Il reste encore quelques jours avant la nouvelle année, j'en conviens, mais je crains fort que le retour offensif des froidures ne soit le petit truc en trop qui me force à rester au chaud médire sur mes contemporains et leurs coupables faiblesses. Ce matin, en un baroud d'honneur pathétique, j'ai dit sans doute adieu aux berges pour l'exercice 2025. Pensez donc ! Une heure et demie sur un micro-spot à secouer à la minimaliste catatonique un Tanta 25, est-ce que ça peut encore faire rêver la jeunesse ? J'ai bien peur que la réponse soit négative. Malheureusement, je n'ai ni le temps ni l'envie d'enquiller les verstes pour me retrouver de toute manière où que j'aille devant des rivières plus ou moins chocolatées.
Unité de lieu, donc. L'eau est montée, s'est teintée, le ciel est bas, d'un gris funéraire, le froid picote mes mains délicates, on est en plein dans le drame social ou je ne m'y connais plus. Prenant pleinement la mesure de ces conditions de pêche indignes, je décide avec une lucidité peu commune de m'adapter. Une cendrée délicatement pincée sur le nylon arachnéen de mon bas de ligne, un hameçon de taille 16 et comme je le disais plus haut, un Tanta 25 comme apéricube à alevins. La méthode des champions.
Certes, j'entends bien, cela n'est pas d'une élégance folle. Niveau décence, on est plus proche de Roselyne Bachelot sous MDMA au défilé Desigual que de Bernard Cazeneuve à un enterrement d'expert-comptable dépressif. Mais tout cela possède un je ne sais quoi de transgressif particulièrement plaisant pour un malandrin de ma condition, voyez-vous. Après je ne vous cache pas qu'on arrive assez vite à atteindre les limites de l'exercice.
Ce matin durant cette rapide session, les perchettes étaient en feu et les poissons blancs visiblement absents. Seul un gardon aventureux s'est laissé aller jusqu'à goûter un des mini-shads en pot que je compte proposer à la goinfrerie des gobies de l'estran cet hiver. Oui, je sais, je suis une nouvelle fois possédé par mille projets halieutiques plus ou moins honorables mais dont seule une infime partie se verra réalisée l'an prochain.
Au terme d'une impressionnante série de perchounettes, je finis contre toute attente par ferrer le Monstre du Spot, une Bête terrifiante aux mensurations de légende (elle devait sans doute titiller la barre mythique des 20 centimètre...). Il était donc temps d'admettre que le changement de direction du vent, passé dans la nuit à Est-Sud-Est, n'allait pas dans le sens d'une partie de pêche réussie.





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