Dans le dur

Aujourd'hui, un ciel gris, accompagné d'une chaleur moite qui était peut être la dernière avant longtemps, régnait sur la pampa de pinpins picoleurs où j'exerce d'ordinaire mes modestes talents. L'eau est toujours claire, translucide même, et le poisson se fait timide. Un peu désabusé, j'ai tout de même pris le temps de descendre dans la vallée tester des petits shads achetés sur un site chinois encore assez confidentiel mais que je pense appelé à se développer. Punaise, ça nage bien ces cochonneries.

Bien évidemment, le coloris qu'on trouvait palichon dans la boîte pète en style boule à facettes à la récupération tellement la rivière possède une teinte Vittel. Arrivé ce midi dans la boîte à lettres, mon Ratatouille y est allé lui aussi de sa trempette. En pure perte hélas car il n'a pas trouvé preneur, le silure du moulin ayant décanillé devant la baisse des niveaux d'eau.

Bref, vous avez saisi le fond du problème : je marche, je marche, je marche et... Pas la moindre touchette fugace, pas même un suivi timide. Ça commence à loucher vers la grosse bredouille que je n'en serais pas surpris soliloque-je avec cette acuité dans l'analyse qui aurait pu faire de moi un invité régulier à C dans L'Air si je n'avais pas par inadvertance dévoré un de leurs stagiaires pendant une de mes crises de lycanthropie. Je suis arrivé au bout du parcours, c'est la lose totale car je me trimballe ma canne M, pas possible du coup de débredouiller à la sournoise sur une perchettes vulnérable. Aïe. Allez, perdu pour perdu, autant essayer des trucs...

Je suis à ce moment précis démoralisé, déshydraté, bref, aussi aware qu'une méduse au Kalahari. Entre deux amas de feuilles mortes flottantes, je patate sans conviction mon Tiny Peanut Daiwa et là...

Youpi. Trois heures de souffrance à voir la bredouille grossir à l'horizon s'évanouissent. Enfin une belle perche sur ce parcours !!! Je l'espérait depuis fin juillet, ça commençait à faire long. J'attends désormais l'automne de charentaise ferme. Les frimas n'auront pas raison de mon enthousiasme halieutique. Poil au dytique.