Un automne trop tranquille

Disons le sans ambages car la circonlocution confinant à la tergiversation maniérée n'est pas le style de la maison : en ce moment, les moments de liberté pour aller à la pêche se font hélas aussi rares que les instants de vérité contenus dans la déclaration de vol d'un joueur du PSG dépouillé à l'insu de son plein gré par un transsexuel déterminé. Et oui, en cette période d'ordinaire propice à la traque du poisson carnassier retrouvant son appétit après un été interminable, c'est en traînant les inénarrables Tic & Tac et le youki d'élite que j'ai retrouvé l'onde claire.

Pour des raisons intimement liées aux disponibilités horaires, à la sécurité rivulaire (à ne pas sous-estimer quand on connaît les capacités ludiques du trio) ainsi qu'à la hausse du prix du carburant laissant planer la menace d'une gilet-jaunisation rampante s'invitant dans la campagne plébiscitaire, nous sommes condamnés à errer tels des fantômes casaniers le long d'un petit canal peu profond, certes, mais où les petits apprentis peuvent sans trop de mal prendre quelques poissons réconfortants.

On ne s'embarrasse pas de considérations techniques alambiquées. Une chevrotine pincée sur le fil, un petit leurre souple enfilé sur un hameçon à oeillet à hampe droite et zou !!! Les perches ne font pas trop les difficiles. Par contre, l'eau translucide n'aide pas à leurrer les chevesnes pourtant nombreux qui, eux, nous voient arriver à 10 kilomètres avec nos gros sabots.

Entre deux salves juvéniles, j'en profite pour donner aussi dans le pinsage. Il est toujours agréable de prendre quelques poissons en vitesse. Les vacances scolaires sont un bon moment, il est vrai, pour tenter désespérément de transmettre un peu de savoir-faire à des enfants qui sans cela resteraient scotchés devant des écrans les lobotomisant à petit feu afin d'en faire les consommateurs pavloviens de demain, ces ilotes 2.0 dociles et somnambules dont rêvent tous les puissants de ce monde.

Sur ce, je vais retourner à mes activités nourricières en espérant pouvoir sous peu revenir alimenter ce blog avec d'autres alevins farouchement arrachés aux flots furieux. L'espoir fait vivre.