mercredi 3 avril 2024

Un mercredi à oublier...

Frustré par un week-end à la météo désastreuse, j'avais guetté fébrilement le moment propice à un retour espéré triomphal sur les berges des rivières vendéennes. Bien que fatigué et sortant d'une nuit hâchée,  ce mercredi matin, j'avais mis mon réveil à l'aube, bien décidé à m'en aller tabasser lâchement de la perchette innocente.

Devant la perspective excessivement crédible d'averses soit-disant éparses, j'avais même repoussées les frontières de la pusillanimité au delà du communément admis en emmenant des waders respirants. Bien évidemment,  j'avais de surcroît embarqué le matériel indispensable à un pinsage adapté. Je ne suis pas un amateur, voyons, j'ai derrière moi des décennies de persécution d'alevins.


À peine avais-je posé délicatement mon montage split-shot en aval du seuil que déjà,  une perchette frétillante était arrachée de l'onde par mon ferrage velouté. Les choses ne pouvaient pas mieux débuter car je me suis mis à enchaîner les touches et, un peu aussi,  les décrochages de spécimens un peu rikiki. Tout allait donc parfaitement bien jusqu'au drame.

Alors que je me tenais debout, tranquille,  décrochant délicatement une perche de pas loin de 12 centimètres, j'ai commencé à glisser sur le seuil. Oh mon Dieu, m'écriais-je alors en un début de crise de folie mystique frisant l'appel au zigouillage préventif des mécréants. Les algues à nitrates !!! Ah la cupidité des hommes avait donc transformé ce lieu en patinoire et moi, frêle et délicat jouvenceau, que pouvais-je pour me défendre de ce sort funeste ?

Entamant en figure libre un dérapage improvisé, j'ai vécu quelques secondes d'angoisse, ayant le choix entre la baignade forcée en cas de chute en amont, la double fracture ouverte dans l'éventualité d'un gadin en aval voire d'un enfoncement de la cage thoracique si je finissais  ma glorieuse glissade sur le pas de l'écluse...

Hésitant, j'ai opté pour une collision avec l'ouvrage d'art, évitant la baignade et ne cassant pas ma canne. Hélas, la violence de l'arrêt imposé d'un seul coup à mon dérapage a eu une conséquence dramatique : mon téléphone calé douillettement dans la poche marsupiale zippée de mes waders s'est vu magistralement éjecté et comme par hasard a fini sa parabole en amont du seuil,  au seul endroit à peu près profond du secteur.  Bordel.

Oui, le monde de la pêche moderne est sous le choc : plusieurs photos réussies de perchettes ne passeront pas à la postérité. Damnation. Dans la précipitation de mon arrivée sur les lieux, je n'avais pas fermée la poche de poitrine de mes waders. Mon téléphone à 1 euro est désormais perdu corps & biens dans cet insane gouillat.

La matinée s'en est trouvée de par le fait plutôt écourtée. Je l'ai donc finie en démarches de rachat d'un nouveau téléphone,  ce qui n'a pas bien sûr manqué de restreindre drastiquement le budget prévisionnel des sorties pêche programmées ce mois.


Bref, passons charitablement, voulez-vous, sur ce constat accablé de mon déclin cognitif et recentrons-nous sur ces bricolages chatoyants dont j'ai fait ma priorité durant ces jours pluvieux. Comme vous l'avez vu plus haut, je me suis consacré à fond dans le recyclage des petits trucs qui traînaient dans les boîtes depuis Mathusalem. Nouvelles cuillères tandem, chatterbaits-maison, lames vibrantes, spintails...


J'aime autant vous dire que ça a marné dans les grands tours. Je pense que d'ici l'ouverture, j'aurai de quoi remplir une boite complète rien qu'en leurres recyclés.

En attendant, je découvre les merveilleuses potentialités de mon nouveau téléphone tout en soupirant au souvenir de cette perte cruelle et surtout évitable au possible. Snif, snif...




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