dimanche 26 août 2018

Un avant -goût d'automne

Toujours chic et de bon ton, la cuillère tournante vintage est propre à mettre une sortie de pêche sur de bons rails !!!^^

Assommé par la torpeur d'un mois d'août déterminé à pousser toujours plus haut le curseur de l'autocuiseur anciennement nommé planète Terre, je n'ai pas vraiment été archi-motivé pour cuire au soleil en sniffant de la cyanobactérie séchée à la tonne. C'est le moins qu'on puisse dire même. Mais quand on est un obsessionnel de la traque intensive de la perchette, à un moment ou à un autre, le faux-pas nous guette. C'est ce qui m'est arrivé en ce dimanche après-midi. Plutôt que de comater devant un derby de banlieusards londoniens de seconde zone (Watford-Crystal Palace, l'ordalie des protège-tibias sur gazon gras, youpi^^), je me suis secoué un minimum afin d'aller taquiner en mode léger les petits poissons de la Loire, vu qu'ailleurs, c'est un peu mort jusqu'au prochain alevinage…

L'orgie de chevesnes pas énormes a continué toute la séance...

Après moult péripéties routières (dont la moindre ne fût pas de constater que le spot initialement visé s'est transformé en camping sauvage me poussant donc à ne pas vouloir déranger plus que ça les nouveaux occupants), j'ai fini par jeter mon dé velu  dévolu sur un coin d'ordinaire plus accueillant en automne mais qui, par rapport aux horaires de marées du jour, m'a paru tout à fait indiqué alors que je me retrouvais à devoir improviser en urgence...

La petite perche, notre fidèle amie, celle qui sauve la bredouille ou assure les scores-fleuves.
Et bien pour une fois, la solution de repli s'est avérée judicieuse. Incroyable. Grâce aux rafales d'un vent de nord-ouest soutenu, les poissons, retrouvant un taux d'oxygène dissous correct sans doute, se sont déchaînés sur les artifices proposés par mes soins...
Ah ben quand même, un chevesne un poil plus gros que les autres.
Le phénomène est allé jusqu'à me rappeler les grandes frénésies automnales du bon vieux temps, "çui qu'est partu et qui r'viendra pu" comme aurait pu le brâmer  en stances de sa mélodieuse voix éraillée par 45 ans de pratique de la Gitane bleue un de ces poètes locaux trop tôt arraché à notre affection et aux Arts & Lettres par une dilection appuyée envers le Gamay et les filets de mulets aux PCB revenus dans une vieille poêle en amiante...
Le chevesne qui a eu chaud en se faisant croquer sur le chemin du pêcheur après s'être piqué sur ma cuillère-maison.
Pensez-donc... Une bonne quarantaine de poissons en à peine deux heures de pêche, ça faisait quelques temps que ça ne m'était pas arrivé. Quasiment deux mois en fait, comme le temps passe…

Le petit bricolage maison a passé haut la main le crash test du prototype. 
La satisfaction est d'autant plus au rendez-vous qu'environ la moitié des poissons pris l'ont été avec un leurre que j'ai fabriqué cet été à titre expérimental. Il n'était sorti jusqu'ici que durant l'expédition de Noirmoutier de sinistre mémoire mais il a su au gré des flots du fleuve sauvage conquérir mon cœur et ses lettres de noblesse en poinçonnant les badigoinces de tous les poiscailles du secteur !!!^^

De conception minimaliste, il se compose tout bêtement d'un axe en corde à piano terminé par une boucle puis lesté d'une forme de poisson en plomb (au départ un casting-jig aliexpress qui n'a jamais su me convaincre de ses qualités^^) et complété par une palette de cuillère n°2 montée sur un étrier. On ferme par une boucle le brin de corde à piano restant et voila… Pour 3 francs 6 sous, me voila propriétaire d'un leurre efficace, au prix de revient dérisoire et que j'ai du coup pas peur du tout du tout d'exposer à des lancés aventureux au ras des arbres morts ou au milieu des caillasses. Soit où sont les poissons en règle générale...
N'oublions pas l'honorable comportement d'un autre leurre-fait-maison qui, plus léger, était pourtant un tantinet moins adapté aux venteuses conditions du jour.
Perches, chevesnes, ides mélanotes et même un petit aspe ont pris le temps d'y mettre un coup de museau, histoire de lui apprendre un peu les subtilités hiérarchiques de la chaîne alimentaire. J'ai même  failli ramener un brochet qui a chopé au vol un petit chevesne qui se débattait au bout de la ligne mais qui a fini par lâcher après avoir bien amochée sa proie.
Tout ce que j'aime : une partie de pêche où je dois improviser quitte à faire quelques kilomètres supplémentaires, un leurre-maison à tester qui cartonne rendant ainsi grâce à mes bidouillages pas toujours judicieux et au final un poisson pris toutes les 3 minutes… Score honorable mais qui aurait pu s'avérer dantesque sans le vent fripon, mon réglage de frein de moulinet plutôt aléatoire et mon inattention coupable qui m'ont fait louper un nombre assez considérable de touches...

Bref, dans l'absolu, tout ça n'est pas bien grave. L'essentiel, c'était de retourner à la pêche dans un état d'esprit positif après plusieurs semaines à errer de flaques en flaques dans les vapeurs ammoniaquées des rivières en train de mourir à petit feu dans une assourdissante indifférence...
Halleluiah !!! Enfin un aspe !!!^^
Désormais, le choix va être simple quant à mes prochaines destinations de pêche. Le plus difficile, comme toujours, sera de trouver le temps d'aller faire le zouave en pataugeant dans les vasières tout en défiant sans complexe la Bredouille… A priori, ça reste encore dans mes cordes.




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