Cela faisait presqu'une année entière que Benoit n'avait pas eu le redoutable privilège de m'accompagner en une virée épique sur les berges empierrées du Fleuve sauvage dont le nom ne vous dirait rien. Si mes souvenirs sont exacts, d'ailleurs, il ne s'était pas privé l'an dernier de berner un aspe tout à fait correct pendant que je me contentais d'un Pin's "record" avant que nous ne nous retrouvions tous les deux à devoir affronter la réalité, en l'occurrence des leurres transformés en jardinière dès leur entrée dans l'onde claire grâce à un mystérieux bloom algal n'ayant ABSOLUMENT rien à voir avec une certaine agriculture productiviste...
Cette année, miraculeusement, nous sommes pour l'instant épargnés par le phénomène. Enfin, au moins en ce qui concerne la Loire. Pour les bassins versants de ses affluents, c'est hélas une autre affaire. C'est donc sous le souffle rafraîchissant d'un petit vent d'est mordant dès potron-minet ou presque que nous entamons les hostilités. Au bout de quelques lancés, paf, je sauve la bredouille en prenant une perche avec le bricolage-maison qui a remporté un succès massif dimanche dernier.
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L'Astuce du Jour. Le petit leurre souple aliexpress en coloris caca d'oie. Un incontournable en eaux claires. |
Hélas, ce poisson n'est pas suivi par d'autres. On insiste un peu puis devant notre insuccès manifeste et les eaux translucides vides de monstres suiveurs, on se transporte un peu plus loin. Quelle erreur. Car en ces lieux, Benoit retrouve son légendaire Mojo. On ne l'arrête plus !!! Alors que je dois déployer des trésors de sournoiserie pour piquer une perche et un brocheton, Monsieur enchaîne avec un flegme imperturbable aspes et chevesnes aux petits leurres de surface pendant que je dois me contenter de suivis dédaigneux de la part de poissons manifestement rebutés par mes leurres. Snif.
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Une des (innombrables) victimes du Sieur Benoit, le Mozart ligérien du Towadi. |
Trop, c'est trop. Tirant prétexte d'une manière certes peu honorable mais en tout cas efficace du fait que j'ai oublié ma casquette chez moi et que le soleil qui monte en cette fin de matinée cause des reflets tels sur mes lunettes que j'en suis aveuglé, j'arrive à nous faire quitter le hotspot pour une zone commerciale propice à l'achat d'un couvre-chef à un prix raisonnable. Ouf. Là, j'ai le temps de reprendre des forces pour l'après-midi qui s'annonce dantesque en raison de la brusque montée des températures.
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Peu glorieux mais toujours apprécié des perches même par temps chaud, ce petit Swing Impact aliexpress... |
On décide alors de se faire une pause sandwiches au bord de l'eau. Le coin que je propose s'est bien ensablé cet été mais pendant que nous devisons, nous voyons quelques chasses éclater. Oh, oh, ça mérite bien un ou deux coups de leurre. Bien nous en prend puisque quelques perches et brochetons se laissent abuser par notre immense talent de vieux briscards blanchis sous le harnois et arborant fièrement comme titre de gloire une couenne un peu roussie par le soleil et beaucoup par l'usage immodéré de Gamay de basse extraction…
Emportés un tantinet par notre enthousiasme, nous passons peut-être un peu trop de temps à harceler les pauvres poissonnets du bief avant de nous reprendre et de nous diriger vers le spot où j'ai "cartonné" dimanche. Or s'il est une chose bien établie en matière de pêche à la ligne, c'est que les conditions de pêche changent complètement si la direction du vent n'est pas la même et/ou les températures chutent ou montent fortement… Dimanche, le vent était nord-ouest et la température ressentie d'environ 20°C. Mardi, le vent est d'est et la température flirte allègrement avec les 30°C...
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Les leurres souples du jour auront été sans contestation aucune les "Swing Impact" aliexpress… 1 euro les 50, what else ? |
Le même spot devient donc BEAUCOUP plus dur à pêcher. Les poissons sont toujours là. Mais l'eau légèrement troublée de dimanche est pour le coup cristalline et les températures caniculaires ont poussé les perches à rejoindre leurs abris. Elles ne chassent plus à courre comme des folles. Il faut les débusquer avec méthode et cela prend du temps. Quant aux chevesnes, à part quelques petits suicidaires, ils restent à traînasser en surface, amorphes, limite indifférents au passage de ma petite cuillère-maison qui les rendait dingues il y a deux jours...
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Sur cette photo parlante, on constate que les spécialistes ligériens
n'hésitent pas à se mouiller dans leur insatiable quête du spécimen...
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Mais heureusement, malgré toutes ces difficultés qui auraient pu sembler insurmontables à un débutant tétanisé par la timidité, ces péripéties deviennent de simples formalités pour des tabasseurs de pin's de notre niveau^^… C'est donc bronzés, trempés et pleins d'allégresse que nous avons pris le chemin de retour vers la grande ville en n'attendant plus que les températures baissent un peu, que les nuages reviennent et qu'on puisse sortir les cannes MH, histoire d'enfin causer sérieusement aux gros aspes.
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