai quasiment jamais l'opportunité d'effectuer l'aller-retour aux bons horaires. Et si par miracle, j'en ai la possibilité, paf, c'est un épisode de chaleur extrême ou des orages records qui se pointent... Vous me direz, la météo reste la même pour tout le monde, je vous l'accorde. Cependant, à mon âge avancé, l'idée de me taper deux heures de transit automobile au milieu de tous les psychopathes lâchés sur le réseau routier de l'île de France pour suer comme un porcinet ou finir en merguez en cas d'éclair trop proche, ça n'a pas le don de me transporter d'allégresse. Poil à Valérie Pécresse.

Un joli sandre du Marais poitevin pris par une après-midi caniculaire en pêchant le black-bass.

Sans parler que dans mon esprit embrumé, je crois bien me souvenir que le sandre était un poisson que je prenais le plus souvent lors de sorties en float-tube. Des pêches en float-tube, j'en ai effectuées trois en quatre ans, inutile de préciser que je ne mets pas toutes les chances de mon côté sur ce coup là.


Sandre de la Sèvre niortaise pris sur un leurre souple maison badigeonné d'huile de sardine
dans des proportions défiant la résilience olfactive des employés des tanneries de Marrakech
sur sept générations. Quelques minutes plus tard, je découvrais avec une surprise non dénuée
 d'une sorte d'effroi qu'un boudin de Caddis 2000 rechapé 15 fois pouvait bel et bien exploser.

D'un autre côté, sur certains coins, ça restait jouable du bord. Pas toute l'année non plus mais le sandre est un poisson tellement fantasque qu'il faut s'attendre à tout avec lui. J'en ai pris en pêchant le bass, le brochet, la perche ou le chevesne, aux leurres durs, souples, métalliques. Quand il est en appétit, ce n'est pas le client le plus emmerdant.

Le Shad Cannelle coloris perche. Simple. Basique. Poil au nasique.

Vivement que je retourne tenter ma chance en Seine. J'ai une foultitude de points de chute repérés sur géoportail mais une fois encore, c'est le temps qui me fait défaut. Cela dit, je relativise ma frustration. Il y a pire ailleurs. Je pourrais être pacifiste en Ukraine, sélectionneur de l'équipe nationale de football en France, voire électeur macroniste convaincu jusque il n'y a pas si longtemps que son champion au sourire Colgate, le JFK du Touquet, comme il l'avait promis, réussirait à sortir définitivement l'extrême droite du jeu politique. Là, on est dans du seum de compête. Respect.

Un sandre pris dans une passe à canoés bien (trop bien même...) connue des pêcheurs ligériens du bas.

En attendant, ce ne sera pas pour tout de suite. D'autant plus que j'appréhende un peu de traîner mon Youki sur des berges interlopes. Il s'agit tout de même d'un Spaniel Cocker à pédigrée. Un gentledog. Pas du clébard de smicard, merde. Vais-je prendre le risque qu'un électeur de gauche radicalisé par Abu Jean Luc El Insoumis me le réquisitionne pour en faire des merguez hallal ou un vif à silure ? Non, je vais rester sagement dans des contrées régentées par le bon sens et la FNSEA.

Le Power Shad Ecogear, un leurre redoutable en verticale light mais chuuuuuut...

Bref, je dois vraiment être aux abois pour passer cette journée de repos à radoter sur un âge d'or révolu.



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