mardi 29 mai 2018

Un essai transformé

Mon délire obsessionnel du moment : je vois des Spincher Sébile partout !!!^^
La vie n'est pas seulement courte, souvent pénible et entrecoupée de rediffusions intempestives d'épisodes de Julie Lescaut dont les bandes auraient dû, ne serait-ce que par respect pour les générations futures, être incinérées dans les sombres dédales des sous-sols de l'INA. La vie, cette ingrate, nous pousse parfois à notre corps défendant dans les affres des questions métaphysiques les plus austères. Les exemples de ces introspections périlleuses sur le Sens de la Vie, l'Amour, l'existence de Dieu ou la supériorité intrinsèque du 4-4-2 sont innombrables et assurent le plein emploi à tous ceux qui font profession de blablater pour blablater en adoptant un ton d'une pédanterie quasi-universitaire afin d'enfiler les platitudes à une cadence que n'aurait pas reniée ce bon vieux camarade Alexei Grigorievitch Stakhanov... Une société dont les lois rendent légal le simple fait de rémunèrer quelqu'un comme Christophe Dugarry (8 buts en 55 sélections en bleu...) pour qu'il traîne plus bas que terre Olivier Giroud (31 buts en 72 sélections...) et qu'il en fasse publiquement à titre préventif le responsable principal de notre désastre russe programmé le plus achevé depuis 1812, vaut-elle d'être défendue les armes à la main ? Comment se fait-il qu'il a suffit à Serge Dassault de décéder pour n'être plus dans la mémoire de poisson rouge aphasique des journalistes autorisés à causer dans le poste en mode de mortuis nil nisi bonum qu'un bon vieux Papa Gâteau tellement gentil tellement prévenant avec ses ouvriers que l'idée de trahir sa bonté paternelle faisait pleurer de honte les délégués syndicaux à chaque sournoise tentative de débrayage téléguidée par le Komintern ?^^ J'avoue que je n'ai pas encore de réponses fiables à ces interrogations dont la vacuité n'échappera pas, j'en suis convaincu, à un éventuel observateur assidu de ce blog assumant d'être à la fois un adorateur du CAC 40, des chasseurs-bombardiers made in France ainsi que de Karim Benzéma... 
La Veltic, c'est pas du toc !!!^^
Heureusement, ce matin, nul besoin d'un doctorat en philosophie pour saisir les données du problème. Cette semaine, tout est ligué contre ma frêle personne pour me priver de ce dérivatif indispensable à mon équilibre psychique que constitue la pêche à la ligne : emploi du temps et orages, ô désespoir, apparaissent comme deux obstacles insurmontables. Sauf que quand il s'agit de gratter dix minutes de pêche en plein coeur d'un programme millimétré, je suis 7ème Dan (même s'il me faut quelques fois subtilement arranger la chronologie de mes vadrouilles subites afin d'éviter d'encourir les foudres des autorités^^). Mon itinéraire pour cette matinée chargée me fait passer non loin de la DDFG... Oh, je sens bien une queue interminable à la Poste et une invasion de retraités en déambulateur sur le chemin du retour^^... Le temps de balancer dans le coffre, une petite boîte avec un minimum de leurres, ma canne Berkley "réparée" tant bien que mal et mon petit Mitchell 204S, me voila parti pour dissimuler un quart d'heure d'évasion halieutique au milieu de mes tâches journalières... Je suis un génie du crime^^.

Un cauchemar de Rod-Builder (comme on dit maintenant^^). Mais bon, ça pêche donc ça me va.
Arrivé à la Poste, je suis le seul client. Le truc improbable... Génial. Je règle mon affaire en une minute et je fonce vers la rivière. Oh non... Les niveaux sont bas et l'écluse est ouverte, crachant en un flot tumultueux les eaux tombées furieusement ces derniers jours. Grrr... Je monte une cuillère vintage d'un rouge encore bien pétant afin de tout de même tester le Mitchell en action. Premier lancer, attention Houston... Paf, premier poisson. Une fort jolie perche (voire magnifique pour les standards locaux...) a englouti l'engin métallique. Plus de peur que de mal, les ardillons écrasés me permettent de la remettre à l'eau sans dégâts notables. Je reste quelques minutes supplémentaires sur le poste, sans trop de conviction, avant de retourner à mes obligations du jour, comblé par cette halte rapide au bord de l'eau conclue par un poisson sympa pris sur une canne réparée comme j'ai pu et ornée d'un petit moulinet au charme rétro datant d'une époque lointaine où on pouvait encore situer le Parti socialiste à gauche sur l'échiquier politique sans avoir à réprimer un rire nerveux...


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire