jeudi 21 juin 2018

Chaude soirée

Une soirée caniculaire avec une seule attaque en surface...
A l'issue de plusieurs semaines de temps maussade voire apocalyptiquement pluvieux, la première journée de chaleur du mois avait de quoi intéresser le pêcheur désireux d'enfin se payer une grosse tranche de leurres de surface disparaissant dans une gerbe d'eau, gobés par des poiscailles ayant perdu toute mesure... Hélas, alors qu'arrivé sur le coup de 19 heures au bord de l'eau, je m'esquintais la tendinite à jouer du popper au ras des branches basses en quadrillant sans merci tous les recoins de la rivière, il ne m'a guère fallu beaucoup de temps pour constater que ce n'était pas encore l'heure du topwater décomplexé. Seule une perchette empathique a daigné honorer mon "Chubby Pencil" chinois durant ces 30 minutes d'escrimage en pure perte...

Le troisième leurre essayé est le bon : une bonne vieille ondulante vintage offerte en mars par Monsieur Mailloche.
Mais, fort heureusement, il est parfois des inspirations qui préservent la victime éplorée d'une bredouille annoncée d'avoir à subir les ravages d'une longue soirée passée à se faire bouffer par les moustiques sans voir la moindre touchette d'alevin suicidaire tout en suant comme un porcinet enfermé dans un sauna. En fouillant fébrilement ma musette à la recherche du leurre-miracle capable de sauver les meubles, je tombe sur une des petites ondulantes vintage que m'avait généreusement offert le Bourreau de la Boutonne !!!^^

Destinées à l'origine à la pêche de la truite (du moins je l'imagine ?), ces ondulantes sont équipées de deux petits triples solidaires du leurre. Difficiles à changer pour des simples. D'autant que je n'aime pas (c'est mon côté sournoisement conservateur) tripatouiller des leurres antiques. Par contre, les contemporains (ou leurres en toc pour les initiés), je n'hésite pas à les customiser. Bref, revenons au récit épique de cette soirée étouffante durant laquelle j'ai incarné pour les cucilidés du cru la forme la plus proche d'un Hippopotamus sur pattes offrant un repas gratuit aux 3000 premiers clients...
Restons factuel : les perches du coin n'ont sans doute jamais vu une ondulante. C'est l'orgie. Seul bémol, les poissons se piquent bien mais un peu n'importe comment. Je n'ai pas pris le temps d'écraser les ardillons de l'ondulante, aie... Je prends en très peu de temps beaucoup de poissons mais autant le dire de petite taille. En même temps, il fait encore très chaud... 

Il me faut descendre en waders sur quelques dizaines de mètres pour prendre des perches plus conséquentes (et surtout décrocher la plus grosse sur une faute d'inattention en frappant une branche basse avec le scion de ma canne en ferrant... Quel boulet). Il est l'heure de remonter en voiture et de changer de spot...
Sur ce petit seuil malheureusement trop bien connu des viandards du vignoble, seules 3 perches se laisseront prendre à l'ondulante-vintage du Maillochistan.
Le changement n'aura pas les effets bénéfiques escomptés. Certes, il y a moins de moustiques mais niveau poisson, c'est un peu la misère. Je ne pique que 3 pauvres perches, toujours à l'ondulante vintage miracle, alors que le spot a tout pour lui : étendue, profondeur et oxygénation. Bon, il a sans doute été bien viandé depuis le 1er mai aussi...

Je tente un troisième spot dans l'urgence et là, l'eau est encore haute et teintée, le courant fort et un de ces intellectuels que le monde entier nous envie a barré le seuil avec quatre cannes posées à 5 mètres en aval, attendant d'estourbir le repas dominical tout en tirant sur sa clope. Il va l'attendre longtemps son beurre blanc. Tant mieux !!!^^

Du coup, je n'ai plus le  choix. C'est retour à Mosquito Land. Le soleil est passé derrière les arbres. La rivière est toute en quiétude. Et c'est reparti avec l'ondulante... Incroyable mais vrai, les touches s'enchaînent sur le spot que j'avais pourtant ratissé pendant une heure avec le même leurre. Il suffit d'alterner les modes de récupérations pour que ça tape à chaque lancer ou presque...


Proprement hallucinant de constater qu'un leurre métallique à la conception antédiluvienne (pour la psyché de nos zébulons youtubeurs de la dernière averse  au moins...) puisse à ce point permettre à l'heureux pêcheur en possédant un exemplaire d'enquiller les perches à une cadence évoquant celle des attaques du pouvoir macroniste envers la justice sociale...


Cela dit, pendant que je pêche, le Rastignac du Touquet et sa déplorable clique de suce-boules, je m'en soucie autant que de ma première Kanterbrau tiède. Car je pêche, moi, môssieur. Je ne me la pète pas en rabrouant courageusement, entouré de mes 25 gorilles, un puceau chevelu de 14 ans ayant juste voulu faire le malin pour emballer Cindy à la boum de Kévin. Rescotche donc ton slip, Manu, et calme un peu sur le jeu de rôle. T'en deviens grotesque. Imagine-t'on sérieusement le général de Gaulle faire la leçon à un ado en public ?^^
Une perche qui a eu chaud aux plumes et a survécu à un violent coup de bec...
Bref... Pendant ce temps, profitant éhontément du crépuscule pour améliorer comptablement ma performance (j'adore, ça fait grave sponso^^), je finis par me résoudre à changer l'ondulante magique pour utiliser quelques leurres souples. Car il y a un moment où, même bien énervées, les perches, à force de les remettre à l'eau ou  de les décrocher dans mes bottes, elles en arrivent à se douter un peu de l'arnaque.
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C'est sur une série de perches ainsi que de piqûres de moustiques que se terminera cette escapade vespérale très productive autant qu'improvisée. Je n'ai pas tenu les comptes mais sur les sorties de juin, je dois atteindre un total de poissons pris assez impressionnant et pour tout dire, complètement inédit pour le secteur pêché. Comme quoi, dès qu'il y a un peu d'eau, ça facilite la pêche, on dirait...


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