mercredi 2 septembre 2020

Victimes de la mode

C'est en lisant un article écrit par un jeune et pétulant auteur halieutique que l'évidence m'a frappé : nous ne cessons, nous autres pêcheurs aux leurres artificiels, de poursuivre l'inaccessible étoile, le leurre ultime, le Graal qui répudiera à tout jamais Floppy, Aglia et autres One Up au terminus des dispendieux. Comme l'écrit si justement le jeune Axel, nous consommons sous influence, assommés de stimuli clinquants par la "hype" des réseaux sociaux et orphelins de notre libre arbitre à force de bouffer de la propagande publicitaire depuis notre plus tendre enfance... 


Or ce besoin compulsif d'avoir dans sa musette de pêche LE truc qui peut faire la différence, le sauve-bredouille miracle, l'engin démoniaque dont les autres ignorent jusqu'à l'existence, ce n'est pas une sorte de disposition d'esprit propre à notre époque consumériste. Au temps jadis, quand canotiers, espadrilles et moustaches en guidon de vélo remplaçaient avantageusement casquette retournée, Nike Air et barbichette épilée, dès l'apparition de cette espèce un peu bizarre des adeptes exclusifs de la pêche au lancer (qui n'est pas née avec le smartphone, n'en déplaise aux moins de 20 ans) la nouveauté était déjà source des plus inavouables fantasmes du taquineur de spécimens, trônait en tête de gondole et justifiait de par là même tous les sacrifices financiers.


Pourtant, nous le savons tous, les nouveautés "neuves" ne sont jamais, dans leur immense majorité, que des inventions tombées en désuétude qu'un fabricant malin remet au goût du jour en les parant de l'attrait irrésistible de la découverte. Un exemple parlant est celui des leurres durs américains, je pense particulièrement aux crankbaits vintage, revus et corrigés en versions tape-à-l'oeil et tarifées à la robuste par les Nippons. Comment leur en tenir rigueur quand on sait qu'aujourd'hui bien des marques d'articles de pêche nous refourguent en magasin des moulinets chinois à 4 ou 5 fois leur prix sur aliexpress ?


Pourtant, nous ne pouvons nous empêcher, grands enfants que nous sommes, d'acheter encore et toujours des trucs dont nous attendons monts et merveilles et qui finissent par décorer l'établi ou rejoindre piteusement nos annonces sur le Bon Coin. La liste de ces déceptions serait trop longue pour que je vous l'inflige en ces pages. Cela dit, pour préciser ma pensée, sachez que la plupart de ces flops furent, en ce qui me concerne des leurres japonais d'une esthétique irréprochable, d'une finition parfaite mais qui, inexplicablement, ne déclenchèrent jamais l'hystérie collective des poiscailles mal embouchés de mon coin reculé du Ploukistan occidental.  


Enfin, pour conclure sur une note si ce n'est guillerette mais du moins un tantinet positive, il arrive tout de même que des nouveautés m'enthousiasment et recueillent mes suffrages francs et massifs. L'exemple le plus récent qui me vient à l'esprit est le Power Tail de chez Fiiish. Sans trop m'aventurer à jouer les Madame Irma du Rapala, je crois que celui-ci durera. Toutefois, je dois avouer que la plupart du temps, je pêche avec des vieux briscards qui ont fait leur preuve, ne laissant pas vraiment leur chance aux nouveautés (à l'exception de certains leurres souples). Je dois vieillir. Je me calme apparemment sur l'achat compulsif. Tant mieux. Mes étagères du coin pêche sont pleines.




4 commentaires:

  1. Je connais bien le jeune auteur dont vous parlez au début de votre article mais hélas je suis au regret de vous dire qu'il pétule de moins en moins, surtout après son séjour à Vouglans. Déjà lorsque je l'avais traîné sur mes lacs de feignasses du sud sa légendaire pétulance en avait pris un coup mais là elle est au plus bas... Heureusement que la lecture de vos récents déboires médicaux lui a redonné provisoirement le sourire! Vivement votre greffe de moelle osseuse et ses inévitables complications pour que nous retrouvions tous notre bonne humeur, sacré farceur va!

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  2. Valétudinairement, je ne réplique point aux assertions malveillantes émanant d'un type sentant le rosé de basse extraction, l'huile de moulinet préhistorique et chaussé, m'a t'on dit, d'espadrilles plus douteuses que le CV d'un député varois. Cela établi, permettez moi de voler au secours du jeune Axel qui lui sait ce que c'est de se battre contre la boue, la pluie et la bredouille par temps polaire.

    Ce fier représentant de l'URNE n'est pas un de ces méridionaux truculents, certes, mais plus portés sur l'anisette que sur l'effort. Je ne vous imagine pas un instant, Polo, vous battre à mains nues contre des ragondins hargneux ou des randonneuses allemandes libidineuses !!!
    Chez nous autres, fiers Hommes du Nord élevés à la taloche et l'hydromel, on ne rend pas un culte à la sieste éthylique bercée par les élytres d'insectes feignants !!!

    Non, monsieur, chez nous, des embruns de Bretagne aux terrils de la Sarre, on bosse, on va à Terre-Neuve chaluter de la morue, on élève des antennes relais en granit comme le faisait nos ancêtres ou on descend à la mine ramener le charbon que vous gaspillerez éhontément pour cramer vos merguez LIDL pendant vos orgies estivales entre centristes avinés, honte à vous !!! Risquer le coup de grisou pour un pareil grippe-sous... Fatalitas.

    Benoît Hamon, reviens...On chantera en choeur les Corons en se finissant au Boulaouane !!!

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  3. Alors 1: les cigales n'ont pas d'élytres hélas, et 2 c'est là qu'est l'os, si l'on en croit certains individus de petite taille au crâne dodelinant. Mais peu importe. Je vois que la maladie, au lieu de vous divertir et de vous apporter les bienfaits de la sagesse et du discernement ne fait que renforcer chez vous cette tendance à l'hystérie qui vous caractérise.
    je vous fais savoir aussi qu'il y a 20.000 ans, l'ouverture du détroit de Béring par les glaciations a permit à mes ancêtres de foutre une branlée aux derniers rejetons débiles des Néandertaliens dont vos ancêtres faisaient partie. Je sais, c'est pas glorieux de faire partie de la déco de la grotte de Lascaux sous forme de pendentif mais c'est ainsi....
    En même temps vos gamètes congelées dans les laboratoires du MODEM m'amadouent, je ne désespère pas un jour de créer un clone parfait entre vous et une rageuse chèvre Sarkosiste. Après tout, science sans conscience n'est que bénéfice pour l'âne.
    Pour Benoit les choses sont claires, ses oreilles sont désormais bien rangées dans le coffre-fort de Julien Dray donc tout va bien.

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  4. Les deux oreilles et l'aqueux vous voulez dire ? Car Julien Dray, il a un peu les grandes eaux de Versailles dans la tête alors que Benoît aurait fait une carrière remarquable à la NSA s'il avait su mettre un peu de coca dans sa Jeanlain.

    Quant à mes ancêtres prognathes, hirsutes et querelleurs, sachez que je ne les renie point. Ils ne brillaient pas par leur sens de la répartie mais ils valaient bien Johnny Cadillac quand il s'agissait de rosser un mammouth.


    Et puis vos plaisanteries scatophiles à la limite de la compréhension de l'électorat trumpiste ("les crottes de la squaw"...Non mais des fois... On a fait la couverture de Valeurs actuelles pour moins que ça !!!), gardez les pour les prochaines élections et les fins de banquet afférentes !!!

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