jeudi 8 juin 2017

Reprise partielle des activités...

Ah, comme le temps passe !!! Déjà trois semaines que je n'avais point trouvé de quoi vomir mon fiel sur les pages blanches virtuelles de ce blog pour atrabilaire furibard. En effet, entre temps pourri et coup de chaleur, je suis allé ces dernières semaines à la pêche à peu près aussi souvent que Donald Trump s'exerce à l'autocritique et aussi sérieusement que Pénélope Fillon a préparé son dossier de liquidation de retraite. Ce qui, vous en conviendrez avec moi, ne facilite guère l'étalage narcissique d'exploits halieutiques, d'ailleurs, en l'espèce, aussi inexistants que les chances de survie du Parti socialiste au delà du prochain week-end...

La première escapade a tourné court : un coup de float-tube pour rien. Les coutures de mes vieux waders Caperlan ont fait eau de toutes parts au bout de quelques coups de palme pourtant prometteurs ; me contraignant du coup à une retraite en bon ordre, certes, mais mon slip Kangourou-vintage Thermolactyl, hommage aussi sobre que discret aux glorieuses années Pompidou, a fini ravalé au rang de serpillère. La seconde fois m'a vu passer proche de l'AVC en constatant qu'un de "mes" spots avait été colonisé par nos amis les viandeurs aux engins. Il paraîtrait que ce serait pour "protéger plus" qu'ils auraient le droit de "prélever plus". Droit accordé par un gars qui sait ce qu'il fait vu qu'il est préfet... Misèèèère... Et on s'étonne encore de l'état du pays... Bref, finissons-en avec la complainte, en concluant par la sortie matinale en compagnie de mon fidèle séide, le Padawan pétulant. Sous une bruine tenace, la truffe revigorée par un vent frisquet, accompagnés par le son poétique d'une techno à la fine harmonie évoquant la préparation d'artillerie de l'Offensive Nivelle, émanant du camping-car d'un trio d'adulescents ignorant le pathétique, la bienséance et réveillant peu à peu le Francis Heaulme (voire le mélomane contrarié^^) qui sommeillait en moi, seule la découverte de quelques exemplaires d'une espèce en voie d'extinction (et d'un Shad Herring Prologic^^) provoquera l'espace d'un fugace instant une sorte de joie sur nos visages fripés par les intempéries, la déception et la certitude d'être les innocentes victimes du "Bonne pêche !!!" lancé précédemment par un mauvais plaisant peu au fait des us et coutumes de notre confrérie...
Si l'on y adjoint cette tendinite aussi sournoise que tenace qui me pourrit la vie depuis quelques semaines, ça commencerait presque à virer au pénible. C'est pourquoi je me devais de réagir en faisant face au marasme avec courage, résolution et quelques cuillères tournantes numéro 1...
Ce soir, pour une reprise d'activité en douceur, j'ai privilégié les circuits courts vu que j'éprouve encore des difficultés à tenir un volant (ziva le débris...). Premier lancer, premier poisson. Oh non, enfer et pute en faction... La malédiction... Deuxième lancer, rien... Ah ça, je vous l'avais bien dit que c'était dans l'horoscope de Télé-Z, ça, madame Michu !!! Heureusement, au troisième lancer, la forme revient.
Luminosité changeante, vent rafraîchissant un peu l'eau trop basse pour la saison, les conditions sont optimales pour un pinsage d'anthologie en toute quiétude. Pas un pêcheur à l'horizon, avec de temps à autres, un héron ou un martin-pêcheur comme seule concurrence, c'est du billard...
Pour pimenter la promenade, je décide de changer de leurre toutes les 5 prises ou tous les 10 lancés s'il n'y a pas d'attaques. La Mepps n°1 AGLIA points rouges et le Countdown Rapala en coloris perche remportent tous les suffrages sur le premier spot. Arrivé au second, je déchante. Il y a, garés sur place, trois véhicules terrestres à moteur exhibant assez de savantes marques de tuning pour que je devine que leurs passagers appartiennent à une élite assez bien placée sur l'échelle de l'évolution... A vue de nez entre Rantanplan et une endive.
Qu'à cela ne tienne !!! Poussons un peu plus loin la randonnée. Finalement la bande de joyeux vifeurs m'a rendu un fier service sans le savoir. Au lieu de m'escrimer sur un spot ultra-viandé pour éventuellement sur un malentendu prendre une ou deux perchettes, je m'offre deux heures de pur bonheur champêtre en cartonnant sur un bief où j'avais toujours eu la flemme de m'aventurer...
On donne dans les sommets du récréatif. Une de mes cuillères-maison faite à la base d'une palette récupérée noircie et décapée au vinaigre de vin blanc (vieille recette indienne et secret de trappeur^^) y va de son quota. Hélas, la fête est quelque peu ternie par le décrochage du steack du jour, un chevesne vraiment grassouillet, entièrement de ma faute car j'avais oublié que mon T-Pivot Jackson était désormais équipé de simples sans ardillon. Fatalitas !!!
Le vrai bonheur à la pêche : la tranquillité...
Un poil vexé par ce raté, je repasse aux valeurs sûres. Mais je dois me rendre à l'évidence : le remue-ménage causé par la bagarre avec le gros chevesne a calmé les ardeurs de tout ce petit monde, mis à part les jeunes individus toujours prêts à ouvrir leur gueule sans discernement...
Je remonte donc la rivière en grattant à la superficielle les "trous" (c'est à dire les zones profondes d'au moins 30 centimètres...) en espérant y trouver une perche ou deux...
La moindre racine et la plus petite bouillée de nénufs abritent leur garnison de zébrées qui s'y calfeutrent des hérons cherchant à caler leur petit creux. Ma quête continue donc sans faillir à grands renforts de cuillères tournantes vintage ou maison^^.
Alors même que je n'y croyais plus, au moment où je m'apprêtais à changer de spot pour les ultimes instants de la sortie, une ultime prospection d'un radier moins profond qu'une pensée de Cyril Hanouna me donne la joie de quelques poissons au T-Pivot qui brise ainsi le maraboutage de l'hameçon simple... Hourrah !!!
On y croyait plus à dire vrai. Bien, c'est pas tout ça mais ça fait déjà quelques dizaines de perchounettes au compteur et toujours pas de chevesne alors que c'est (trop) souvent cette espèce qui constitue la ou les plus belles prises des sorties estivales. Il me reste une heure, je sais où aller pour trouver du cyprinidé amateur d'alevins...
Aie caramba... Encore raté. C'est reparti pour une série de perches à la fameuse Aglia Mepps à points rouges trouvée jadis sur les bords de la Sèvre et qui m'a depuis rapporté des centaines de poissons. Pas un chevesne à l'horizon jusqu'à ce que le soleil darde ses derniers rayons...
Enfin !!! Bon, c'est sûr, ce n'est pas un monstre mais ça me change des perchettes. C'est d'autant plus appréciable qu'il s'est fait attendre, le bougre. Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, quelques mètres plus loin, je conclue les débats par le frère jumeau...
Plein d'enthousiasme, je tente le triplé en lançant ma Mepps légendaire au ras d'un tombant encombré de végétation et là... C'est le drame. La cuillère reste accrochée à une saloperie quelconque, le fil casse et elle tombe au fond de la rivière. Malgré mes recherches fébriles écourtées par la survenue de la nuit, elle est toujours portée disparue. Elle est donc mon deuxième leurre perdu depuis l'ouverture après la perte d'une copie de Swing Impact plantée dans une racine immergée. Sic transit...


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