jeudi 31 décembre 2020

Adieu 2020

L'année écoulée s'est avérée sacrément déroutante. Qui aurait parié un rouble qu'un pholidote taquin revenu dans une sauce aigre-douce allait réussir là où Leonid Bernstein, Michel Bakounine et Daniel Cohn-Bendit avaient lamentablement échoué ? Pas moi en tout cas, je vous l'assure. Alors qu'on nous affirmait que la Décroissance était une utopie criminelle, située entre le malthusianisme à la Pol Pot et l'épicerie bio pour Hansel & Gretel, notre pangolin a suspendu les vols long-courriers, fermé les usines et provoqué des échauffourées picaresques (on s'est quasiment entretués pour les 12 dernières merguez du Auchan d'Evry par exemple !!!) qui ont, j'en suis certain, fait saisir à la plèbe l'urgence d'un Grenelle des Particules fines... Ou pas.

Comme c'est l'usage dans les temps troublés par des épidémies nouvelles, des figures tragiques ont émergé du chaos rampant. Savonarole, par exemple, fut sans doute grandement aidé en l'établissement de sa dictature millénariste par l'explosion de la syphilis qui emplissait alors les cimetières florentins. Loin de moi toute tentative de comparer le Gourou du Lavandou au prédicateur fanatique de la colère divine mais on peut discerner, non sans consternation, les mêmes mécanismes psychologiques à l'oeuvre. De plus, ce choc de contamination a levé le rideau sur l'état mental d'une société aux abois, sans aveu et autant le dire, invertébrée car se répandant partout comme une méduse échouée au premier coup de grisou. De partout se sont mis à aboyer les "Born again" complotistes, brûlant de l'inexpiable flamme qui consume les nouveaux convertis. Concert insupportable et irraisonné dont nous devons nous préparer à désormais supporter les sophismes, les non-sens et les invectives haineuses jusqu'au Jugement dernier (qui ne saurait tarder si j'en crois une partie de ce public captif).

Rayon de soleil dans la grisaille : ce Arbogaster texan qui orne désormais une de mes étagères !!!

A titre personnel, 2020 m'aura vu survivre à la Pangolinose au prix de séquelles assez peu agréables et par la suite battre un douteux record d'ITT sur une année civile (120 jours, honnêtement, je ne m'attendais pas à une telle performance...). Bref, l'année n'a pas comblé toutes mes attentes, voire m'a fortement déçu mais sans toutefois que je me laisse aller à manifester ma contrariété publiquement car vous me connaissez, je suis un gentleman au flegme légendaire, gardant son calme en toutes circonstances, y compris lorsque je décroche un poisson. A ce propos, en ce qui concerne la pêche, on ne peut pas dire que j'ai particulièrement "remboursé" le permis. J'ai assez peu pêché finalement mais j'ai eu sur deux mois à peu de choses près l'occasion de découvrir ou redécouvrir plein de coins sympas sur l'Eure, le Cher, la Seine, les Sèvres nantaise et niortaise, la Loire et même l'Yvette, c'est dire !!!^^

Le Réveillon tragique : "Qui a parlé d'hydrochloroquine avant le dessert ?"

Bref, 2020 de l'avis général restera dans nos mémoires comme une année inoubliable que l'on aimerait pourtant oublier. On n'est jamais content, c'est déplorable. D'ailleurs, doit-on cette année se signer une autorisation d'émissions de voeux du nouvel an ou ceux-ci sont-ils suspendus temporairement en attente de la publication des chiffres du Bonheur Intérieur Brut ? J'avoue que je suis étreint par le doute. En attendant, croisons les doigts et serrons les fesses. Qui sait si d'ici une semaine nous ne serons pas de retour au gnouf pour une période indéterminée qui se révèlera interminable ? Personne ne le souhaite mais connaissant désormais intolérablement mieux nos gouvernants et leurs capacités, on ne peut s'empêcher de considérer cette option comme inéluctable.



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