dimanche 8 décembre 2024

Pêche moderne de jadis


Pour être pris au sérieux, il faut faire moderne, dans le vent, disruptif inspirant. N'importe quel sac à merde sortant d'une école de commerce, de communication ou de je ne sais quel élevage en batterie de connards en chaussures pointues vous le dira. Sauf que la modernité, pour paraphraser avec mauvais esprit le cardinal de Richelieu, reste avant toute chose une question d'époque.



Ces images semblent bel et bien appartenir à notre imaginaire actuel et pourtant leur écrin sépia nous indique sans faux semblant qu'elles surviennent de l'abîme du temps. Elles datents des années 1910-1912 et sont extraites du fameux Catalogue de la Manufacture d'armes et de Cycles de Saint-Etienne !!!


J'aime autant vous le dire, les tarifs étaient du genre vigoureux.  En 1911, la Chine était encore un empire vivant à l'heure d'un moyen-âge exotique où les têtes de bandits coupées ornaient les portes des villes encore fortifiées. À part Bruno Retailleau,  ça ne ferait rêver personne de nos jours, je le crains. Pas de alexpress à l'horizon donc... La pêche se divisait donc en deux catégories : la première avait de l'oseille, un chapeau à plumes et se réunissait en sociétés élitistes où ne s'incrustait pas qui voulait.


Pendant de cet entre-soi bourgeois dégoulinant d'anglophilie louis-philliparde, on trouvait la pêche d'en bas, celle des Thénardiers de la bosselle, des scrofuleux ruraux de la cordelle polissonne, l'amicale plébéienne des torgnoleurs de chevesnes ne travaillant qu'à la tripe de poulet en sortie de collecteurs. Oui, c'était le bon temps, je suis bien d'accord.



 Tout ça pour dire encore une fois que la notion de modernité, ça reste très relatif. 



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire