mardi 12 octobre 2021

Promenade Bonzai

Est-il des questionnements plus essentiels qu'enfin se décider à déterminer s'il est définitivement pire d'être tatamisanthrope ou judokasocial ? Ma réponse sera ferme et définitive. Oui, il est en cette vallée de larmes des questionnements plus fondamentaux mais on est pas là pour se prendre la tête ni s'embrouiller avec Thierry Riner, vous ferai-je remarquer avec cet à-propos qui me fait briller dans les dîners en ville. Bref, là n'est absolument pas à proprement parler le sujet. En effet, je fuis, tel un alcoolique récidiviste en défaut de permis le contrôle routier nocturne, toutes ces controverses interminables voire inter-minables qui secouent périodiquement le cocotier du microcosme par peur de voir s'enfuir au loin mes ultimes et ô combien fragiles ultimes neurones au contact de formes de vie primaires, répugnantes et le plus souvent vindicatives au delà du tolérable.


C'est donc pourquoi je m'obstine à arpenter d'un pas lourd quoique chancelant, le souffle court et le youki pressant, les berges d'un filet d'eau étique dès que mes loisirs m'offrent deux heures de liberté. A l'image d'un Candide se décidant à cultiver son jardin, j'y prends même un certain plaisir, reprenant les mêmes poissons au détour de la même bouillée de nénuphars ou de la même pierre descellée semaines après semaines.


Pêche relaxante, évidemment en ultra léger débonnaire, durant laquel les seuls débordements festifs se résument aux tentatives incessantes du youki de me ligoter à grands renforts de laisse les tibias tant il est émoustillé par la densité au centimètre carré d'excréments de canidés à leur mémère trop bien nourris.


Pêche délicate tant les poissons sont proches du pêcheur, embusqués sous les branches baignant dans l'eau ou folâtrant le nez au courant, mais tellement riche en émotions car propice au lancer en balancier sous la canne relevant des raffinements les plus achevés de la technique orientale millénaire pleine de sagesse que j'ai pu apprendre au près d'un grand maître de la discipline. Sur YouTube, certes, mais qu'on ne me fasse pas un procès en manque d'ouverture à la dimension universelle de la pêche à la ligne, zut alors, non mais des fois !!!


En ce qui concerne le youki, tout roule où presque. Il a compris le sens des expressions suivantes "assis", "non" et "fais un pas de plus et ce sera le dernier, petit enfoiré". Je suis totalement conquis par son intelligence. Un peu moins par son sens de l'obéissance mais que voulez-vous, on ne transforme pas un Golden Spaniel en grenadier prussien aussi facilement qu'on serait en droit de l'espérer.


En vérité, je vous le dis, ça fait du bien de pêcher un peu en semaine, à l'arrache, même dans une rigole quasiment à sec où les poiscailles vous voient arriver à 10 kilomètres et où il y a 5 spots qui donnent sur 500 mètres. 



4 commentaires:

  1. Bonjour chère Loutre,
    Ce message pour vous dire que j'aime beaucoup ce que vous faites. :-)
    Je suis également quarantequatreux, en nord Loire. Débutant à la pêche mais je me soigne.
    La lecture de votre blog est instructive est plaisante, l'humour ne gâche rien.
    Amitiés

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  2. Bonjour Braz,

    merci de ton sympathique message. Je suis désormais un peu loin du 44 (même si je m'y arrête dès que je peux) mais si tu habites le nord de ce département, tu n'as pas les moins bons spots à disposition (digue de Vioreau l'hiver, le Don et j'en oublie) et en plus tu n'es pas loin du canal, j'imagine ? Voire de la Vilaine ? :-) Redon, Guenrouêt... Ah c'était le bon temps.

    Quand j'étais ligérien du bas, j'allais souvent sur la Loire, la Sèvre nantaise, la Maine, etc... Aaaah la nostalgie me gagne... 8-D

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  3. Je suis à Sucé-sur-Erdre, j'ai également pêché aux environs de Redon. Pour l'instant seuls les petits cours d'eau me réussissent (des perches, des perches, oui mais du tout petit...). L'Erdre en amont de Nort est "productive", mais pas les grandes étendues comme les plaines de Mazerolles ou la Loire.

    J'ai pu notamment observer la prolifération des écrevisses de Louisiane qui ne nourrissent d'oeufs de poissons, ce qui expliquerait en partie la raréfaction des prédateurs.

    Pour l'instant, je ne sais pas faire la part des choses entre le niveau actuellement bas des cours d'eau que je pratique depuis le printemps, un équipement encore perfectible et mon inexpérience. Je prends cependant plaisir à cette nouvelle activité et la lecture de ce blog est également divertissante et instructive.

    Bonne fin de grand weekend avec, je suppose, encore une session auprès des poissons. :-)

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  4. Ah, oui, Sucé sur Erdre, ça donnait pas mal le port en cette saison quand il y avait un peu de courant, on y faisait de belles perches, un joli sandre de temps en temps aussi, voire des gros poissons blancs qui devenaient fous et tapaient sur les leurres souples (brèmes, rotengles...).

    Mazerolles, faut une embarcation sinon du bord, c'est vite décourageant. Pour la Loire, c'est ardu, il faut prospecter sans relâche (surtout en aval d'Ancenis où on jongle avec les horaires et les coefs de marée) car il y a du poisson à faire même si là on rentre dans la saison pas top (soit grosses eaux troublées, soit eau basse transparente où tu vois ton leurre nager dans 3 mètres d'eau déserte de poissons).

    Entre mai et octobre, tu devrais essayer de temps en temps la Loire à partir de l'amont du pont de Bellevue (île Clémentine), il y a moyen d'y prendre régulièrement du beau poisson.

    Pour les écrevisses, c'est comme les niveaux d'eau dramatiques, hélas, on va devoir s'y habituer. J'ai trouvé des Américaines dans l'Yvette amont en plein PNR de Chevreuse et des Californiennes sur l'Orge et ses affluents. C'est mieux que les Louisiane, certes, mais c'est déjà trop.

    Bonne chance pour la suite de la saison de pêche 8-)

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