En reprenant en douceur le flux valétudinaire de mon existence de mollusque stipendié quoique chichement si l'on y songe, après un week-end des plus casaniers, j'étais loin de me douter que, poussé par on ne sait quelle pulsion inattendue, j'allais retourner à la pêche dans deux des petites rivières du secteur un tant soit peu revigorées par les pluies récentes.
Au premier arrêt, un sentiment de colère mêlé d'envie de meurtre saisit mon corps frêle de bureaucrate pusillanime. Un type pêche MON spot. Le scélérat. L'ordure. L'hitléro-wokiste. Devant un tel manque de savoir-être, je décide donc d'être veule comme un socialiste et de changer de bassin versant tout en articulant à mi-voix des imprécations démoniaques à l'encontre de cet ignoble fâcheux.
J'enquille dans la douleur une quinzaine de kilomètres supplémentaires afin de changer de bassin versant. En pure perte, malheureusement, car les autoproclamés premiers écologistes de France ont déversé tellement de lisier en amont qu'une véritable marée verte rend toute pêche inefficace en transformant chaque lancé en récolte de salade. Fin mars. Voilà qui promet...
Après avoir pris conscience de l'inanité de mes efforts, il m'a bien fallu ouvrir les yeux et me rendre compte de l'étendue de mon erreur. Il ne me restait plus toute honte bue que de m'en retourner hanter les berges de la première rivière convoitée.
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