dimanche 23 janvier 2022

Retour caillant mais gagnant

Un ciel plombé, un vent d'est et une température négative au petit matin, voila bien de quoi rester sous la couette en attendant des jours plus ensoleillés. Mais cela fait trop longtemps que je ne suis pas allé perdre des leurres sur des caddies de supermarché immergés. Cela ne peut plus durer, palsambleu !!! Ni une ni deux, j'embarque mon fidèle comparse, celui qui est petit, poilu et avec de grandes oreilles, mon sac de leurres souples et un combo ML de bon aloi et je me dirige tout droit vers les étendues désolées du Glyphosatistan, ce "reposoir sans fin pour les âmes solitaires" dont parlait Charles Péguy soit dit en passant mais chut, je ne voudrais pas laisser planer la menace diffuse d'une nouvelle candidature nationalo-souverainiste-que-c'était-mieux-avant à la magistrature suprême.

Les gelées nocturnes ont fait leur ouvrage et l'eau qui devait être bien chargée en sédiments, il y a seulement quelques jours, s'est éclaircie sur les bordures. Par contre, les niveaux sont bas. Cela contraste avec tous les panneaux "Danger Inondation" gisant encore ça et là sur les berges. Trainé par un Youki en voulant comme une bête, j'arrive au premier poste, monte un Carolina et au bout de vingt minutes d'un suspens insoutenable, je prends, sur un faux Rockvibe 2" Glow Melon Soda, la première perche de la journée. Il est 11h15, il fait à peine 1°c et je suis un pinseur comblé. Je pousse un peu plus loin, décroche deux autres perches avant de me convaincre de reprendre le parcours au plus haut avant de méticuleusement prospecter. Un petit coup de marche forcé avec un Youki pétulant plus tard et j'arrive au spot où, il y a une éternité, moins de 3 ans, je cartonnais les perchettes au crankbait sous le soleil implacable d'une canicule rampante. Un lancé lointain de mon Shad Bestac coloris gardon suffit à clore les débats.


Youpi tralalala et tout ça car ce poisson me sauve la sortie. J'insiste un peu mais sans succès, le coin est peu profond et à priori le combat a fait fuir tous les habitants. Le poste suivant, un de mes favoris, ne m'offrira qu'une perche moyenne et une casse de brochet qui emportera avec lui le petit shad offert si je m'en souviens bien par le célèbre Pico2 lors d'une mémorable virée parisienne.


Chaud-bouillant, je me lance dans une prospection intense quoique précise du secteur. Hélas, je ne cesse de louper les ferrages et/ou de décrocher en l'air les poissons. La raison en est tragiquement basique. La température est en hausse. 4 degrés. Toutes les perchettes du coin et il n'en manque pas se sont mises en action. La suite de la sortie ne sera plus qu'un indécent empilage de pin's répondant en masse à l'appel du One Up 2" bubblegum odieusement contrefait par les malhonnêtes d'ESfishing, bouh les vilains !!!


A dire vrai, j'avais oublié mes leurres souples dédiés à la traque du pin's hargneux, vous savez, tous ces LS de 1,5" qui signalent immédiatement au specimen-hunter sévèrement burné qu'il a affaire à la lie de l'humanité, voire à ce genre de zazou que l'halieutisme technico-commercial bien calé dans son Calvin Klein coloris jungle-commando considère comme une menace pour l'image publique de la pêche du futur de l'avenir de demain. Sinon, je t'aurais monté tout ça en Donkey Rig lilliputien et on aurait grimpé plein pot dans la stratosphère de l'orgie comptable, non mais des fois !!!


Mais l'homme propose et les vertèbres indisposent. Au bout de presque deux heures de pinsage, j'ai demandé grâce. Presque sept semaines sans pêche, j'ai perdu le rythme. De peur de réveiller la tendinite et de faire péter l'ITT, j'ai lâchement repris le chemin de la maison, revigoré tout de même par une sortie frisquette riche en perchettes. Honnêtement, c'est tout ce que je demande en cette saison.



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