lundi 27 septembre 2021

Walking the Dog, le retour

En ce dimanche douteux, oscillant entre promesses d'éclaircies fugaces et averses orageuses dantesques, j'ai décidé en début d'après-midi de sortir le youki malgré les fluctuations météorologiques précitées. Or il est une chose qui m'échappe souvent mais qui me rattrape par les bretelles avec rudesse, c'est que le peuple a lui aussi ses distractions. A l'endroit précis où je comptais balader le canidé taquin tout en balançant des trucs dans l'eau avec l'espoir inconscient de les voir revenir avec un poisson accroché dessus, le destin avait décidé de placer une sorte de pandémonium de la beauferie américanophile. Ranch gonflage, stand merguez-frites sauce barbecue, groupe de country-music originaire de l'Oise profanant en yaourt l'oeuvre-pie de feu Merle Haggard, exposition de bagnoles assez classes pour avoir été vues dans "Sheriff, fais moi peur", vous comprenez que je n'étais pas loin de chercher refuge au consulat de Corée du nord le plus proche... Après cet échec piteux, j'ai aussitôt enchaîné sur un contre-temps fâcheux. Le second spot envisagé était frappé d'un interdit municipal en raison des risques de chutes d'arbres fragilisés par la sécheresse. Youpi. Va falloir trouver autre chose...


Au bout d'une heure de recherche fébrile, je finis par trouver un accès à la rivière praticable avec un youki en laisse. J'ai à peine le temps d'y prendre une jolie perche que la pluie s'annonce. Le youki, au caractère assez peu trempé à dire vrai, commence à chouiner dès la deuxième goutte tombée des cieux, m'implorant de ses grands yeux larmoyants dignes d'un Léonard Michalon au sommet de sa gloire. Grrrr... J'ai comme qui dirait des envies de silure au vif, si tu vois où je veux en venir, Médor ?


Du coup, je suis obligé de pratiquer la tactique du saut de puce en m'arrêtant quelques minutes sur les accès routiers à la rivière, en laissant le chien mouillé dans la voiture. Ce n'est pas la meilleure option tant ces spots sont poncés. Mais finalement, grâce à un revenant, mon Sigma TAPS "gardon", je ne m'en tire pas si mal.


On va dire qu'on a sauvé les meubles tant ça partait en quenouille cette affaire. Il faut bien avouer que se priver des waders voire du float-tube dans le secteur, ça revient à tremper ses leurres là où tout le département a pêché dans la semaine. Difficile de tirer son épingle du jeu mais quand on se refuse à passer son dimanche après-midi les pectoraux fièrement moulés dans son t-shirt Harley Davidson, les abdominaux vaincus par la Budweiser tendant dangereusement le bas de son blouson en daim à franges, santiags en peau de crotale aux pieds, en s'empiffrant de hamburgers plus gras que l'intégrale des Grosses Têtes en compagnie de Darlene, la serveuse du Buffalo Grill pole-danseuse à mi-temps, à tomber dans son petit bustier panthère, il y a toujours moyen de s'en sortir par le haut en portant haut les valeurs de l'halieutisme décontracté.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire